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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le drame qui touche le Maroc et nos amis et amies marocains ce jour même , mérite seulement des gestes de solidarité et de compassion aussi je me permettrai de passer sous silence mon commentaire sur un roman concernant la vie , les traditions , les coutumes de ce pays proche . Je vous dirai simplement qu'il m'a énormément plu , tant par son contenu que par le style d'une autrice de grande qualité que l'on retrouvera sans aucun doute bientôt .
Le roman vient de paraître en poche et je ne puis que vous inciter à le lire pour mieux comprendre la complexité dans laquelle se trouvent , notamment , les jeunes des différentes classes sociales . Pour cela , suivez deux jeunes femmes , Kenza et Fathia .
Pour l'heure , une grande pensée pour les Nadia , Karim , Fathia ou Kenza frappés par la tragédie et le deuil .
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Une critique enthousiaste de Milllie et hop ! j'emprunte ce livre, premier roman d'une auteure née au Maroc.
Avec ce roman vous partez dans ce pays et vous rencontrez Kenza, fille d'une riche famille de notables, et Fatiha, la fille de la bonne de cette famille. Si les deux enfants sont élevées comme soeurs, elles vont néanmoins avoir des voies très distinctes, le poids de la classe sociale étant autrement important au Maroc.
Ce livre permet de découvrir les relations hommes-femmes (on est très très loin de l'égalité ou même du respect).
Kenza va découvrir, lors de ses études à Paris, le racisme anti maghrébin. Fatiha subit les pressions des hommes et doit en gérer les conséquences.
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J'ai aimé ce voyage, vous découvrirez à la fin du récit ce que veut dire le titre (pour moi c'était une découverte).
Un petit bémol : j'aurais préféré rester plus souvent et plus longtemps avec Fatiha, Kenza ayant un côté "pauvre petite fille riche" exaspérant.
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Petit message pour les éditions JC Lattès : "collocation" et "colocation" sont des mots différents. Ici il aurait fallu écrire "colocation" pour désigner les deux jeunes filles vivant ensemble. le même mot avec deux "l" a un sens complètement différent, du droit pur. J'avoue, les fautes, dans un bouquin, ça m'exaspère et là pour le coup j'ai souvent eu droit à "collocation".
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2011, c'était hier, ce peut être encore aujourd'hui dans ce pays où les rêves qui germent dans un corps féminin ont tant de mal à trouver place dans une réalité injuste et cruelle. Ce premier roman de Zineb Mekouar, aux chapitres courts, à l'écriture fluide et pleine de vivacité, fait vivre deux jeunes Marocaines, deux femmes issues de deux milieux différents puisque l'une, Kenza, est la petite-fille de l'ancien gouverneur de Casablanca alors que l'autre, Fatiha, est la fille de la bonne au service de la famille bourgeoise. Notre rencontre, à Casablanca, avec ces deux destins émouvants se fait en plein désarroi, pour l'une comme pour l'autre.

En cette fin d'année 2011, Fatiha a fait confiance à Soufiane, à ses promesses. Il lui faut maintenant supporter la lâcheté et la cruauté de l'homme qui promet, prend son plaisir puis argue que ses parents n'accepteront pas qu'il se marie avec une Fatiha qui n'est plus vierge ! Sofiane se défile, en toute légitimité pour un homme qui se doit de respecter les données de sa religion, et Fatiha va voir une voyante pour faire passer l'enfant.
Kenza, son passeport vert qui la remplit d'amertume à la main, quitte la France et revient à Casablanca avec le regret de ne pas être Européenne, libre. Elle rentre chez elle où l'attendent son grand-père et Milouda, la mère de Fatiha. Ses parents sont décédés il y a bien longtemps et sa grand-mère, sa Mamizou qu'elle adorait, n'est plus là non plus pour lui insuffler optimisme et amour. Dans ses pensées, qu'elle désire refouler, les images de sa vie avec Alexandre.

Entre présent, enfance puis jeunesse, Fatiha et Kenza nous montrent la place qu'elles occupent au Maroc, dans une société qui détermine leur chemin éducatif et professionnel, leurs droits ou plutôt leur absence de droits, leur obligation à garder leur virginité jusqu'au mariage donc leur interdiction d'avoir des rapports alors que les hommes les harcèlent.

