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Critique de Dixie39


Léa Mazé signe avec Nora son premier album et c’est une réussite.
Tout l’univers de Nora se décline dans les tons sépia, qui donnent certes, pour ce récit situé dans les années 75 une temporalité, mais pas seulement, puisqu’ils permettent aussi à son auteure de développer toute une palette de couleurs chaudes, tout en nuance, qui ouvre sur un monde à part : celui d’une fillette, à la moue boudeuse et au questionnement incessant, comme tous les enfants de son âge...
Nora se retrouve contrainte de rester chez son oncle à la campagne, le temps pour ses parents de déménager, sans avoir « la gamine dans les pattes ». Nora ne l’entendait pas ainsi et part bouder dans un grand chêne creux, où elle a élu territoire. Elle est vite intriguée par cette vieille femme, toujours toute seule, qu’elle espionne avec les jumelles de son oncle. Qui est-elle ? Pourquoi n’a t’elle pas connu d’amoureux ?
De fil en aiguille, les liens se nouent, entre son oncle et elle, et l’imaginaire débordant de la gamine emplit son monde solitaire de personnages qui vont venir s’intégrer dans une quête menée avec tout le sérieux et la candeur dont on est capable à cet âge.
Ces quelques jours à la campagne vont être pour elle l’occasion de prendre conscience des grandes questions qui régissent nos cœurs humains, ceux des grands comme ceux des petits : l’amour, la naissance, la solitude, la vie et la mort...

J’ai aimé cette économie des mots pour laisser au dessin et au travail de colorisation toute sa place. Le trait est sûr et sans fioriture ni superflu, ce qui donne à l’ensemble une véritable identité. J’adore la manière dont Léa Mazé dessine les nez de ses personnages : Au départ on ne voit qu’eux, puis ils se fondent dans les traits des visages et leur donnent une véritable présence, qu’ils soient homme ou animal...
Certaines planches font penser à des plans séquences qui nous absorbent et accrochent notre regard : nos yeux s’attardent sur chaque détail, happés par la magie du dessin...

Merci à Babelio et aux éditions de la gouttière pour cet envoi dans le cadre des masses critiques, qui sont toujours de belles occasions de découverte et de partage...
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