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EAN : 9782351780992
211 pages
Gallmeister (30/11/-1)
3.12/5   50 notes
Résumé :
Fin XIXe siècle, Long Grass, presque dans le Kansas mais pas tout à fait. Presque aussi dans le Nouveau-Mexique mais pas tout à fait. Wyatt Earp et Doc Holliday sont, certes, des cow-boys mais plus tout à fait. Ils observent leur monde qui s'échappe : s'ils dégainent, c'est pour rater toutes les cibles, alors ils se tirent dessus avec des balles à blanc pour se donner en spectacle. Le bétail part en cavalcade, les femmes demandent les hommes en mariage et dressent l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Le Far West, ma p'tite dame, c'est plus ce que c'était ! Au lieu de traquer les hors-la-loi, les prétendus tireurs d'élite baillent aux corneilles, avachis sous le porche d'un saloon, et tirent sur les chapeaux soufflés par le vent – en les ratant la plupart du temps. Les femmes enquiquinent les hommes, les hommes cognent les femmes, les éleveurs dégringolent des falaises, les cowboys boivent comme des trous, les indiens torturent les péquenauds et les vaches s'emmerdent sec. Décors en carton-pâte, fusils chargés à blanc, desperados de pacotille, villes désertées, saloons gris de crasse, ranchs industrialisés, putains fatiguées, comanches faméliques… Voilà tout ce qui reste de la glorieuse Conquête de l'Ouest. Alors, puisque plus rien ne tourne rond, puisque tout part à vau-l'eau, pourquoi s'en faire ? C'est ce que semblent penser Doc Holiday et son pote Wyatt Earp alors qu'ils zyeutent d'un regard las l'arrivée du cirque de Buffalo Bill à la petite ville de Long Grass. Posons nos fesses un moment au sol, débouchons une bouteille de bière et installons-nous un moment près d'eux pour regarder, dans un nuage de poussière, les derniers vestiges de la Légende de l'Ouest s'envoler…

Dernier roman de Larry McMurty, « le saloon des derniers mots doux » sonne comme un adieu au western. Malgré toute son amertume et sa dérision, « Lonesome Dove », le roman le plus connu de McMurty et mon gros coup de coeur de 2014, conservait des accents épiques, à présent tout à fait disparus. Tout semble submerger par un sentiment de négligence général : on pourchasse les indiens négligemment, on conduit des troupeaux négligemment, on pend des voleurs de chevaux négligemment… Même le lecteur n'échappe pas à ce climat de je-m'en-foutisme ambiant. C'est un peu le problème : malgré toute ma bonne volonté et l'affection que je porte à McMurty, je n'ai pas pu m'empêcher de bailler un peu à la lecture de ce – pourtant – très court roman. L'humour est toujours là et arrache de temps à temps un sourire amusé au lecteur, mais les personnages sont trop nombreux et trop sobrement esquissés pour attirer réellement l'intérêt. du charme, de la mélancolie, un brin de poésie, mais trop peu de consistance pour être mémorable. Dommage, mais, pour me consoler, la préquelle de « Lonesome Dove », « La marche du mort », sortira en juin. Inutile de dire que j'en attends énormément !
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"On veut des légendes." chantait Eddy, nostalgique de sa dernière séance... Eh bien en voici, et sans faux col.

Dans le saloon des derniers mots doux, Larry McMurtry convoque le gratin des cadors du Far West : à Long Grass et alentours, se croisent Wyatt Earp, Doc Holliday, William Cody, mais aussi Charlie Goodnight. La vie y est aussi paisible que peut l'être l'époque, entre bagarres, bordel, saloon, troupeaux, indiens...

Mais ça, c'est pour la légende et les clichés. Car McMurtry a choisi de mettre tout ce petit monde en scène loin de leur image d'Épinal : Earp est irascible et ne doit son salut - y compris à OK Corral - qu'aux circonstances. Holliday est malade et crache ses poumons. Les spectacles de Cody sont loin des légendaires et triomphales tournées de Buffalo Bill, et touchent à leur fin. Les éleveurs, aussi important soient-ils, ne sont pas très fins, parfois ridicules jusque dans leur mort. Bref, il nous livre une autre vision, moins officielle (et plus réaliste ?) mais plus drôle et enlevée, d'une tranche de cette grande histoire de l'Ouest. Et peut-être n'est-elle pas si éloignée que cela de la réalité...

C'est confrontés à la difficulté que ces personnages légendaires - mais aussi tous les autres, issus de la fiction, qui les accompagnent - montrent le plus leur vulnérabilité et tombent le masque. Il suffit d'un mouvement de troupeau, d'une tempête de sable, d'un proche qui meurt et les failles sont là : Earp et Holliday ne touchent plus une canette au tir, au propre comme au figuré. Loin de la grande explosion démographique de l'Ouest, Long Grass se vide et meurt. Ailleurs, à Tombstone, le shérif ne fait plus vraiment la loi. On est loin des légendes...

