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3,76

sur 112 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les intrigues criminelles ayant pour cadre l'Europe de l'Est pendant la seconde guerre mondiale semblent avoir la faveur des auteurs de polar ces derniers temps.
L'Homme de Berlin, du Britannique Luke McCallin, met en scène le capitaine allemand Gregor Reinhardt. Cet ancien de la Kripo à Berlin désormais officier du contre-espionnage, doit enquêter en mai 1943 sur un double homicide bien embarrassant pour l'Etat-Major. Stefan Hendel, de la sécurité militaire allemande et Marija Vukic, une journaliste et cinéaste outachi, ont été assassinés dans une villa cossue de Sarajevo.

En ouvrant L'homme de Berlin, nous pensons évidemment à tous les romans lus auparavant, à Empereurs des ténèbres d'Ignacio del Valle, à Ostland de David Thomas, et surtout à l'incontournable série de Philip Kerr consacrée à Bernie Gunther. L'héroïne de son dernier roman, La dame de Zagreb, était une figure connue du cinéma, avait des origines croates et un père nationaliste, comme Marija Vukic, la femme assassinée.
Comme Bernie, Reinhardt est un vétéran de la première guerre, un ancien as de la Kripo, qui a fait la une de la presse après avoir arrêté un assassin en série ( son " Gormann l'étrangleur" est « le Facteur »). Il a eu lui aussi une vie familiale difficile, et se retrouve à l'Est pour traquer un meurtrier en louvoyant au milieu des différents services.
L'homme de Berlin s'est révélé être une très bonne surprise qui nous ferait presque oublier Bernie. Luke McCallin nous offre une intrigue solide redoutablement efficace.

Reinhardt doit mener son enquête dans une ville qui devenue une véritable poudrière, la Croatie des Oustachis étant une zone particulièrement instable. Même si les séparatistes croates ont pris le pouvoir avec le soutien de l'Allemagne et de l'Italie et perpétuent des massacres sur les Serbes, les juifs et les tziganes, les Partisans de Tito gagnent du terrain. (On comprend mieux les événements qui ont secoué la Croatie et la Bosnie-Herzégovine dans les années 90). C'est dans ce panier de crabes que le capitaine du contre-espionnage va devoir agir, en ménageant à la fois la Feldgendarmerie, l'Abwerh, la police oustachi et les Partisans. On retiendra de la lecture de L'homme de Berlin une foule de personnages complexes et passionnants, la femme fatale sadique, le Volksdeutsche de la SS, ancien milicien pendant la guerre d'Espagne toujours armé d'un couteau Bowie volé à un brigadiste américain, un général de la Wehrmacht en proie aux doutes etc…
L'homme de Berlin a le charme du film d'Anatole Litvak, La Nuit des généraux lorsque le major Grau s'obstinait à trouver le meurtrier de prostituées et que le ghetto de Varsovie brûlait. Il poursuivait sans relâche le général Tanz sous le regard attentif de l'inspecteur Morand de la Résistance française. Reinhardt lui aussi poursuit avec obstination sa quête de la vérité au beau milieu de l'Opération Schwartz, la nouvelle offensive allemande anti-Partisans, quoiqu'il lui en coûte, sans tenir compte des forces qui s'affrontent à mort autour de lui.
Il ne reste plus qu'une chose à faire, se procurer illico La maison pâle, second volet des aventures de Gregor Reinhardt en Yougoslavie, pour savoir de quelle manière le limier berlinois va se tirer de cet imbroglio dalmate.
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Et un nouvel "héros" enquêteur de découvert, Gregor Reinhardt, côté allemand, à la lisière du national-socialisme dans ces périodes plus que troublées de la montée du nazisme à la fin de la seconde guerre mondiale, creuset de situations et de faits hors gabarits, et pouponnière à enquêtes hors normes.

