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Critique de Stodena


Lorsque j'ai ouvert ce livre, son sujet résonnait étrangement avec une actualité brûlante. Mais comme dans ce livre, le temps de rédiger cette chronique, tout le monde semblait avoir oublié ce qui faisait la une, il y a quelques mois à peine.
Un jour, une bavure policière, Saïd, quinze ans. Mort. Un contrôle d'identité. C'était il y a longtemps, et pourtant…
Quelques années plus tard, dans cette même ville, nous faisons la connaissance de Mattia, un étrange gamin. Il n'a pas connu Saïd, mais il subit les répliques du séisme d'alors. Pourtant, Saïd, tout le monde semble l'avoir oublié, ou presque. Presque, car étonnament depuis peu, des tags à la peinture rouge fleurissent chaque nuit sur les murs de la ville. Pour que sa mort ne soit pas oubliée, pour réclamer justice.
Ce livre de Cloé Mehdi m'a happée. Il aurait pu être un gros cliché sur la banlieue aujourd'hui, mais le ton choisi par l'auteur, le choix de suivre ce gamin de onze ans qui pourtant semble n'avoir rien à voir avec cette sombre histoire lui donne une toute autre dimension. On se demande où l'auteur va nous emmener au fil des pages que l'on tourne. Comme Mattia, on s'interroge, on cherche à comprendre, à obtenir quelques éclaircissements.
Et puis Cloé Medhi ne fait pas que raconter la bavure policière, ce roman est également renforcé par ce qu'elle nous retranscrit de l'hôpital psychiatrique, l'autre pilier de ce roman.
J'ai aussi apprécié son style. Pas de misérabilisme dans cette écriture, plutôt froide et proche du scalpel.
Bien sûr j'ai apprécié l'intrigue de ce roman, mais plus encore, dans la noirceur de ce récit, j'ai été tenue en haleine par le désespoir des personnages. Peut-être ce roman aurait-il encore gagné en puissance si je n'avais pas eu parfois l'impression que Mattia avait bien plus que onze ans. Mais Je me suis progressivement attachée à cette famille improbable, riche surtout de ses imperfections. je me suis surprise à aimer Mattia et sa vie étrange.
Ce livre m'a touchée par la justesse de ses mots sur cette réalité brûlante des bavures policières, qui lundi font la une des journaux, avant d'être aussitôt oubliées. Parce que ce roman parle aussi de cet univers qu'on connaît moins et qui n'en est pas moins glaçant : l'hôpital psychiatrique. Mais surtout, j'ai aimé ce livre parce qu'il aborde avec tact et finesse ces sujets sensibles.

Une chronique audio diffusée sur Radio Béton et que vous pouvez réécouter sur le site de leur émission de chroniques littéraires "Des poches sous les yeux"

Lien : http://www.despochessouslesy..
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