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Critique de Sempiternelle


Après Les Âmes vagabondes, Stephenie Meyer parvient avec succès à nous transporter dans un autre univers - bien que celui-ci soit issu du monde réel, ce dont on puisse parfois douter au vu des événements incroyables qui se déroulent : torture, services secrets, complots à grande échelle… Mais que savons-nous réellement de ce que les autorités font d'illégal à l'insu du public ? Au final, l'histoire est très crédible.

Cela est sûrement dû au fait qu'elle est portée par trois personnages principaux très attachants ! Trois personnages… un triangle amoureux ? Si cela a été ma grande peur lors de l'apparition du troisième personnage, j'ai vite été rassurée : pas de triangle amoureux, toujours très ennuyeux ! Ainsi donc, les trois personnages principaux sont très attachants, chacun à leur manière. Kevin par son côté rustre mais également professionnel, expérimenté et autoritaire. Alex, dont on suit le point de vue, qui se montre paranoïaque et détachée pour dissimuler ses peurs, mais en même temps déterminée à en finir ; cela donne un côté réaliste à l'histoire : après plusieurs années de fuite, il paraît évident que le personnage en ait marre de vivre ainsi. Enfin, Daniel est le gentil personnage : sa naïveté est à la fois son point fort et son point faible. Point fort car cela marque un contraste net avec les dangers et les événements qui menacent nos protagonistes, et, cela faisant partie d'une action dans l'ombre, Daniel n'a pas connaissance des mesures à prendre pour survivre, même si, au fil des pages, on voit peu à peu une prise de conscience et une résignation de son côté. Point faible, car cette évolution du personnage est très -trop- longue à émerger ; si d'abord on le plaint pour ce qui lui arrive sans n'avoir rien demandé, on a juste envie de le secouer quand il devient clair qu'il est impliqué dans l'histoire. En somme, les personnages sont certes un peu caricaturaux, ils apportent la part humaine de l'intrigue pleine d'action.

En revanche, des personnages inhabituels comme Einstein et Lola apportent une réelle surprise à l'histoire : les chiens de Kevin élevés pour l'espionnage. Pour le coup, leur intelligence surdéveloppée est un peu incroyable, mais il y a certes des chiens dans les forces de police, formés aux tâches - et je ne suis pas experte de l'intelligence canine.

Ma lecture de ce roman a été paradoxale, oscillant entre envie de tourner les pages plus vite de par son addictivité et envie de savourer les détails apportés à l'histoire. En effet, ce qui m'a le plus marquée au cours de ma lecture a été cette précision dans les descriptions ET dans les actions. Ainsi, les phases descriptives comme la pose de pièges ou la préparation des plans en deviennent dynamiques et les parties au contraire d'action, naturellement dynamiques, gagnent en réflexion et en froideur, en parfaite adéquation avec l'univers de l'espionnage. Cette manière de me tenir en haleine sur l'ensemble de l'intrigue est d'autant plus remarquable que le roman est écrit à la troisième personne, forme à laquelle j'ai du mal à adhérer en général. Pour autant, je me suis sentie pleinement impliquée dans l'intrigue en raison, pour me répéter, du personnage d'Alex plein de forces et de faiblesses, de son côté humain et des émotions que procurent en général l'ensemble des personnages, et aussi par cette écriture si minutieuse. Il faut ajouter à cela la précision technique qui ponctue la lecture. le titre, La Chimiste, traduit à merveille ces moments où Alex fait usage de ses outils de torture… douce n'est apparemment pas le terme, mais plutôt délicate, par opposition à la boucherie que la torture évoque par habitude en terme de torture physique. En effet, Meyer utilise volontiers les gaz et produits médicaux comme des armes, et, à défaut de pouvoir vérifier la véracité des effets produits, l'impression générale qui ressort de cette utilisation est le professionnalisme ; ainsi, à aucun moment avons nous du mal à croire que Alex, ou plutôt Juliana Fortis, est une chimiste bardée de diplômes. Cela est renforcé, suite à la lecture des remerciements de Meyer, par la recherche effectuée en amont par l'auteur pour écrire le roman : elle a en effet consulté nombre de spécialistes de différents domaines, afin de rendre l'histoire plus crédible et réaliste - ce qui fonctionne pour moi !

Dans cette intrigue pleine de rebondissements et au cours de laquelle je ne me suis pas du tout ennuyée, la partie qui m'a le moins plu, à ma grande surprise, a été la dernière partie consacrée à la réalisation du plan élaboré pendant les deux tiers voire trois quarts du livre : il y a certes de l'action, les événements sont devenus plus confus, brouillons, et aussi moins intéressants. Mais, moi qui aime particulièrement les épilogues, celui-ci est vraiment bon, ce qui rattrape les pages précédentes qui me laissent un sentiment mitigé.
Lien : http://letagereephemere.blog..
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