Notre enquêteur, issu de l'Abwehr (renseignement militaire), antinazi désabusé par la vie, va s'acharner à retrouver l'assassin de l'un de ses collègues de travail.

Bien sur rien ne se passe comme la hierarchie militaire le voudrait, et entre pressions et intimidations, compromissions et investigations, Gregor va résoudre cette affaire complexe à souhait au prix de lourdes conséquences tant pour lui que pour d'autres.

Le dénouement est bluffant, indétectable, même si de nombreuses invraisemblances dans les dernières actions font un peu sourire. Mais dans le contexte de cette époque hors normes, où règnent une certaine anarchie et des clans militaires, pourquoi pas, tant que la trame générale se tient.

Sur cette période assez peu connue de la seconde guerre mondiale, la présence allemande dans les balkans, le roman brode une sérieuse histoire policière permettant de découvrir cette occupation, les oustachis croates alliés des nazis et leurs ennemis, les partisans serbes.
Bon évidemment des stéréotypes sont là et les personnages principaux n'échappent pas à un certain manichéisme.
Un peu plus de subtilité aurait été bienvenue.
Certaines longueurs ralentissent aussi le roman, qui aurait gagné à être un peu plus ramassé.

Nonobstant ces dernières remarques, ne boudons pas notre plaisir d'une lecture solide sur le fond et agréable sur la forme, et je poursuivrai la découverte des aventures de Gregor au fil des autres tomes.
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Ce roman policier, qui se déroule pendant la seconde guerre mondiale en Bosnie, figure, à juste titre, dans la liste constituée par Doublepage intitulée « Les enfants de Bernie ».
Car la filiation entre Bernie Gunther, l'ancien flic berlinois devenu officier malgré lui pendant la guerre, et Gregor Reinhardt, le héros de McCallin, est évidente. McCallin a emprunté beaucoup au personnage fétiche de Philipp Kerr : Rheinhardt est lui-aussi un ancien de la Kriminalpolizei de Berlin, lui-aussi s'est rendu célèbre en démasquant des tueurs en série, lui-aussi n'est pas entré dans la guerre de sa propre volonté, lui-aussi est rongé par les scrupules que lui inflige sa conscience. Tous deux ont vécu, ont de l'expérience, et peu de sympathie pour le régime nazi.

Bernie a connu le front yougoslave en 1943 lors de la Dame de Zagreb, qui mettait en scène une vedette de cinéma d'origine croate. McCallin place son héros la même année à Sarajevo, confronté au meurtre d'un officier allemand et d'une réalisatrice et journaliste diffusant la propagande oustachi. Les deux corps ont été retrouvés dans la maison de la belle et ténébreuse croate, alors que se déroulait à proximité une conférence regroupant les États-majors des armées allemandes présentes dans la région.

Gregor Reinhardt, officier du renseignement allemand, l'Abwehr, se retrouve associé à Padelin, un militaire oustachi aux méthodes cruelles, qui ne cherche qu'à imputer au plus vite le meurtre à des opposants serbes, Partisans ou supposés tels. La Bosnie de l'époque a été confiée par les nazis à leurs alliés croates oustachi. Ces fascistes y ont mené une politique d'extermination et d'exil forcé des populations serbes et musulmanes. Reinhardt voit cette enquête comme une occasion de redevenir un temps l'homme qu'il a été avant la guerre… soit avant la mort de sa femme, sympathisante socialiste... Et avant que les interrogatoires répétés de prisonniers ne le dégouttent de lui-même… Avant que ne lui parvienne la nouvelle de la disparition à Stalingrad de son fils, gamin subjugué par l'endoctrinement nazi...
Petit à petit, l'enquête de cet officier réservé devient le poil à gratter des potentats locaux. Il irrite de hauts-gradés de la Wehrmacht, et, plus grave, des SS. La notion de grade et de hiérarchie n'est pas quelque chose qui peut être bousculé dans l'armée allemande. Il poursuit toutefois ses investigations, devenant de plus en plus impertinent… et de plus en plus seul.

