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EAN : 9791041413461
240 pages
Points (09/05/2023)
3.97/5   165 notes
Résumé :
Frère et sœur, Culla et Rinthy Holme vivent dans une cahute délabrée au cœur des Appalaches. De leur relation incestueuse naît un enfant, vite abandonné par son père dans la forêt. Rinthy, ivre de chagrin, part sur les routes à la recherche de son bébé... tandis que son frère part à la recherche de sa sœur.
Une fable terrifiante sur le Bien et le Mal qui met en scène, avec une incroyable virtuosité, la misère du vieux Sud américain.
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Sers-toi un verre, tu en auras besoin pour ce voyage dans le grand sud de l'Amérique profonde. Un frère, une soeur. de cette relation incestueuse, né un enfant abandonné dans un fourré par ce frère-père. Tiens, prends-la, vaut mieux que tu gardes la bouteille. Il faut au moins ça pour grouiller dans cette misère profonde.

La soeur, sortie de sa couche, s'enfuit et prend la route. A la recherche du colporteur qui a pris son enfant.
La frère, pose sa hache, et prend la route à son tour. A la recherche de sa soeur.
On the road again.
Sur la route, tiens ça me rappelle un roman plus récent d'un certain Cormac…

Accroche-toi à la bouteille ? Parce que cette route parsemée de poussière et de gens, des bons et des mauvais, même si les mauvais semblent plus nombreux que les bons, même si les bons ne sont pas aussi bons et que les mauvais vraiment mauvais, n'est pas de tout repos. Pas de répit, même lorsque les flammes du feu crépitent sous la bannière étoilée de la constellation du Sud.

Une nouvelle étape, une rivière à traverser, un champ à longer, le frère se fera tabassé.
Une maison abandonnée, un potager à côté d'un verger, la soeur se fera exploitée.
Ils ne cherchent qu'un boulot pour manger ce soir, ou changer des bottes trouées. Ils ne font pas la mendicité, ils veulent juste aider, mais le Seigneur détourne les yeux ou s'est assoupi, las de cette misère. Et le Mal devient monnaie courante, mais même pas de quoi se payer un rye. Ou un mauvais whisky. Et ce colporteur dont personne ne sait l'identité, ni son chemin certainement pas droit. Jusqu'à quand, jusqu'à où. Au bout de la misère probablement, au bout du Sud, au bout de la nuit. Au bout de mes rêves. Quoique dans le Sud, sont légions cauchemars et légionelloses. Dans les flammes de l'enfer ou d'un feu de camp, la chemise sèche de ce mélange aigre et salé de sueur et de peur. La bouteille est vide, le gosier râpé par toute cette poussière, s'éteindre avant que le soleil ne le fasse. de cette misère rien de bon ne pourra sortir de terre, n'est-ce pas les vers qui grouillent dans les entrailles des enterrés et autres malheureux.

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L'obscurité du dehors n'a d'égal que le vide intérieur des personnages,Culla et Rinthy Holme. On entre dans leur univers de désolation par la naissance d'un petit garçon dont rien n'est dit explicitement mais tout l'art de Cormac Mc Carthy nous fait comprendre sans équivoque qu'il s'agit du fruit de l'Union incestueuse de ces deux là ! Alors que Rinthy sombre dans le sommeil comme une bête de somme après un accouchement dans des conditions odieuses, Culla va se débarrasser du nourrisson dans la forêt.
Puis l'un et l'autre vont errer. Partis de rien pour arriver nulle part!.
Elle ne croit pas aux paroles de son frère qui affirment que l'enfant est mort et elle le cherche. Lui sillonne les paysages rudes des Appalaches pour la retrouver. du moins au début,mais ensuite que garde t'il de l'objectif de son errance?
En lame de fond,la question du bien et du mal nous lamine sans répit. Si la Loi fait quelques apparitions,la morale semble être une notion inaccessible.
La plume magnifique de l'auteur,la finesse et la précision de ses descriptions font de ce roman un texte envoûtant et très visuel. Cette richesse d'écriture vient appuyer paradoxalement la pauvreté de ces gens et de cette région mais plus encore leur pauvreté culturelle. On aimerait trouver un sens à leurs vies mais c'est peine perdue.
Comment peut on écrire avec une telle intelligence et une richesse inédite un texte de cette force, quand bien même il n'est question que de néant,que les dialogues sont d'une pauvreté absolue et que la brutalité la plus frustre est reine!?
Et pourtant,ce roman écrit en 1968 n'est que le deuxième de l'auteur! La magie( noire!?) Opère !
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Un climat sombre, poisseux, oppressant; une nature âpre dont il semble que la puissance se retourne contre l'homme; des personnages frustres et miséreux, en souffrance dans des existences dénuées de sens et d'où la lumière ne s'élève jamais : pas de doute, nous sommes chez ce joyeux drille de Cormac McCarthy.
J'ai beau admirer l'auteur, la puissance de sa plume et l'intégrité de son désespoir, je me suis demandée cette fois-ci pourquoi j'avais eu envie de repiquer à son univers plombant, et ce que je faisais dans ce roman, dont la beauté du titre m'avait attirée mais dont, honnêtement, je n'ai pas compris l'objet ni perçu ce qu'il avait de singulier par rapport à ses autres oeuvres.
Une ébauche peut-être, de ses grands romans à venir? En tout cas une expérience de lecture difficile, marquée comme toujours par ces dialogues non ponctués qui donnent l'impression dérangeante d'être prononcées sans aucun son.
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Cornac, cornac, c'est bien le mec qui conduit un éléphant non ? Désolée, c'était trop tentant, et puis j'ai mangé un clown ce matin (mais avouez tout de même que ce prénom est plutôt marrant, non ?) D'un autre côté, si vous voulez rigoler un peu c'est maintenant que ça se passe, parce qu'une fois que vous aurez ouvert le bouquin, s'en sera fini de la gaudriole. Voilà, vous êtes prévenus.