Dans leur enfance, main dans la main pour s'endormir, elles étaient déjà sur deux échelons différents de l'échelle, Kenza dans son lit et Fatiha, au pied de celle-ci, sur une couche de fortune. Elles se sentaient, se voulaient comme deux soeurs. Dans leurs jeux, elles étaient soeurs car l'enfance tente de cacher ce qu'elles voyaient, ce qu'elles ressentaient, ce qu'elles comprenaient déjà sans le vouloir. Elles ne fréquentaient pas les mêmes écoles, leurs amies respectives les éloignaient l'une de l'autre, laissant la jalousie traîner dans le sillon de leurs vies.
Leur amitié, distendue par moments, resserrée à d'autres, s'accorde avec réalisme à ce que l'on peut imaginer dans leurs univers si éloignés l'un de l'autre. La France, pourtant loin d'être une terre d'accueil irréprochable, creuse aussi le fossé entre Kenza partie y faire ses études et Fatiha restée au Maroc. Leurs regards diffèrent, l'amour s'en mêle aussi…

Du Maroc, j'ai appris les langues utilisées, les difficultés à apprendre l'arabe classique tandis que de multiples images du pays se dégagent de ce petit roman : les youyous, les tajines, la traditionnelle fête de l'Aïd-el-Kebir et son mouton sacrifié, les volets fermés à la mort d'Hassan II. Quelques incursions politiques, des visions différentes du ramadan. L'exécrable lenteur des droits des femmes qui se heurtent à la politique et la religion.

Vers la fin de cette lecture, le titre, qui m'a intriguée, fait une apparition remarquée et attendrissante. Un joli point supplémentaire pour découvrir ce beau roman.
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Une très bonne surprise ce petit roman que j'ai dévoré en peu de temps. Kenza et Fatiha sont élevées ensemble au Maroc, même si l'une est issue d'une famille aisée et la seconde, fille de la domestique. Kenza ira faire de brillantes études en France alors que son amie reste au Maroc où elle sera infirmière. Toutes les deux cherchent l'amour mais tomberont sur des hommes égoïstes qui pensent d'abord à leur plaisir. le roman les suit sur plusieurs années. Ce roman nous permet de connaître les traditions marocaines, le patriarcat et la difficulté pour les femmes de s'émanciper, en conciliant modernité et respect des traditions familiales. de beaux personnages de femmes, touchantes. Un très bon moment de lecture. J'attends avec impatience le second roman de cette auteure qui promet.
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Deux jeunes filles au Maroc, deux trajectoires différentes. A travers ce premier roman plutôt réussi, Zineb Mekkouar nous parle du Maroc d'aujourd'hui, de ses relations, ambigües, avec la France, par le biais de deux jeunes filles que tout oppose, et qui tracent leur parcours comme elles le peuvent, avec les cartes qui leur ont été données à la naissance.

Kenza et Fatiha se connaissent depuis l'enfance. Kenza vient d'un milieu aisé, elle habite avec ses grands-parents qui l'élèvent, depuis la mort accidentelle de ses parents, dans une certaine opulence, le grand-père ayant été un haut fonctionnaire au palais de Mohammed V. Fatiha, quant à elle, est la fille de la gouvernante de la maison. Par conséquent, même si elles s'aiment – ou veulent s'aimer – comme des soeurs, leur relation n'en sera pas moins marquée par leur différence de niveau social qui viendra de plus en plus s'interposer au fil des années et de leur parcours. En effet, les différences de classes sociales sont encore bien visibles et vivaces au Maroc entre les années 1990 et 2010, si bien que Kenza et Fatiha ne lutteront jamais à armes égales, car la plupart du temps, la naissance conditionne la vie des Marocains et leurs possibilités…

Le fossé entre Kenza et Fatiha se creusera ainsi encore plus quand la première partira faire ses études en France, la « voie royale » pour revenir par la suite au Maroc faire une carrière prestigieuse. Kenza découvrira la liberté en France, et pourra vivre dans cette modernité qui n'existe qu'en apparence dans son pays, voudra s'intégrer dans ce pays auquel elle se sent appartenir, par ses idées comme son comportement. Mais la donne n'est pas la même en France, et les désillusions seront nombreuses pour cette jeune femme habituée à se comporter en princesse…

