Au Japon, depuis le tsunami de 2011 et ses milliers de morts, il existe une cabine téléphone avec un ancien téléphone non branché mais sur lequel des centaines de personnes sont venues adresser des messages à leurs chers disparus, confiant leurs messages au vent...
C'est une histoire vraie à partir de laquelle
Laura Imai Messina a imaginé des personnages touchés par le deuil, leur rencontre autour de ce téléphone, leurs histoires personnelles, leurs regrets, leurs espoirs, leurs chagrins.
Ce que j'ai trouvé remarquable, c'est qu'elle arrive à écrire ce roman centré sur le deuil et le chagrin sans jamais tomber dans quelque chose de larmoyant, tout en délicatesse, en bienveillance et en pudeur.
A une époque où nous vivons cernés par des téléphones et où nous les utilisons souvent pour des choses sans importance, la démarche de se rendre jusqu'à cette cabine téléphonique (vestige d'un temps où les téléphones avaient un fil et où les gens étaient libres...), de prendre en main ce combiné noir et de commencer à parler à ceux qui ne sont plus là est déjà en soi une démarche poétique, et
Laura Imai Messina l'a très bien restitué dans son livre.
Ce petit livre fait partie de ceux que je garderai longtemps à portée de la main...