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Citations sur Dehors les chiens (22)

- Je peux vous renseigner ?
(…)
- Je cherche le Sheriff.
- Il est hospitalisé dans le comté voisin. Le 4 [juillet] au soir, il a pris un pétard dans le cul.
Crimson n'attendait aucune explication mais, visiblement, l'homme tenait à la partager avec lui. Les anecdotes, ils n'ont que ça dans les petites villes.
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Qu'il est beau. Beau et déjà aveuglant, alors qu'il renaît à peine. Il n'y a pas à dire, le Seigneur a du goût ; dommage que ça ne concerne que la nature et les astres. Les hommes... les hommes, c'est autre chose. Laids, sales, barbares. Tous, même les autres. Oh, bien sûr, au détour d'une école, on trouve encore quelques âmes saines épargnées par le vice, mais leur pureté n'égalera jamais la grâce du soleil levant.
Ainsi va la vie.
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Il savait avant d’arriver, tous les journaux de Californie l’y avaient préparé. Il savait que le corps était fièrement exhibé, ligoté à la pompe éolienne, mais personne ne peut se préparer à une telle image, même un homme aussi aguerri que lui. Savoir. Voir. Une syllabe en moins, et l’abstrait devient concret, traumatique, à jamais ancré dans la mémoire.
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Aujourd’hui, la halte se fait à Anton Gulch, dans le comté d’Amador. À chaque ville, sa spécificité. Certaines ont une confiserie ou un Sheriff honnête, Anton Gulch possède une bibliothèque, ce qui attire de nombreux visiteurs. Toutes les semaines, des familles entières viennent ici pour apprendre à lire, à écrire, découvrir l’histoire du pays. En effet, malgré son espace réduit, cette bibliothèque propose un large choix. On y trouve la Bible, des romans, la Bible, des magazines, la Bible, des almanachs, la Bible, des biographies et des recueils de poésie, sans oublier la Bible.
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Walter étouffe un bâillement dans sa paume, espionne les fidèles. Toutes ces nuques, tous ces yeux qu’il ne voit pas, mais devine émerveillés. Une seconde, il se dit que la véritable autorité de la ville, ce n’est pas lui, mais le révérend. Une seconde seulement, après quoi il reprend son observation. Parents, enfants, vieillards… tous captivés, unis au-delà des âges et des statuts. La messe, ce ciment d’âmes.
Ça fait plaisir à voir, et tant pis si Masterson dit beaucoup de conneries. L’harmonie a parfois besoin de mensonges, qui ont aussi leur vertu. Il le faut, car tous ces crimes ont réveillé ce que chacun croyait enfoui depuis la fin de la guerre : la Bête, barbare et sans limites, en chacun de nous. Walter le sait, le sang appelle le sang. Et la haine, la vengeance, tout cela serait destructeur pour une ville aussi fragile que Fancy City.
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— J’ignorais qu’il y avait des bisons par ici, dit l’homme.
— Il y en a là où il y a des Indiens.
— Et nos régiments.
Kowalski, intrigué, regarde de nouveau à l’extérieur. Tous ces yeux vitreux, ces crânes éclatés, ces flancs ensanglantés sans aucune lance, ni la moindre flèche. L’armée de l’Union et sa stratégie rodée depuis des années : décimer les troupeaux pour affamer les Indiens. Il fallait y penser, d’autant que ces abattages en masse profitent à l’économie. Heureux les dépeceurs, tanneurs et vendeurs de peaux.
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— Dans le coin, t’as croisé un individu suspect ?
— « Suspect » comment ? Noir ?
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Ils étaient là depuis des siècles. Des millions d’Amérindiens répartis à travers le continent en d’innombrables tribus. Chacune avait sa propre culture, ses croyances, et toutes vivaient en harmonie avec la nature, tuant les animaux uniquement pour se nourrir. La guerre, ils ne la menaient qu’entre eux, pour des enjeux territoriaux.
Puis, un jour d’octobre 1492, Colomb et ses épées sont venus les civiliser au nom de Dieu. Le Sud a été ensanglanté, pillé jusqu’au siècle suivant, où d’autres Européens ont envahi le Nord. Tortures, tueries, l’expansion s’est durcie au gré des empires coloniaux, exploitant les guerres entre tribus, lorsqu’on découvrit de l’or en Caroline en 1799. Dès lors, les Blancs sont arrivés en masse et le déclin des Indiens s’est accentué, de tractations biaisées en traités violés, d’expulsions en massacres.
En 1830, l’Indian Removal Act a enfoncé le clou. Cent mille déportés, quatre mille morts d’épuisement. Ceux ayant échappé à la « piste des larmes » n’ont connu qu’un court répit. Un peu de syphilis, beaucoup de variole, et les Indiens du Nord sont passés de sept millions à quatre cent mille.
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À côté, sur le mur, la photo encadrée d'un homme au regard austère avec une barbiche, qu'il reconnaît : le célèbre Dr Horatio Storer, partisan de l'ablation des ovaires – seul remède selon lui à « la folie des femmes » – et farouche opposant à l'avortement. Six ans que l'Association américaine de médecine le soutient, influençant de plus en plus les lois des États.
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Tous ces yeux vitreux, ces crânes éclatés, ces flancs ensanglantés sans aucune lance, ni la moindre flèche. L'armée de l'Union et sa stratégie rodée depuis des années : décimer les troupeaux pour affamer les Indiens. Il fallait y penser, d'autant que ces abattages en masse profitent à l'économie. Heureux les dépeceurs, tanneurs et vendeurs de peaux.
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