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Critique de Valmyvoyou_lit


1967, Safi, Maroc. Jacob est un petit garçon de huit ans. Il est juif et marocain. Lorsqu'il revient de l'école, son grand plaisir est de retrouver son meilleur ami, Brahim, qui lui est musulman. Ce dernier ne va pas en classe, il fait des livraisons pour son père, le potier de la ville. Il est très maladroit, aussi, il se produit souvent de la casse. Quand les deux petits se retrouvent, ils aiment jouer aux osselets et au lancer de noyaux d'abricots. Malgré leur jeune âge, ils ont conscience de la valeur inestimable de leur amitié. Cependant, le climat, dans les pays arabes, se tend en juin 1967 : la guerre des Six Jours oppose la communauté juive et la communauté musulmane.


L'histoire est racontée par la voix de Jacob. Il écoute souvent aux portes et il livre sa compréhension de ce qu'il entend ou de ce qu'il vit. Son analyse est à hauteur d'enfant, aussi, sa vision innocente des situations mène à des malentendus. Il ne s'aperçoit pas que ses paroles, parfois, créent de gros dégâts et mettent sa famille en danger. Sa naïveté est attendrissante, car il est persuadé qu'en se parlant, tous les conflits peuvent se régler. Alors que la tension et la méfiance montent à Safi, il est certain qu'il peut empêcher les Juifs de quitter le Maroc. Il a appris qu'ils avaient peur et qu'ils pensaient que les musulmans ne les aimaient pas. Il veut leur prouver qu'ils se trompent. Lui, il ne veut pas quitter son beau pays. Dans sa ville, il aime presque tout le monde. Aussi, Brahim et lui sont déterminés à empêcher leur séparation. Hélas, sa famille est touchée par des évènements tragiques.


Dans ce roman, nous connaissons tous les proches des deux garçons. J'ai adoré le grand-père de Jacob, qui « collectionne les collections ». Il est un repère pour son petit-fils, même si parfois, il le fatigue lorsqu'il lui montre tous ses trésors. Mais sa plus grande richesse est dans son coeur et dans sa philosophie de vie. Jacob a eu une famille nombreuse et des relations différentes, avec chacune de ses six soeurs. Il admire Simone, qui est une révolutionnaire. Il est proche d'Odette, qui s'est beaucoup occupée de lui. Il aime la douceur de Messodi. Anna, qui n'a qu'un an et quatre mois de plus que lui, aussi elle l'agace beaucoup. Il est le seul garçon et fait la fierté de ses parents, même s'il est souvent puni, en raison de ses bêtises. Très espiègle, il a beaucoup d'imagination. Il est surtout adorable. Il a été élevé avec amour et ses parents lui ont inculqué des valeurs.


Au fil des chagrins, Jacob et Brahim renforcent les liens indéfectibles qui les unissent. Même s'ils se disputent, parfois, ils se donnent des preuves de leur amitié très forte. Rien ne les sépare, pas même la mer. Ils prennent soin l'un de l'autre et sont prêts à beaucoup de sacrifices pour le bonheur de leur copain. Alors que les kilomètres les éloignent, dans la seconde partie, ils bénéficient de l'aide des adultes pour correspondre. Leur plus grande peur s'est produite et les mots de Jacob, pour décrire son désarroi, sont extrêmement touchants, mais aussi amusants. Les perceptions et les mots sont ceux d'un enfant, cela m'a énormément émue.


Sans la proposition de Babelio de recevoir ce livre et de participer à une rencontre virtuelle avec Karen Merran, ce soir, je pense que je serais passée à côté de Mon coeur serré comme une sardine. Cela aurait dommage, car j'ai eu un énorme coup de coeur pour ce roman. J'ai eu le coeur serré, il a été inondé d'amour pour ces familles, j'ai été attendrie, j'ai ri, lors de certains passages, j'ai été captivée par les évènements historiques. J'ai aimé lire les mots des adultes retranscrits par les enfants et découvrir l'interprétation qu'ils en ont. Dramatisé, amoindri ou contraire : le sens n'est, parfois, plus le même.


Je remercie sincèrement Babelio et les Éditions Eyrolles pour cette magnifique découverte.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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