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Critique de pencrannais


Epopée familiale, fresque historique, roman extraordinaire qui peint le Texas et au-delà l'Amérique du milieu du XIXe siècle à nos jours.
L'histoire est portée par trois personnages d'une même famille, trois générations de Texans, les McCullough qui nous présentent chacun à la première personne ce qu'est le rêve américain vu par les vainqueurs, avec toute sa part d'ombre et son coté obscur.
D'abord, le fondateur, le patriarche, celui que l'on surnomme le colonel, enlevé à onze ans par des Comanches avec qui il passera trois années de sa vie. Après son retour, il participera à la guerre de sécession, à la conquête de l'Ouest et deviendra propriétaire d'un ranch.
Ensuite, le Fils, Peter, écrasé par l'aura de son père, révolté par son cynisme et son autoritarisme, bourré d'autant de doute que son père l'est de certitudes violentes et qui va devoir faire un choix pour devenir l'artisan de son propre destin.
Enfin, l'arrière petite-fille du colonel, petite fille de Peter, Jeanne-Anne, qui, à partir de son héritage familial, va bâtir un empire pétrolier et se trouver à la tête d'une des plus grosses fortunes du pays. Mais qui a du sacrifier son bonheur sur l'autel de la fortune.
Le roman alterne les chapitres entre ces trois personnages. La lecture n'est donc pas totalement chronologique. Et au début du roman,on se retrouve même avec trois versions du colonel, celui de 1850, celui de 1910 et celui de 1940. On suit les trois destins à un rythme différent. le colonel phagocyte la première moitié du livre avec les passages absolument passionnants sur les Comanches, et la conquête de l'Ouest. La vision de ce Texas encore sauvage, peuplé par des Indiens m'a coupé le souffle. L'envers du décor de l'arrivée de la « civilisation » est décrite à vue d'homme et avec la vision de l'époque.
Les passages qui concernent le fils sont moins épiques, mais plus dramatiques, voire mélo par moment. Mais, on confronte vraiment, à l'aube du XXe siècle, la vision des fondateurs de l'Ouest aux descendants qui se mettent à douter de l'héroïsme de ces massacres d'Indiens et de Mexicains. Passionné d'histoire, je connaissais, évidemment le massacre des Indiens par les colons venues de l'Est , mais celui des Mexicains, propriétaires de terres texanes par les anglo-saxons qui convoitaient leurs terres est une découverte. On y voit que l'Amérique s'est bâtie en partie sur le racisme (Indiens, Noirs, Mexicains) et qu'encore une fois l'histoire est écrite par les vainqueurs et que les perdants sont oubliés.
Le personnage de Jeanne-Anne représente le retour aux certitudes, celles de l'après Seconde Guerre mondiale. On la voit devenir une redoutable femme d'affaire qui réutilise les méthodes de son aïeul pour bâtir la fortune familiale.
On a droit à trois récits, trois styles différents. L'épopée, le mélodrame, la succès story dramatique. le style fluide et addictif de l'auteur nous permet d'assister à la construction d'une nation.
C'est bien écrit, c'est rythmé, c'est épique, c'est romanesque.
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