Bon mais je ne vous apprends rien, ce n'est pas un scoop, Monsieur McCarthy n'a pas pour habitude d'écrire des romans légers, des pages ensoleillées ou réjouissantes. Non, avec lui c'est plutôt l'obscurité du dehors et l'obscurité du dedans aussi, surtout. L'obscurité tout court quoi. Et puis il aime bien mettre ses personnages sur les chemins, sur la roOooute ♫ tala la la, il aime bien nous parler des errances de l'homme, de la déshérence aussi, enfin je dis qu'il aime bien, j'en sais rien après tout, mais il le fait très bien en tout cas.

Avant ça, j'ai lu un bouquin que j'ai détesté, un livre qui se voulait noir, qui se voulait dur, qui se voulait désespérant (mais qui était juste dégueulasse), eh bien voilà y'a pas photo, on comprend pourquoi j'ai détesté Cotton's Warwick et pourquoi je m'incline devant Cormac. Il y a l'art et la manière d'accommoder les restes, certes, mais il y a aussi l'art et la manière de broyer du noir. Et ici c'est du grand art, comme toujours avec lui. T'as envie d'avoir un coup de blues ? T'as plus envie de croire en l'humain dans l'être ? T'as envie de fouler des routes poussiéreuses sans trop savoir où tu vas, ce que tu cherches ou pourquoi tu le fais ? Tu sais où il faut se la mettre, l'espérance ?
Cherche pas, prends un Cormac et laisse le charme agir : à tous les coups on gagne. Ou plutôt, à tous les coups on perd, parce que c'est comme ça la vie, on ne peut pas gagner. Une fois qu'on le sait, ça passe beaucoup mieux, tu verras. Moi, mes Cormac, je les économise, il n'y en a pas des tonnes donc faut gérer : quand ça va trop bien, hop j'en prends un et ça me remet les idées en place. Ok, je rigoOoole (nan mais sérieux, je suis fan).

Dans cette histoire, on part sur les routes du Sud américain sur les pas d'un frère et d'une soeur, ils viennent de nulle part, ils ne vont nulle part, ils cherchent chacun quelque chose mais ne trouveront rien. C'est moche mais ce sont des choses qui arrivent plus souvent qu'on le croit, et, par contre c'est tellement bien écrit que ça en devient beau. La magie Cormac qu'est-ce que vous voulez qu'j'vous dise ?
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Je ne sais toujours pas si j'ai aimé ce livre ou pas (en tout cas j'ai été pressée de le finir). On va dire qu'il aura au moins réussi à quelque chose : m'interpeller.


L'histoire (horrible) : Holme et sa soeur Rinthy vivent ensemble, très pauvrement. le livre commence quand Rinthy accouche (de l'enfant de son frère !). Holme ne voulant pas de cet enfant, raconte à sa soeur qu'il est mort et s'en va l'abandonner dans la forêt. Un colporteur qui passait par là le trouve et l'emmène. Quelques jours plus tard, Rinthy voulant se recueillir s'aperçoit que le tombe de son fils est vide et elle part alors à sa recherche.


Tout le roman raconte alors, à tour de rôle et de chapitre, le chemin suivi par Rinthy pour retrouver son fils et par Holme pour retrouver sa soeur. Ils feront des rencontres souvent mauvaises, voire effrayantes (une seule sera vraiment positive pour Rinthy, quand elle va voir le docteur et qu'il lui dit que si ses seins continuent à fournir du lait alors qu'elle n'allaite pas, c'est que son petit est toujours vivant), sinon mortelles.


A la fin, Rinthy tombe sur le colporteur qui lui fait croire que le bébé est en nourrice, et qui la renvoie violemment quand il apprend que l'enfant est le fruit d'un inceste.


A peine plus tard, c'est Holme qui retrouve à son tour le colporteur, mais il vient d'être pendu par des hommes (qui avaient déjà croisés la route de Holme, malheureusement pour lui), il y a aussi ce bébé qui pleure et que Holme ne reconnaît pas comme étant son fils mais il se doute que c'est lui, et des trois hommes finit par prendre le bébé et l'éventre au couteau, comme ça, gratuitement. Donc Holme n'aura pas retrouvé sa soeur, Rinthy n'aura pas retrouvé son fils, et voilà comment le roman s'achève, plus d'un an s'étant écoulé entre le début et la fin.


