AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Colchik


Joseph Sterling Jr. est devenu un peintre célèbre malgré la piètre opinion qu'avait son père de cette vocation. Pourtant, il l'a indirectement fait naître en montrant un jour à son fils le seul tableau qu'il se targuait de comprendre : un paysage de collines enneigé, accroché au-dessus d'une cheminée dans la demeure abandonnée du roi des mines d'argent.
Bien des années plus tard, après la banqueroute et la mort de son père, le décès de sa mère et l'abandon de son art, Joe s'enfuit de Key West au volant de la décapotable rose de son amie Astrid. En route pour le Montana et le ranch paternel, transmis à sa tante pour en éviter la saisie par les créanciers. Si ses réflexes de cow-boy reviennent rapidement, il n'en va pas de même pour son désir de peindre : c'est toujours la panne d'inspiration. Tout flotte dans l'esprit de Joe : est-il amoureux d'Ellen, son béguin de jeunesse, mariée à Billy le cogneur, ou d'Astrid ? Veut-il déjouer les arnaques de son oncle Smitty ou perdre définitivement ses terres ? Désire-t-il rester dans l'Ouest ou rejoindre la Floride ? Rien n'est facile quand on est un homme qui a perdu son nom, autant dire sa boussole intérieure.
Jusqu'au bout, nous ignorons – tout comme le principal intéressé – de quel côté va pencher la balance. Si Joe retrouve finalement son identité, elle lui permettra de renoncer à ses racines puisqu'il remettra pour un dollar symbolique son ranch endetté et hypothéqué à son meilleur ennemi, Billy, avant de reprendre la route de la Floride et de retrouver la volcanique Astrid.
le livre est drôle, tendre et son héros a juste assez de désespoir bravache pour nous tenir en haleine. L'écriture de McGuane ne s'embarrasse pas de longues descriptions, une touche légère et c'est toute la beauté du paysage qui nous est restituée. Parfois, ses personnages frisent l'absurdité dans une envolée poétique qui nous saisit le coeur.
Quant au fameux paysage de neige, élément fondateur de la vocation de Joe, il n'a tout simplement jamais existé, cette illusion venant dissiper d'autres illusions qui hantaient le héros, comme celle du désamour paternel.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}