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Critique de Eve-Yeshe


Je pensais en commençant ma lecture que ce roman allait me plaire par les thèmes abordés, seulement voilà, je suis restée sur ma faim.

J'aime beaucoup d'habitude les récits à plusieurs voix, alternant les périodes de l'Histoire et l'auteur avait fait un bon choix en mettant en parallèle la violence nazie, les répressions à la frontière mexicaine, et même le syndrome post-traumatique du père de Reba dû à ce qu'il a vécu en Irak.

J'ai aimé les chapitres consacrés à la famille Schmidt, à Garmisch, leur boulangerie, leurs conditions de vie, de survie dans l'Allemagne nazie, les parents qui croient au grand Reich, les officiers pourris et la manière dont Elsie va changer en rencontrant et cachant Tobias dans sa chambre.

On salive, rien qu'en entendant les noms étranges des pâtisseries (ahh! la « Schwartzwälder Kirschtorte », forêt noire ou les « Brötchen ») qu'ils confectionnent, les parfums d'épices, de chocolat.

de même que les pages consacrées au Lebensborn, où des jeunes femmes, comme Hazel, la soeur d'Elsie, avaient pour mission de fabriquer des enfants aryens pure souche (prostitution déguisée) pour faire honneur et régénérer le grand Reich, l'élimination systématique de ceux qui n'étaient pas assez robustes. Elles ne gardaient leurs nourrissons que durant trois mois, durée fixée arbitrairement pour l'allaitement, et ensuite ils étaient élevés, conditionnés pour en faire de bons Allemands pour le Reich millénaire…

Les lettres échangées entre Hazel et Elsie ou ses parents sont touchantes, comme celle-ci écrite par Elsie à sa mère après s'être mariée à un Américain et quitté l'Allemagne, fâchée avec son père car elle a trahi sa patrie en l'épousant.

« Personne n'est mauvais ou bon par naissance, nationalité ou religion. Au fond de nous, nous sommes tous maîtres et esclaves, riches et pauvres, parfaits et imparfaits. Je sais que je le suis et lui aussi, il l'est. Nous tombons amoureux malgré nous. Nos coeurs trahissent nos esprits. » P 360

La comparaison entre l'obéissance aveugle aux ordres en Allemagne et la manière dont on refoule les latinos à la frontière avec les USA est encore plus d'actualité depuis les dernières élections américaines.

Je n'ai pas du tout été réceptive à la partie contemporaine de l'histoire, les deux récits sont trop inégaux, la période américaine (2007) est insignifiante, alors qu'il y avait un potentiel. Reba avec ses régimes ubuesques, sa versatilité, son indécision permanente m'a très vite exaspérée. Peut-être était-ce voulu par l'auteure ?

J'ai le même ressenti qu'avec « L'île des oubliés » de Victoria Hislop… un petit roman pour les soirées d'hiver ou pour la plage.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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