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Critique de Luniver


Élevé dans une discipline militaire par un père catholique limite fanatique, Rudolf Lang ne retiendra qu'une chose de son enfance : il faut obéir aux ordres des adultes sans discuter, et cette leçon sera apprise au-delà de toutes espérances. À la mort de son père, Rudolf s'engage volontairement dans l'armée lors de la première guerre mondiale, à l'âge de seize ans seulement. Il y conserve la présence rassurante d'une hiérarchie tout en gagnant une certaine valorisation de ses actes.

À la fin de la guerre, ses pas le portent naturellement vers les corps francs puis vers la SS récemment créée. Son obéissance lui permet de monter rapidement en grade. Lors de la seconde guerre mondiale, on lui confie la direction du camp d'Auschwitz, malgré ses désirs de combattre. Ses talents d'organisateurs devrait, selon ses supérieurs, l'aider à atteindre les quota élevés de juifs à éliminer.

Rudolf met désormais toute son énergie et toute son inventivité pour atteindre le but qui lui est fixé. Sa seule crainte est de décevoir ses supérieurs et de subir le déshonneur qu'entraîne un ordre non-exécuté. Les hommes, les femmes et les enfants qu'il élimine ne sont que des chiffres sur un bout de papier.

Inspiré par les témoignages de l'authentique commandant du camp de concentration d'Auschwitz, ce roman de robert Merle est glaçant. Cette obéissance aveugle en la hiérarchie, l'absence totale d'opinion personnelle sur les ordres qu'il reçoit est réellement inhumaine. Certes, toute son éducation ne l'a préparé qu'à ça : être le rouage fiable d'une machine qu'il ne cherche même pas à comprendre. Mais on a bien dû mal à pardonner à l'inexistence de la moindre petite parcelle de révolte.
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