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Critique de bdelhausse


Larry McMurtry nous envoie dans le Wild West à la rencontre de deux piliers indéboulonnables du mythe américain, fondateur de la Nation, quasiment. Quand la légende se fond dans la réalité.

En l'occurrence, Wyatt Eart et Doc Holiday sont les deux personnages principaux de cette plongée vers le sable et les buissons de tumbleweed qui s'invitent au gré des vents chauds porteurs de duels à mort. L'auteur y ajoute Buffalo Bill. Et Tombstone, bourgade ô combien céllèbre... Ces noms résonnent en effet aux oreilles des amateurs de westerns. Moi qui me suis construit une cinémathèque à grands coups de Dernière Séance de Monsieur Eddy (le mardi soir sur FR3).

Pendant tout le livre, jusqu'à une grosse vingtaine de pages du terme, je me suis murumuré OK Corral... Et bingo ! bien sûr. Tout le roman doit déboucher sur le règlement de comptes à OK Corral. En tout cas, la vision de ce haut moment par Marry McMurtry. Autant dire que ce n'est pas tout à fait le film de John Sturges.

La vision de Larry McMurtry est empreinte d'une forme de nostalgie, d'atmosphère de fin de siècle, de passage de flambeau. Wyatt Earp et Doc Holiday sont deux dinosaures. Deux gars décalés, pathétiques, qui n'ont plus leur place dans l'Ouest tel qu'il évolue vers plus de modernité. Ils vivent sur leur gloire passée, sur le fait que l'on règle les choses à coups de bottes, de poings ou de crosses, quand ce n'est pas à coup de plomb dans le corps.

Le duo est comme pris dans un puzzle où ils ont du mal à retrouver la place des pièces, où rien ne s'emboîte, où certaines pièces n'appartiennent peut-être même pas au même puzzle. D'ailleurs, ma chronique passe sous silence les autres personnages, importants eux aussi, comme un lord anglais, un éleveur texan un peu mafieux, des journalistes, quelques filles de saloon, une courtisane orientale, etc. Les courts chapitres passent d'un personnage à un autre, mais on revient toujours à Earp et Holiday. Comme s'ils aimantaient l'action. Cela peut donner un aspect décousu à l'ensemble.

J'ai pas mal pensé à ce que les Frères Coen pourraient faire d'un tel synopsis. Et je me suis régalé lors de la lecture. Jeff Bridges en Wyatt Earp. Pour Doc Holiday, c'est moins clair. Mais Cloney sous la caméra des Frères Coen, cela donne plutôt bien si mes souvenirs sont bons. Voire un Turturo...

Cela dit, je dithyrambe mais il faut aussi bien avouer que le livre est perturbant. On a l'impression qu'il s'agit d'un squelette, d'un projet, d'un synopsis comme je le note plus haut, d'une maquette... Bref, il y a un quelque chose d'inachevé dans le roman qui pose problème quand même, en rapport avec l'aspect puzzle évoqué plus haut.

Je retiens ce côté doux amer, cocasse mais triste de deux être qui ont été mais qui n'ont plus d'avenir. Et même le titre est en décalage avec le propos... Ce saloon est un bordel. Et les derniers mots doux, ce sont des invectives que se lancent à la tête Wyatt Earp et sa femme. Ou ce sont les balles qui semblent être la seule façon de régler un conflit pour ces nostalgiques has-been...
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