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Citations sur Johannesburg (15)

Gin avait l'impression que la sueur montait de sa taille et, en même temps, dégoulinait du haut de sa tête, d'un endroit affreux, froid et humide. Elle marchait et courait alternativement, appelant Juno. Elle arrêta les gens dans les rues pour leur demander s'ils n'avaient pas vu un chien blanc et roux à la queue à long poil. Personne ne l'avait vu. La chaleur était si accablante que Gin en conçut une sorte de colère au moment même où ses larmes commencèrent à couler. Elle aurait voulu pouvoir échapper à son corps et nager dans des abîmes infinis de froid, en la seule compagnie des bulles glissant sur son visage à chaque expiration. Elle plongerait dans les profondeurs, puis avec un battement de pieds, cambrant la colonne vertébrale, elle disparaîtrait.
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Le secret de cette ville, c'est que ce sont les femmes qui portent le fardeau de toutes nos larmes. Cet endroit doré, nos murs et nos rues ont été bâtis à l'aide des grains de sucre laissés au fond de leurs tasse en fer-blanc. (p.140)
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Qu'est-ce que ça faisait de perdre sa raison d'être dans le monde que vous aviez vous-même créé ? Tante Virginia avait eu une meilleure idée. Elle avait marché dans la mer à Plettenberg Bay, vêtue de sa robe du soir à paillettes. Elle avait toujours été une drôle de vieille chose (un visage d'oiseau -, mais mariée, elle, et non pas seule. C"était si loin, à présent. (p67)
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C’était ça Johannesburg : le commerce était le nouveau colonisateur, et tout ce qui existait avant était déprécié et éliminé.
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C'était une ville où la fameuse blonde et son homme à la carrure athlétique menaient des existences qu'ils croyaient extraordinaires. Où des comptables faisaient des plaisanteries sur les "ennuyeux comptables" sans jamais s'inclure dans le lot. Où des femmes commençaient presque toutes leurs phrases par "Mon mari dit que", en se rendant à un énième déjeuner au volant de leur 4 x 4. Un 4 x 4 acheté sur les conseils d'amis qui tous conduisaient la même voiture, toujours gris métallisé. Ils poursuivaient cette parodie inconsciente d'une vie qui existait déjà des décennies plus tôt et semblait persister et se propager.
Le mariage et les enfants étaient des hobbies, tout autant que l'évolution d'une relation. C'était ce à quoi s'occupaient les gens le week-end, avec quoi ils comblaient le silence; les mariages, les fêtes prénatales, les enterrements de vie de jeune fille, l'achat du landau et ainsi de suite, comme s'il n'y avait rien d'autre au monde qui ait de la valeur, rien pour attirer leur regard ou leur donner à réfléchir.
Et ça, cette infinie vacuité, était censé offrir à Gin une sorte de consolation. Elle était censée la trouver nourrissante, substantielle. Elle était censée attacher sa propre vie à cette vapeur et y puiser une satisfaction profonde et durable.
Plutôt mourir.
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La mort était partout et se présentait sous toutes formes. Le simple fait d’être
en vie était dangereux et survivre un défi.
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La ville, au fil du temps, l'avait réduit à n'être plus que des éléments de lui-même. Comme s'il était une espèce d'immeuble délabré au fin fond du quartier de Hilbrow, un immeuble dont quelques fenêtres seulement restaient allumées dans le brouillard de la nuit, des lumières qui s'éteindraient une à une. (p.109)
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Il arrive un moment où l'on franchit un seuil, où l'on n'est plus une personne d'un certain âge, mais un vieux. Où, au lieu de simplement tomber, il est dit qu'on a "fait une chute". C'est devenu un événement. (p. 245)
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L'autre chose importante à propos de la beauté, autrement dit de l'équilibre, c'est de ne pas laisser les autres vous la dicter.
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Elle laissa le savon couler le long de son dos en marées laiteuses et, passant les mains sur ses hanches, éprouva le pic rassurant des os qui saillaient sous sa peau. Une ligne nette, une frontière géographique ; ici, c'est moi, et là commence le monde. Elle détestait les lignes floues, un voile mouvant entre une chose et une autre, les marges confuses, les marges imprécises.
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