Heureusement, les femmes sont là. Comme dans la légende (épouses, serveuse au saloon, tenancière de bordel ou putain) mais pas que. À l'image de San Saba, elles sont belles, racées et fières. À l'image de Mary-Molly, elles "tiennent" leurs hommes à bout de bras, mais ils ne le savent pas. À l'image de Nelly, la journaliste, elles sont cultivées et indépendantes. Et si c'était elles, les légendes de l'Ouest ?

Le Saloon des derniers mots doux est un bijou remarquablement décalé et, pour moi, la découverte sur le tard d'un auteur que j'ignorais. L'écriture y est élégante, accessible, empreinte d'une nostalgie recherchée et travaillée, au service d'une histoire s'égarant volontiers dans des détours inutiles à la compréhension générale, mais tellement indispensables pour poser ces décors et cette ambiance qui font tout le charme et l'intérêt du livre.

Une chose est sûre : je vais m'empresser de combler très rapidement mon retard dans l'oeuvre de McMurtry !
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Larry McMurtry nous envoie dans le Wild West à la rencontre de deux piliers indéboulonnables du mythe américain, fondateur de la Nation, quasiment. Quand la légende se fond dans la réalité.

En l'occurrence, Wyatt Eart et Doc Holiday sont les deux personnages principaux de cette plongée vers le sable et les buissons de tumbleweed qui s'invitent au gré des vents chauds porteurs de duels à mort. L'auteur y ajoute Buffalo Bill. Et Tombstone, bourgade ô combien céllèbre... Ces noms résonnent en effet aux oreilles des amateurs de westerns. Moi qui me suis construit une cinémathèque à grands coups de Dernière Séance de Monsieur Eddy (le mardi soir sur FR3).

Pendant tout le livre, jusqu'à une grosse vingtaine de pages du terme, je me suis murumuré OK Corral... Et bingo ! bien sûr. Tout le roman doit déboucher sur le règlement de comptes à OK Corral. En tout cas, la vision de ce haut moment par Marry McMurtry. Autant dire que ce n'est pas tout à fait le film de John Sturges.

La vision de Larry McMurtry est empreinte d'une forme de nostalgie, d'atmosphère de fin de siècle, de passage de flambeau. Wyatt Earp et Doc Holiday sont deux dinosaures. Deux gars décalés, pathétiques, qui n'ont plus leur place dans l'Ouest tel qu'il évolue vers plus de modernité. Ils vivent sur leur gloire passée, sur le fait que l'on règle les choses à coups de bottes, de poings ou de crosses, quand ce n'est pas à coup de plomb dans le corps.

Le duo est comme pris dans un puzzle où ils ont du mal à retrouver la place des pièces, où rien ne s'emboîte, où certaines pièces n'appartiennent peut-être même pas au même puzzle. D'ailleurs, ma chronique passe sous silence les autres personnages, importants eux aussi, comme un lord anglais, un éleveur texan un peu mafieux, des journalistes, quelques filles de saloon, une courtisane orientale, etc. Les courts chapitres passent d'un personnage à un autre, mais on revient toujours à Earp et Holiday. Comme s'ils aimantaient l'action. Cela peut donner un aspect décousu à l'ensemble.

J'ai pas mal pensé à ce que les Frères Coen pourraient faire d'un tel synopsis. Et je me suis régalé lors de la lecture. Jeff Bridges en Wyatt Earp. Pour Doc Holiday, c'est moins clair. Mais Cloney sous la caméra des Frères Coen, cela donne plutôt bien si mes souvenirs sont bons. Voire un Turturo...

Cela dit, je dithyrambe mais il faut aussi bien avouer que le livre est perturbant. On a l'impression qu'il s'agit d'un squelette, d'un projet, d'un synopsis comme je le note plus haut, d'une maquette... Bref, il y a un quelque chose d'inachevé dans le roman qui pose problème quand même, en rapport avec l'aspect puzzle évoqué plus haut.

Je retiens ce côté doux amer, cocasse mais triste de deux être qui ont été mais qui n'ont plus d'avenir. Et même le titre est en décalage avec le propos... Ce saloon est un bordel. Et les derniers mots doux, ce sont des invectives que se lancent à la tête Wyatt Earp et sa femme. Ou ce sont les balles qui semblent être la seule façon de régler un conflit pour ces nostalgiques has-been...
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Nos héros sont fatigués, ils sont là; assis sur des pneus devant le saloon à boire du whisky et à fumer des cigarillos, le regard dans le vide, les bisons et les indiens ont été décimés, les voleurs de chevaux ont été pendus alors pour s'occuper, on tire sur des boîtes de conserve ou sur des cailles ou on perd son argent au poker. Quelquefois, après avoir bien bu, on tape sur sa femme.
Des troupeaux de bétail passent parfois dans un nuage de poussière, ils s'arrêtent deux jours à Long Grass, cela fait une animation, quelques coups de feu sont tirés puis le silence et l'ennui reprennent leur cours. L'ouest agonise lentement et du Saloon des derniers mots doux, ne reste que l'enseigne, posée sur une pile de pneus dans un terrain vague. Quant à Buffalo Bill, il n'est plus que l'ombre de lui-même.

