L'espion de Richelieu, tome 1 : Echec à la reine

Trop d’erreurs, de précipitations, de maladresses, d’imprudences ! L’escrime est une leçon d’harmonie et un art chevaleresque. Vous en faites une rixe de coupe-jarrets !

Il regrettait l’insouciance de leur adolescence. L’avenir était fait de dangers, de peurs, de mensonges, de trahisons.

Il y a des moments, dans la vie, où la politesse doit céder le pas à la prudence.

Ils ont choisi un condamné à mort auquel ils ont promis la vie sauve s’il prenait la place du bourreau, un cordonnier, il n’avait jamais tenu une arme de sa vie. Son épée n’a fait qu’entailler le cou d’Henri, alors ils lui ont donné une hache avec laquelle il s’est montré aussi maladroit. Je me suis enfuie, horrifiée. On m’a raconté qu’il a fallu plus de trente coups à ce boucher pour décapiter notre ami. Lui, si courageux, suppliait qu’on l’achève.

L’escrime n’est pas un jeu, c’est un art, ou un drame si l’honneur s’en mêle. Ne regarde pas ta lame, observe les yeux de ton adversaire. Avec de l’expérience, tu sauras le moment où il va attaquer.

– Est-ce une raison pour trahir ?
– Pour restaurer la grandeur d’un royaume qu’un parvenu abaisse chaque jour davantage, tout est permis, même ce que tu appelles trahison et que nous nommons fidélité.

C’étaient des hommes d’expérience, des tueurs de l’ombre. Loin de les gêner, l’obscurité les avantageait.

Ce vin est un poison plus expéditif que la ciguë de Socrate et les philtres de Locuste.

– Belle ?
– Elle était masquée.
– La beauté se devine autant qu’elle se voit.

La paix n’est pas une alliance. Du reste, les alliances sont souvent des leurres. Les seuls alliés du roi sont les gens tels que vous.