Si la première partie de ce roman, composé en chapitres alternant histoire actuelle et flashbacks (pourquoi Kenza est-elle de retour en France ? Qu'est-ce qui s'est passé pour que Fatiha et Kenza se soient autant éloignées ?), montre nos deux héroïnes en difficulté, pour des raisons différentes, et se concentre sur leur enfance au Maroc, montrant ainsi les inégalités sociales (et sexuelles, quelle misère…) qui y ont cours, la difficile séparation entre religion et politique, la deuxième partie, qui raconte prioritairement le parcours de Kenza en France, est intéressant également en ce qu'il montre la relation ambigüe qu'entretient la France avec le Maroc, son ancienne colonie, via le personnage de Kenza, d'une part, mais aussi du jeune Rayan et de ses parents, arrivés en France grâce aux grands-parents de cette dernière : les élites marocaines sont ainsi biberonnées à l'histoire de France pendant toutes leurs études, mais ne sont pas forcément bien accueillies si elles viennent poursuivre l'idéal républicain en France, en tout cas aussi peu que les enfants nés en France de ressortissants marocains. Elle montre aussi que la séparation État/religion en vigueur en France, reste poreuse pour les personnes musulmanes, même quand elles souhaitent être discrètes quand, comme Kenza, elles arrivent dans le pays (« Mamie, je voulais rester neutre. Ne pas choisir de clan. Ne pas décider ce que je pensais du voile, de leur islam, de leurs banlieues. Mon prénom, mon origine, ce sang qui coule en moi. L'Histoire m'embarque malgré moi. On a choisi pour moi et je fais partie des autres. Je ne l'aurais jamais cru. Pourquoi voulait-on que j'aime la France, dès mon plus jeune âge, si on me dit de m'en aller ? Et pourquoi ne fait-on pas aimer la République à celles et ceux qui y naissent ? Tant de choses ne tournent pas rond. […] Je vais retourner au Maroc et tout se mélange. La chaleur de mon enfance, mon arrivée ici, les personnes nées en France, mais qui ne rêvent que de la quitter, les amoureux de cette culture qui sont obligés de s'en aller, la diabolisation de l'islam, les nouveaux convertis qui m'angoissent, Rayan qui pense faire peur au monde et qui a raison cette double culture qui n'entre dans aucune de leurs cases. La France manque de voyages, par la route ou par les mots. Et le Maroc. Ce Maroc que j'aime tant, où il reste tant à faire. J'ai peur d'y retourner, d'y vivre. Je veux qu'on me laisse penser comme je veux. Croire si je veux. Sans me cacher pour manger, boire, faire l'amour. Sans subir un cadre dépassé. le monde est si grand, les pays si nombreux, mais je ne me sens chez moi qu'à travers les lettres que je t'écris. Ce sont ces pages, ma vraie patrie »).

