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Citations sur L'homme qui avait perdu son nom (18)

" Toutes ces folies que l'alcool nous fait commettre, pensa-t-il en traversant la cour. Première cause d'hospitalisation, première cause d'incarcération " - il se mit à marcher au rythme de cette litanie - " première cause de divorce, première cause d'absentéisme, première cause d'érections molles, première cause de fascination pour les orifices inappropriés, première cause de carie dentaire, première cause du communisme, première cause du fondamentalisme chrétien, première cause de calvitie, première cause de dysfonctionnement rénal, première cause d'ulcère chez le poulet...
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... il reçut une autre lettre d'Astrid, fort brève. Voici :

Je te déteste. Tu m'as volé ma voiture. Maintenant, je déteste tous les hommes.

Il répondit sur-le-champ :

Chère Astrid,
Dieu a créé la femme parce que les moutons ne font pas la cuisine.
Joe.

Il posta cette dernière missive avec une jubilation presque excessive, qui expliqua le prix énorme qu'il paya pour l'envoyer en exprès.
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Ils se léchaient la langue tandis que leurs deux nuques décrivaient des huit approximatifs. Il se répétaient : "Je t'aime" en essayant de synchroniser cette déclaration avec des bouffées d'extase ou des soupirs à fendre l'âme. Un silence prolongé, un soupir et un "Je t'aime" signifiaient qu'ils venaient d'entrevoir un long avenir et toutes ses servitudes familières, dont "Je t'aime" fournissait comme une sténographie.
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Ellen défit l'agrafe métallique de son soutien-gorge et ses seins jaillirent au grand jour. La main de Joe remontait lentement le long du buste de la jeune fille pour les englober, ou bien il les déballa avec grand soin. C'étaient deux pleines poignées de chair aux mamelons gracieux et menus. [...] Peu importait la position adoptée par Ellen, ils pointaient fièrement. S'il les massait doucement, ils reprenaient leur forme parfaite dès qu'ils les lâchaient. S'il les poussait sur le côté avant de retirer brusquement les mains, ils retournaient aussitôt à leur position initiale. Ils étaient pour ainsi dire tout neufs, et Ellen sous-entendait sans la moindre ambiguïté qu'ils étaient si splendide que tout espoir d'autre chose en devenait caduc.
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La route était déserte. Les nuages qui s'allongeait jusqu'à l'horizon, pesaient de toute leur majesté sur le paysage. Joe débordait d'une folle impression de liberté, enfin libre de manger dans un fast-food, enfin libre de coucher avec une inconnue. Au lieu de résoudre ses problèmes, il était devenu quelqu'un sans problèmes, une espèce de fantôme.
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Un troupeau sombre de bisons à l'expression insouciante regardait la route derrière cinq fils de fer barbelés.
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Il passa près d'un petit bayou où un jeune homme en bermuda de surfer couvert de publicités pour des marques de bière surveillait un bouchon sur le miroir de l'eau. Ce spectacle anodin recelait à ses yeux un grand mystère. Il y eut un splendide paysage liquide près de la rivière Pascagoula, strié de courbes argentées visible jusqu'à très loin à travers les salicornes, tandis que la route le traversait en décrivant de larges virages bas. Il s'arrêta pour regarder des pêcheurs décharger des bateaux pleins de crabes. Il descendit à pied et s'assit sur un pilier brisé. Une femme tendait à un vieux pêcheur une pinte de whisky dans un sac en papier.
- Si tu me bats encore comme le week-end dernier, lui dit-elle, je t'achète plus d'ce machin-là.
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Le temps tourna progressivement à l'orage ; le conflit entre l'hiver et le printemps engendra d'immenses cascades de lumières qui donnèrent à Joe l'impression de léviter chaque fois qu'il entrait dans de vastes zones d'ombre, ou qu'ils les quittait. Les camions de la sécurité routière de l'Etat paraissaient embrasés d'une fabuleuse lumière jaune. Les messages brutaux des panneaux routiers se ruaient vers lui en un éclat sauvage. Sur les voies de chemin de fer, les cheminots étaient éclairés comme des acteurs sur une scène de Broadway. Une bourrasque surgit soudain de ce décor mouvant pour se dresser devant lui comme le roi mort dans un opéra. Un camion de ferme déglingué passa, un smoking accroché à la vitre arrière. Il y avait des tatous écrasés sur la chaussée.
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Juste après qu'il eut traversé le confluent de la rivière Ville du Chien de prairie et de la Red River, un train arriva au loin. Lorsqu'il approcha, seul son pare-brise devint visible ; le convoi proprement dit se résumait à un énorme monticule tumultueux de neige et de glace. Que se passait-il donc ici ? Allume la radio, mon ami. Il tomba sur un autre prêcheur, qui expliquait cette fois que l'esprit ne fonctionnait pas tout à fait comme un dépôt d'ordures, et que nous ne pouvions pas éliminer toutes les saletés qui y pénétraient. Il fallait donc avant tout prendre garde à ne pas y entasser trop de détritus.
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Sa mère jouait au bridge chaque semaine, profondément ennuyée par ses partenaires, des autochtones balourds. Elle se représentait ses concitoyens du Montana comme des personnages éteints, voués au clignotement lointain d’une conscience inculte. Elle avait espéré contre tout espoir que son fils, Joseph Sterling junior, partirait ailleurs chercher la culture et une compagnie stimulante, qu’il se ferait un nom à lui, et se tiendrait plus ou moins en dehors de la ville. En tant que fils unique, Joe s’était senti écartelé entre les revendications contradictoires de ses parents. Son père avait conservé la faculté, typique des hommes de l’Ouest, de scruter l’espace vierge et de le peupler de possibles. Sa mère, quant à elle, considérait l’éducation traditionnelle comme un moyen d’évasion, une évasion qu’elle ne pouvait envisager pour elle-même, mais que son fils accomplirait à sa place.
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