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Critique de l-ourse-bibliophile


C'est un triste tableau dépeint entre ces pages. Un noir tableau. Crasseux, cruel, désespéré. Au fil de leurs deux voyages, Rinthy et Culla vont faire des rencontres. Quelques-unes ne seront pas désagréables, presque sympathiques, mais la plupart se révèleront néfastes. Des personnages emplis d'une obscurité du dedans. Ils rencontreront la cupidité, la violence, la folie… leurs vieilles godasses et leurs vêtements miteux les désignent soit comme des proies, soit comme des déchets que l'on ne veut pas voir. Ils ne sont pas mauvais (si l'on excepte l'abandon d'un nouveau-né dans le cas de Culla), ils sont prêts à travailler, à aider, à gagner nourriture et abri, mais leur bonne volonté est méprisée, leur parole est mise en doute à chaque village.
Ils ne comptent pas, pour personne, et ils errent dans un monde laid. Tout n'est que poussière, buissons épineux, masures pourries pour des épaves humaines et des cadavres de chat. Des pendus, des illuminés, des bandits… un monde de souffrance.

Chez McCarthy, la violence et l'indigence vous fouettent de plein fouet. Ça vous prend et ça vous rejette sur le bas-côté. Les mots sont durs, les mots sont crus. Et pourtant, c'est aussi de la poésie. Les phrases sont ciselés, les adjectifs sont précis, le vocabulaire est riche, complexe parfois. La beauté de la langue flirte avec le sordide de l'histoire. Une patte unique et reconnaissable entre mille.

Deux errances miséreuses dans le Sud des Etats-Unis. Deux quêtes vouées à l'échec. Parce que c'est ça la vie, ce n'est pas joli-joli. Surtout quand on n'a rien. Surtout quand on n'est rien.
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