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Critique de psycheinhell


"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme."
L'âme, dans ce roman, semble nichée dans la capacité à transcender les barrières spécistes, à la fois dans la communication et dans l'affection sincère.

De ma première lecture quand j'étais gamine, il m'était resté deux émotions solidement entrelacées :
– l'émerveillement, car le livre se penche sur ce mystère mythologique et affectif que sont les relations entre les dauphins et l'humanité, et il y a en ce mystère un noyau dur de joie pure
– le crève-coeur devant le gâchis humain : le roman, mêlant spéculations scientifiques et analyses politiques, se place dans un contexte de troisième guerre mondiale (et quand on songe que le roman date de 1968, on comprend à quelles peurs il puise la force atroce de ses enchaînements narratifs). Et dans ce contexte, l'intelligence des dauphins est convoitée par l'armée comme un enjeu de taille pour la maîtrise des mers.

On aimerait tant se couler dans le plaisir des relations interspécistes que nouent chercheurs et dauphins, se couler dans l'eau et rire de bonheur, comme des gosses. Mais dans le monde tel que le découpe l'homme, les eaux sont sous la ténèbre des croiseurs, des sous-marins nucléaires, des mines meurtrières. Mais dans le monde tel que le possède l'homme, les dauphins peuvent devenir propriété nationale, et eux qui en acquérant le langage humain ont prouvé au monde leur statut de sujet, se voir pour cette même raison utilisés comme objet – comme armes. Alors on frissonne.

Et on suit le sillage de Robert Merle dans l'idée, et l'espoir, que peut-être le salut du monde repose entre les nageoires d'un animal doué d'émotion, et dans la capacité de l'homme à s'entendre avec lui.
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