AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gabb


Depuis quelques années, la mode est au running.
Nous sommes nombreux à investir dans des équipements plus ou moins perfectionnés (dont la plupart finissent tôt ou tard par moisir au placard…), à comparer les relevés de nos trackers GPS, à suer à grosses gouttes en martyrisant nos chevilles et en rêvant qui de records et de performances, qui de canapés moelleux et de bières fraiches (choisis ton camp, camarade !).

Eh bien que nous soyons athlètes confirmés ou joggeurs du dimanche, oublions tout ce que nous croyions savoir sur la course de fond ! En emboitant le pas des incroyables Tarahumaras, une tribu mexicaine aux capacités physiques hors du commun, Christopher McDougall rebat les cartes et nous propose une approche originale de la course à pied, qui pourrait bien convaincre les plus flemmards d'entre nous ! Son livre est à mi-chemin entre le roman d'aventure, le récit autobiographique, le reportage sportif et le documentaire médical sur les mauvais réflexes et les bonnes pratiques – qui ne sont pas toujours celles que l'on croit – pour s'adonner gaiement à « l'art ancestral de la course de fond », voire même pour y trouver fondements d'une nouvelle philosophie de vie axée sur le bien-être, le dépassement de soi et la conscience intégrale de son corps.

Je dois toutefois reconnaître que ce mélange des genres m'a un peu perturbé et que mon intérêt s'est un peu émoussé au fil des pages. Mal préparé, peut-être, je me suis essoufflé…
Si certains chapitres sont vraiment fascinants (à commencer par ceux relatifs aux indiens Tarahumaras, à leur authenticité, à leur manière d'appréhender le sport, la vie en société et le monde en général), d'autres le sont un peu moins (notamment quand l'auteur nous abreuve de références aux multiples ironmans, ultra-trails et autres marathons de l'extrême à travers le globe…)

Les noms propres et les champion(e)s – essentiellement amériain(e)s - foisonnent, au point que l'on finit par mélanger un peu tous ces coureurs qui nous semblent presque inhumains tant leur endurance, leur force mentale et leurs exploits sportifs sont extraordinaires. Pour ceux que ça intéresse, cherchez donc Marshall Ulrich, Ann Trason, Scott Jurek sur Wikipédia : c'est impressionnant ! Ces dingos là ont deux Forrest Gump dans chaque jambe !

Pour ma part je leur ai préféré ces indiens anonymes, qui courent comme ils respirent, pieds nus sur les chemins, juste pour se sentir libres et vivants. Eux dont « la foulée est ce que l'homme peut faire de plus proche du vol », eux qui du fond de leurs canyons pleins de mystères vivent en parfaite harmonie et loin de nos turpitudes d'occidentaux asthmatiques, englués dans notre oisiveté, nos maladies cardiovasculaires et nos gaz à effets de serre.

Born to run s'est donc avéré, de mon point de vue, un peu trop inégal, et j'ai dû quelques fois chercher un second souffle. Je suis néanmoins ravi d'avoir découvert cette tribu mexicaine que je ne connaissais pas, et qui livre ici un bel exemple à méditer (sur la piste comme dans la vie) pour apprendre à surmonter le doute et à faire taire la petite voix qui, quand la pente se fait rude, nous souffle à l'oreille d'excellentes raisons d'arrêter.
Commenter  J’apprécie          172



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}