Dès son arrivée, tout changea. Pour le pire. Si ce n’est les sursis que nous procuraient ses déplacements professionnels, il envahissait notre vie tout entière. Pas question pour Tom et moi de faire le moindre bruit en sa présence. Nous apprîmes à nous déplacer sur la pointe des pieds. Il nous était interdit de nous asseoir sur son fauteuil. Je me souviens m’être demandé pourquoi il avait sa chaise à lui alors que la famille partageait tout. Bientôt, il nous imposa l’ensemble de ses règles. Il disait : « Sandra, tu devrais mieux tenir tes gosses » ou « Ne les laisse pas rester dehors si tard, ils vont mal tourner », comme s’il se souciait de notre éducation. En fait, seule la volonté de tout maîtriser le guidait. Tout contrôler était son obsession. Il s’arrangeait pour y parvenir.
"Le temps passant, les agressions sexuelles de Mick Garvey s'intensifiaient. Il m'envoyait dans ma chambre au prétexte de quelque bêtise imaginaire pour m'y rejoindre cinq minutes plus tard.
- Ta maman m'a dit que si tu es assez gentille, tu pourras redescendre. As tu été gentille ?
- Oh oui.
- Non, pas encore assez.
Et il dégrafait son pantalon...
Après, je pouvais redescendre. Quand maman travaillait le soir, il montait dans notre chambre. Tom dormait dans l'autre lit. Il me dénudait et s'allongeait sur moi, branlant son entre mes cuisses tout en m'embrassant, sa langue fourrée dans ma bouche, certain ainsi de mon silence. Je savais que ces actes étaient honteux."
"J'avais mis au point une technique mentale : tout mon corps sous la taille lui appartenait. Entre ma taille et mes épaules se trouvaient mon coeur et mon âme qui souffraient. Ma tête en revanche n'était qu'à moi, et c'est là où je me réfugiais pendant qu'il abusait de moi. Je laissais vagabonder mon esprit."
"Pendant la période où maman ne fut pas là, j'étais violée cinq ou six fois par semaine. [...] Je pouvais bien multiplier les couches de vêtements - jusqu'à trois culottes superposées - et m'enrouler dans la couverture, il trouvait toujours son chemin. "