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Critique de Ziliz


Ziliz
15 février 2024
Mi-février 1969, dans l'Aisne, où « la terre [est] grasse de cadavres » de la première Guerre mondiale, et truffée d'obus :
« Elle se redresse, inspire à fond, aimerait se convaincre qu'elle sent quelque part une odeur de printemps, la fin de la nuit, mais il n'y a rien, rien que l'hiver. » On s'y croirait !
Elle, c'est Catherine, jeune femme de dix-neuf ans qui rase les murs, pauvre simplette, et à qui on attribue les tâches ingrates. Madame l'a cataloguée comme 'petite sale' ; sa place est donc dans la cuisine et près des bêtes qui sentent mauvais. Cela du lundi matin à l'aube au dimanche midi, alors que les autres employés se reposent le 'jour du Seigneur', eux.
Monsieur possède un vaste domaine. En quelques années, il a racheté des fermes, des terrains, et a bâti son empire autour de la culture de la betterave sucrière. Il fait vivre toute la commune de Saint-Dury - difficile d'y échapper...
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D'emblée l'ambiance est lourde, a fortiori lorsqu'on connaît le coin (ou la Marne, j'ai transposé sans peine). le texte est dense, la typographie serrée, et le ton 'rural noir' rappelle Bouysse ('Né d'aucune femme') et Ph. Claudel ('Les Ames grises'). On a hâte d'en finir, de se sortir de là, mais ça n'avance guère : avec les deux flics parisiens, on tourne en rond - les mains, les pieds et le coeur gelés, dans le froid, sous la neige ou sous une pluie glaciale de février -, s'agaçant du mutisme des gens du coin alors qu'une vie est en jeu.
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De Louise Mey, je n'ai pas du tout aimé 'Embruns' et son côté Club des 5. J'avais en revanche trouvé 'La deuxième Femme' habile et touchant.
Là, j'ai du mal à situer, mais la lecture est pesante et trop longue, et des fresques sociales autour d'un patriarche qui règne sans partage, sans pitié, j'en ai lu/vu d'autres (Daallaaaaas ♪♫). Rien de neuf ici.
Par ailleurs, j'ai toujours du mal à comprendre pourquoi "on" (auteur(e) ? éditeur ?) choisit de dévoiler ... ...
Dommage pour le suspense, d'autant que les explications finales ne sont pas convaincantes...
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Pour en revenir au contexte de lecture, une dernière petite citation pour bien plomber l'ambiance : « C'est février pourtant, on devrait sentir quelque chose, le rallongement des jours, le retour de la lumière, mais les flocons s'accrochent au pare-brise et [il] se sent englué d'hiver, dans ces vallées glaciales. » On s'y croirait (2e ;-)))...
Si vous avez dû annuler vos vacances 'sports d'hiver' faute de neige à se mettre sous les skis, vous pouvez aller grelotter à Saint-Dury ! :-)
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