McCallin passe beaucoup de temps avec les hésitations et les doutes de Reinhardt. Cela conduit à certaines longueurs dans ce (long) roman. le contexte de la Bosnie de l'époque, écartelée entre conflits ethniques et ralliement des uns ou des autres au nazisme, est très intéressant – et a posteriori éclairant de ce qui a pu se reproduire à la chute de la Yougoslavie entre 1992 et 1995. Aucune partie n'en ressort grandie, même si l'intrigue pousse insidieusement Reinhardt à estimer plus les partisans communistes que les autres parties ; chacun pratiquant une guerre d'extermination assumée.
Certaines scènes, notamment le dénouement final, sont exagérées et peu compatibles avec ce qu'on peut imaginer du fonctionnement militaire en temps de guerre.
L'homme de Berlin – titre étrange d'ailleurs, puisque Reinhardt ne revendique pas plus que cela son origine berlinoise – est un policier historique, réussi dans sa partie historique, mais manquant un peu de rythme pour l'aspect policier.
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Les faits relatés sont fiction comme nous le rappelle l'auteur, mais l'univers dans lequel ils se déroulent a bien éxisté hélàs...
Une enquête policière, menée dans l'ancien territoire qu 'était la Yougoslavie, par un ancien militaire de la première guerre mondiale décoré de la croix de fer , par un ancien flic de l'Alexanderplatz à Berlin qui a du mal avec le pouvoir en place et qui n'a pas adhéré au parti nazi , mais aussi est en conflit avec son fils.
Dans ce décor de seconde guerre mondiale où les plus jeunes suivent le Fûhrer alors que certains des anciens regrettent la République de Weimar.

Vous me direz : ça me rappelle quelque chose ! et bien non , ici ce n'est pas le Héros de Philip Kerr, Bernie Gunther, mais celui de Luke Mc Callin en la personne de Grégor Reinherdt.
L'histoire est bien construite, les peronnages assez "fouillés" mais ;la ressemblance entre les deux auteurs gâte et gâche un peu la lecture.
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Grégor Sebastian Reinhardt a 45 ans en ce printemps 1943, l'année ou tout bascule pour la Wehrmacht après le désastre de Stalingrad où son fils, nazi convaincu, a disparu.

Reinhardt fut un excellent flic à la Kripo de l'Alexanderplatz qu'il a intégré en 1919. Tombé en disgrâce après son double refus d'intégrer la Gestapo, il est désormais affecté à l'Abwehr, le service de renseignement de l'état-major allemand, en Bosnie. Il a certainement connu Bernie Günther (qui a deux ans de plus que lui) ou encore Richard Oppenheimer, ou même le jeune Gereon Rath. Et pourquoi pas aussi Frank Stave, en passant à Hambourg ? Tous ces héros qui aiment leur pays mais haïssent ce qu'il est devenu depuis la prise de pouvoir des nazis.

Sarajevo, début mai 1943. En marge de l'opération Schwarz destinée détruire les formations de partisans de Tito qui avaient réussi à s'échapper dans le Nord du Montenegro après l'opération Weiss au cours de la deuxième quinzaine de mars.
Il est essentiel pour les Allemands d'éliminer la menace des Partisans et de sécuriser leurs lignes de communication dans les Balkans face à la crainte d'un débarquement allié en Grèce ou sur la côte adriatique, après le repli de Rommel de Tunisie avec l'Afrika Corps.