L'ambiance (affreuse) : désolation de paysages où tout est laid, même ce qui pourrait être beau : les champs, la campagne bucolique, les rivières, les falaises…tout est terne, Sali par la crasse, la boue, les traces de chariot ou l'aboiement des chiens, tout est recouvert d'un voile de « fin du monde » qui va bien au-delà du romantisme à la Chateaubriand (là je suis en train d'essayer de me rappeler de mes cours…mais ça date un peu !!! vous savez la période en France quand il pleut dehors c'est que le héros n'a pas le moral !!!! c'est quoi déjà ?) qui n'a de cesse de montrer la misère des personnages (misère sociale, affective), le dénuement complet de toute trace même d'humanité (car même l' « amour » qui rapproche Rinthy de son fils ressemble à un instinct animal, et la recherche éperdue de Holme pour retrouver sa soeur à une ultime lutte contre la solitude). Les villes sont peuplées de morts, de pendus, d'hommes à fusils ou à couteaux au regard torve, les chemins regorgent de brigands, si les mains se tendent c'est pour tuer, si la bouche sourit c'est pour trahir, si les mots semblent gentils c'est qu'ils sont à double sens. le coeur ne vit que dans la peur, la méfiance, guidé par l'instinct de survie. Il n'y a pas une once de beau là-dedans, les habits sont des loques, la nourriture est à peine pour les chiens, les gens vivent moins bien que des animaux. Beurk !


Le style (horreur !) : des phrases très courtes, ou qui font 10 km de long, peu de juste milieu, une ponctuation anarchique, sans parler des dialogues (enfin, si on peut appeler ça comme ça : pas de tirets ni de guillemets, à peine un retour à la ligne et avec ça débrouille toi pour savoir qui cause !). une quantité d'adjectifs à la page qui devrait être inscrite dans le guiness, de la description, de la description, encore de la description…et là-dessus, pas une miette de sentiment, jamais, genre on sait que le personnage a peur parce qu'il se met à courir avec les yeux révulsés par l'effort, mais ce ne sera dit « Holme sentait la peur lui vriller les tripes » ah non ça jamais !!! pas un pouce d'analyse psycho là-dedans !!!! (Faut dire, fait-on de l'analyse psychologique sur les animaux, hein ?)


L'obscurité du dehors, c'est surtout l'obscurité du dedans (merci samsagace !) la noirceur des âmes, les errements des êtres, l'avidité insipide de l'homme qui n'a d'homme que le nom, la constante déshumanité des corps…

cette critique date du 29/10/2011 ;aujourd'hui 22/09/2014, j'ai relu ce livre en ne me souvenant même plus que je l'avais déjà lu!!!! Et j'ai le même sentiment : les style m'a oppressé par sa complexité, sa densité, son vocabulaire beaucoup trop riche et compliqué ;-), ses phrases à rallonge et sans ponctuation ; mais à la fois, un étrange sentiment de malaise m'a pris qui faisait aussi qu'il fallait que je continue... Ce qui est sûr, c'est qu'on peut difficilement jouer l'indifférence!
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Quand il rentra dans la cabane elle s'était traînée ou elle était tombée au pied du lit et elle gisait à terre et s'aggripait au cadre de bois. Il crut qu'elle était morte, couchée là qui regardait fixement au-dessus d'elle avec des yeux qui ne contenaient plus rien. Puis son corps fut secoué de convulsions et elle poussa un hurlement. Il luttait avec elle, la soulevant pour la recoucher. La tête était sortie et dépassait dans une palpitante bouillie de sang. Il maintenait son corps, un genou replié sur le lit. De sa propre main il dégagea l'enfant, le petit corps décharné traînant le cordon anneloïde sur les couvertures ensagnlantées, créature couleur de betterave qui rappelait un écureuil écorché. Il enlevait avec ses doigts le mucus qui maculait le visage du nouveau-né.
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Ça me fait de la peine que vous ayez eu tant de malheur.
Hum, hum. De la peine. Pas besoin d’avoir de la peine. Pas dans cette maison. C’est avec la peine qu’on a bâti l’âtre ici. Rien que du malheur et des gens malheureux et de la peine que le ciel vous envoie et des misères à vous faire regretter de pas être mort.
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Est-ce que tu bois ? dit-il.
Ça m’est arrivé, dit Holme.
J’t’offrirais quéquechose si j’pouvais mais j’ai rien. T’aurais pas un p’tit quéquechose à boire caché dans tes poches par hasard.
Si seulement, dit Holme.
Ouais, dit le vieillard. Le plus près d’ici pour trouver du whisky c’est chez cette vieille négresse au bord de Smith Creek et c’est pas du bon. En plus de ça y a toujours une bande de sales types là-dedans, à moitié ivres morts.
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Les gens durs font les temps durs. J’en ai tant vu de la méchanceté des hommes que j’me demande pourquoi le bon Dieu a pas éteint le soleil et a pas fichu le camp.
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J’serais riche à l’heure qu’il est si j’avais pas tout gaspillé avec les putes et le whisky.
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Il y a des petits feux partout
Il est inondé
Il est recouvert de cendres
Tous les sols sont craquelés

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