Comme je l'ai écrit en introduction, « La poule et son cumin » est le premier roman de Zineb Mekouar, et il est réussi en ce qu'il montre deux réalités différentes pour deux personnages féminins aussi forts l'un que l'autre dans les épreuves qu'elles traversent. Mention spéciale aussi pour la relation particulière qu'entretient Kenza et ses grands-parents, et surtout sa grand-mère, personnage plein de douceur qui sera un véritable pilier pour sa petite-fille dans sa vie d'adulte. Un beau premier roman.
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Le premier roman de Zineb Mekouar, La poule et son cumin, se termine de manière quelque peu brutale, nous laissant simplement deviner ce qu'il adviendra de ses deux héroïnes, alors que leur vie ne fait (presque) que commencer. Ce petit reproche est somme toute le seul que l'on peut faire à ce récit qui se distingue par la souplesse et la clarté de sa langue ainsi que par son habileté à manier les temporalités et à entrecroiser les vies de ses deux personnages majeurs, à savoir Kenza et Fatiha, l'une issue de la bonne société de Casablanca, promise aux plus hautes études à Paris et l'autre, la fille de sa nourrice, qui ne peut que compter que sur elle-même pour évoluer dans une société marocaine qui évolue à pas comptés. Déterminisme social, écart de classes, émancipation féminine et arrogance masculine : la romancière a voulu mettre beaucoup dans La poule et son cumin, à l'aune de sa propre expérience, ce qui, dans de nombreux cas, constitue un travers commun aux premiers ouvrages. Mais chez Zineb Mekouar, cette somme d'ingrédients ne pèse pas, au contraire, et participe au plaisir pris devant une narration rapide et aiguisée qui laisse la plus grande place à la sensibilité des portraits, ceux de Kenza et de Fatiha, mais aussi ceux de nombreux "seconds rôles", décrits avec une profonde finesse. En résulte un roman très rythmé, qui varie les tonalités et nous attache durablement à ces jeunes marocaines dont l'avenir s'inscrit dans celui d'un pays dont les mutations sociales sont loin d'être achevées.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Ce roman apporte un bel éclairage sur le Maroc d'aujourd'hui au travers du regard de deux jeunes femmes, deux amies d'enfance. La première, Kenza, grandit dans un milieu privilégié, étudie au Lycée français au milieu d'autres enfants de bonne famille. Fatiha est la fille de la servante de la famille et, bien qu'elle grandisse aux côtés de Kenza et partage ses jeux, elle reste avant tout au service de la famille. C'est donc une amitié sincère mais fondée sur un déséquilibre, un fossé qui se creuse au fil des ans. La bulle de Kenza éclate quand elle part étudier en France. Là-bas, elle est ramenée à son statut de "maghrébine" qui se voit refuser le droit de travailler une fois achevée ses brillantes études. J'ai beaucoup aimé l'écriture de Zineb Mekouar et la façon très juste dont elle parle de la situation des femmes dans une société à deux vitesses où les pauvres subissent le harcèlement permanent des hommes, se voient refuser le droit à avorter ou d'avoir une relation hors mariage.
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Je n'avais jamais entendu parlé de ce roman.
Il est dans la sélection de mon club de lecture, pour cet hiver. je l'ai pris parce qu'il semblait être assez rapide à lire.
Ce que je n'avais pas anticipée, c'est que je serais incapable de le poser une fois commencé : et je l'ai lu dans la soirée (et début de nuit).
J'avais déjà été sensibilisé à la condition féminine au Maroc par les texte de Leïla Slimani. Ici c'est une autre approche. Il s'agit de comprendre la vie des jeunes filles puis des jeunes femmes, de l'école primaire au début de leur vie d'adulte.
En fonction de leur origine, bourgeoise ou populaire, les conditions ne sont pas les mêmes. Mais pour aucune, ces conditions ne sont faciles.
C'est une histoire touchante, remuante.
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Encore une fois, le titre a failli m'éloigner de ce roman, j'ai cru à des recettes de cuisine ! Cela aurait été dommage parce que c'est un coup de coeur! 

Kenza et Fatiha sont amies d'enfance, presque soeurs croyaient-elles quand elles s'endormaient en se prenant la main. Mais Kenza est une fille de  noble famille, chrifa, descendante du Prophète tandis que que Fatiha est la fille de la bonne. Kenza a suivi une école française puis le Lycée Lyautey et maîtrise mieux le français que l'arabe littéraire. Fatiha, l'école marocaine. Kenza est partie faire Sciences Po à Paris, tandis que Fatiha, brillante pourtant, ira à l'école d'infirmière alors qu'elle voulait faire médecine. 

Elles se retrouvent pendant les vacances mais la fracture sociale se fait sentir. Kenza fréquente Karim, un jeune homme de bonne famille, on les imagine fiancés. Au Maroc, même moderne, une jeune fille veuille à sa virginité. Karim après avoir embrassé Kenza, excité, ira coucher avec Fatiha et lui laissera un billet, amours tarifées? 

Entre Paris et Casablanca, Kenza est partagée. Fatiha, enceinte, abandonnée par un garçon qui lui avait promis le mariage,  a recours aux pires pratiques pour provoquer un avortement, sorcellerie, potions douteuses. Kenza retrouvera son amie mourante, inconsciente à l'hôpital...

Je vous laisse découvrir la suite.

Lecture fluide, exotique, qui vous fera découvrir les différents aspects de la vie de jeunes marocaines, au palais et à l'office. 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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La condition féminine dans un Maroc en pleine mutation pose toujours problème. L'autrice nous décrit, de belle façon, à travers les aventures de ses héroînes qui ne cessent de se croiser que le chemin est encore long pour aboutir à une réelle émancipation.
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