AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de visages


L'obscurité du dehors n'a d'égal que le vide intérieur des personnages,Culla et Rinthy Holme. On entre dans leur univers de désolation par la naissance d'un petit garçon dont rien n'est dit explicitement mais tout l'art de Cormac Mc Carthy nous fait comprendre sans équivoque qu'il s'agit du fruit de l'Union incestueuse de ces deux là ! Alors que Rinthy sombre dans le sommeil comme une bête de somme après un accouchement dans des conditions odieuses, Culla va se débarrasser du nourrisson dans la forêt.
Puis l'un et l'autre vont errer. Partis de rien pour arriver nulle part!.
Elle ne croit pas aux paroles de son frère qui affirment que l'enfant est mort et elle le cherche. Lui sillonne les paysages rudes des Appalaches pour la retrouver. du moins au début,mais ensuite que garde t'il de l'objectif de son errance?
En lame de fond,la question du bien et du mal nous lamine sans répit. Si la Loi fait quelques apparitions,la morale semble être une notion inaccessible.
La plume magnifique de l'auteur,la finesse et la précision de ses descriptions font de ce roman un texte envoûtant et très visuel. Cette richesse d'écriture vient appuyer paradoxalement la pauvreté de ces gens et de cette région mais plus encore leur pauvreté culturelle. On aimerait trouver un sens à leurs vies mais c'est peine perdue.
Comment peut on écrire avec une telle intelligence et une richesse inédite un texte de cette force, quand bien même il n'est question que de néant,que les dialogues sont d'une pauvreté absolue et que la brutalité la plus frustre est reine!?
Et pourtant,ce roman écrit en 1968 n'est que le deuxième de l'auteur! La magie( noire!?) Opère !
Commenter  J’apprécie          361



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}