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Critique de 5Arabella


Cinquième roman d'Alice McDermott, publié aux USA en 2002 et traduit en français dès l'année suivante dans la collection Quai Voltaire, comme presque tous ses livres.

Theresa se souvient de l'été de ses quinze ans. Issue d'une petite classe moyenne, ses parents rêvent pour elle d'un avenir meilleur, en partie à cause de sa beauté qui attire l'attention. Pour s'introduire dans un milieu social plus prometteur, elle travaille depuis déjà plusieurs années comme baby-sitter ou dame de compagnie pour animaux, que les riches vacanciers amènent dans leurs résidences secondaires. Car en plus d'être belle, Theresa a le don de gagner l'affection des enfants et des bêtes. de ses riches employeurs, mais aussi de ceux de la misérable famille qui occupe la maison à côté de celles de ses parents, et aussi celle de sa cousine Daisy, âgée de 8 ans, qu'elle accueille pendant les vacances, pour la sortir un moment de sa famille nombreuse, la faire vivre un moment une vie moins triste. Mais les choses ne se passeront pas complètement comme prévu, et cet été sera à plus d'un titre mémorable pour Theresa.

Le roman de l'enfance, même si le personnage principal est en train de la quitter, le roman des transitions, des premières et aussi des dernières fois. Un roman de la solitude, sans doute également : celle de Daisy, malgré toute sa famille nombreuse, celle de la petite Flora quittée par sa mère, même celle de Theresa, malgré toute sa sociabilité, enfant unique, exclue en partie de la relation privilégiée de ses parents. Les adultes ne sont pas mieux lotis, entre divorces et séparations, habitudes et schémas, qui ne permettent pas forcément des relations authentiques. L'enfance, malgré les jeux, les histoires racontées par Theresa, qu'elle se raconte aussi à elle-même sans doute, n'est pas une douce époque d'insouciance, la cruauté du monde y est très présente, et les choses semblent jouées pour chacun, très tôt.

Il faut se laisser bercer par le rythme un peu lent de ce roman, comme dans la torpeur des journées estivales qu'il évoque, deviner derrière les ballades, les baignades, les jeux, les gestes répétés, ce qui n'est pas dit, juste suggéré. Parce que l'émotion, le sentiment, le désir, la peine aussi, n'ont pas toujours les mots pour se dire, qu'ils restent à l'intérieur, sous la surface, mais n'en existent pas moins, et qu'il faut les deviner.

Encore un très beau roman d'Alice McDermott.
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