Après avoir vibré avec les deux tomes de Lonesome Dove, je retrouvais Larry McMurtry avec enthousiasme. Mais celui-ci fut de courte durée, la psychologie des personnages comme le scénario ne sont pas aussi fouillés. Notre Larry n'est-il pas lui aussi fatigué, désabusé voire légèrement dépressif ? A moins que son intention soit justement de montrer la fin d'une épopée…

Challenge Multi-Défis 2023.
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Avant toute chose, je dois vous avouer que je suis une fan inconditionnelle de western. de John Ford, John Sturges (les 7 mercenaires), Clint Eastwood, Howard Hawks (Rio Bravo) et Sergio Léone, je les aime Tous.
Aussi, lorsque j'ai vu ce titre alléchant "le saloon des derniers mots doux", je me suis dit "ça, c'est pour moi". Jamais lu de McMurtry, aussi, une raison de plus pour emprunter ce livre.
Dès les premières lignes, le ton est donné. Deux cow-boys désabusés, observe leur monde qui s' échappe. C'est la fin d'une grande époque, et eux sont restés sur le tapis. Il y a toujours les éleveurs de bétail (pas très organisés), les shérifs (pas très vaillants), les saloons (avec son poker et ses filles) mais il y a le train qui amène avec lui, civilisation et modernisme, sans oublier le télégraphe. Plus d'indiens ?
Si, heureusement. Un petit groupe maintient la tradition car "torturer des blancs était une excellente façon de passer l'après-midi". Les femmes ? Insatisfaites dans leurs amours !
Cette lecture procure un sentiment mitigé. Une écriture limpide, des dialogues truculents, des personnages haut en couleurs mais qui ne m'a pas empêché d'être envahie d'une certaine langueur. Et en refermant ce livre, j'ai pensé au poème de Verlaine :
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone
La magie n'a pas opéré cette fois-ci mais promis, je reviendrais vous lire, Monsieur Mcmurtry.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Allons tirer, dit-il à Doc qui dégaina aussitôt et fit tournoyer son pistolet.
A sa surprise, les rues de Long Grass étaient désertes.
- Tirer sur qui ?
- Non, non...pas sur un cow-boy ni sur personne, d'ailleurs. Juste tirer pour s'entraîner, au cas où un psectacle comme celui de Cody viendrait nous embaucher pour faire un numéro comme à Denver.
Doc le suivit jusqu'à la décharge où il le regarda aligner une trenteaine de cibles, surtout des bouteilles et des conserves .
- C'est complètement idiot, dit Doc, mais il se laissa convaincre et bientôt, il mitraillait les cibles diverses, les manquant presque toutes.
- Cody a mentionné le fait qu'il existait d'autres spectacles cmme le sien.
Doc s'était laissé convaincre car il n'y avait pas grand-chose d'autre à faire à Long Grass. Et puis, c'était toujours amusant de fouiner dans les décharges, de voir le genre d'objets que les humains pensaient pouvoir se permettre de jeter.
- Bon sang, il y a une bouteille pleine de gel pour les cheveux, quelqu'un a dû abattre le barbier, dit Doc
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— Comment un homme adulte peut-il franchement avoir envie de devenir dentiste, d'ailleurs ? s'enquit Wyatt.
— Eh bien, d'abord, l'équipement n'est pas coûteux, lui répondit Doc. Il te suffit d'une paire de pinces et éventuellement d'un burin pour les cas difficiles.
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Les deux autres convoyeurs furent éventrés, leurs entrailles arrachées afin de pouvoir introduire des charbons ardents à la place. Satank leur coupa aussi le nez et les obligea à manger leurs propres organes. Après quoi, les membres du petit groupe de guerriers se sentirent mieux.
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- Ces cow-boys sont sûrement sur les routes depuis trente ou quarante jours, dit Doc. Ils vont vouloir du whiskey et des putains, et ils les voudront tout de suite.
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Une femme qui arrête pas de parler quand les hommes voudraient du silence, c'est une femme qui cherche des embrouilles, dit Wyatt.
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Vidéo de Larry McMurtry
Coup de Coeur de Thomas (Librairie L'Amandier à Puteaux) pour Les Rues de Laredo de Larry McMurtry.
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