Le Capitaine Reinhardt est saisi d'une double affaire criminelle : une superbe croate, journaliste, documentariste et photographe (imaginez un composé de Lee Miller et Leni Riefenstahl) travaillant pour la propagande allemande et accompagnant les troupes notamment en Russie vient d'être trouvée sauvagement poignardée dans sa villa. A côté d'elle, un officier de l'Abwehr, lui aussi tué d'une balle dans la tête. La plongée dans le noeud de vipères yougoslave va s'avérer particulièrement dangereuse. D'autant que Reinhardt va retrouver entre ses pattes un de ses anciens collègues corrompu et particulièrement toxique, et que les mobiles de ce carnage sont bien difficiles à cerner …

Comme toujours, l'investigation progresse avec peine dans les 300 premières pages, la pensée de Reinhardt trimballe une masse de contradictions, les différents services qui suivent l'armée allemande se détestent, la violence des factions politiques du pays soi-disant allié de l'Italie et de l'Allemagne est extrême : les oustachis croates au pouvoir massacrent allègrement des Serbes, les Juifs et les Gitans, les ferments des guerres futures sont déjà présents entre eux et les résistants royalistes tchetnicks, les Partisans communistes de Tito, et au milieu de tout ça les Musulmans. La poudrière des Balkans est déjà en implosion …

Ce premier tome des aventures de Gregor Reinhardt est particulièrement efficace, les scènes de combat d'une réalité étonnante, les personnages foisonnants et complexes … Bref, j'entame une nouvelle série allemande, avec une fois encore, un héros du bon côté.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Un roman policier original du fait de son thème auquel nous sommes peu accoutumé. Les personnages ont une psychologie intéressante du fait de la diversité des traits de caractère.
Le héro, un officier de l'Abwehr à la personnalité instable, est appelé à enquêter sur la mort d'une jeune femme et d'un officier allemand assassinés dans un contexte trouble et qui s'avérera relativement pervers. de fil en aiguille, le brouillard environnant les faits se dissipe autour des personnages et des faits en débouchant sur une issue inattendue.
Force reste néanmoins de reconnaître que le cadre historique de ce roman est sulfureux: nazis, SS, oustachis, tchetniks. Ce qui induit une légère sensation de malaise dans cet univers.
Il importe toutefois de reconnaître la valeur des recherches historiques de l'auteur et l'efficacité de son style, précis jusque dans le moindre détail.
Un excellent moment de détente.
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En lisant ce livre on ne peut que le comparer aux romans de Bernie Gunther et ...il ne faut pas. Si les personnages partagent la même détestation du pouvoir nazi, la même époque, le même métier soldat-policier, on sent chez Gregor Reinhardt une douleur forte ainsi qu'une envie quand même de s'attacher aux autres même si le contexte (Saravejo sous la seconde guerre) ne s'y prête que peu alors que Gunther est réellement blasé. le contexte historique est riche, semé d'embuches, on connait hélas le devenir de cette ville cosmopolite, et ambigue. Je trouve que l'auteur s'en sort pas trop mal en dépit des longueurs, des retournements de situation à n'en plus finir et de quelques jugements péremptoires voire caricaturaux sur certains personnages.
On s'attache au personnage malgré ses lâchetés, on a envie de le suivre dans sa "nouvelle" vie à la fin de ce tome 1.
Bonne histoire à suivre.
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Bonne histoire quelquefois un peu touffue et phraseuse...
Mais passionnante : le siège de Sarajevo, le dépeçage de la Yougoslavie ne sont pas arrivés subitement;Tout avait commencé il y a bien longtemps apr l'accumulation de massacres, de haine recuite
Bref ,je vais m'atteler à la suite pour savoir comment cette histoire va finir
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Une très bonne lecture, qui permet de plonger dans la complexité de la situation des Balkans durant la seconde Guerre mondiale. L'intrigue est prenante, les personnages sont intéressants, à multiple facettes, je poursuivrai assurément avec la Maison pâle. L'écriture est fluide et nous permet de suivre l'évolution des protagonistes aux alentours de Sarajevo en 1943, terre brûlée où sont ravivées les haines anciennes.
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L'homme de Berlin, un bon roman policier, historiquement très bien documenté, avec pour héro un capitaine de l'abwehr tourmenté. le très prometteur premier opus d'une série qui compte déjà deux autres titres.
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