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Critique de urobepi


Le fils, de Philipp Meyer est présenté par l'éditeur comme un « grand roman américain », une vaste fresque brossant l'histoire du Texas à travers le destin d'une famille sur 4 générations (enfin, sur 3 parce qu'il y en a une dont on ne parlera pratiquement pas). Ça commence en gros vers 1850, au moment où les premiers McCullough établis près de la frontière mexicaine sont pratiquement décimés par les Comanches. Ne survivra qu'Eli, 11 ans, le plus jeune des fils qui sera adopté par la tribu et y vivra trois ans. Saut dans le temps, on retrouve Peter, le fils d'Eli qui, au début du siècle suivant, essaie tant bien que mal se survivre au souvenir du massacre des mexicains dont son père convoitait la terre. Nouveau saut temporel et nous voici cette fois en compagnie Jeannie, l'arrière petite-fille du patriarche Eli. de cette dernière, on imagine sans peine qu'elle aurait pu inspirer à l'inimitable Sarah Palin son célèbre appel: « Drill, baby, drill », la dame étant, en effet, littéralement assise sur une montagne d'or… noir.

Les trois histoires s'entremêlent ainsi durant près de 700 pages dans ce trrrrèssss long roman choral où on se demande à la fin pourquoi l'auteur ne s'est pas limité à raconter la vie du premier de la lignée des McCulloch, selon moi nettement la plus intéressante. En plus, ces sauts temporels incessants en forme de « coitus interruptus », finissent par irriter. Comme si l'éditeur avait, au moment d'imprimer, échappé les chapitres du livres dans un escalier et qu'il ne s'était pas soucié de les remettre en ordre. Voyez ici ma mauvaise foi.

Qu'est-ce qu'on retient de tout ça? Sans doute que, malgré nos prétentions, la terre qu'on habite ne nous appartient pas. Les américains volent la terre aux mexicains, qui eux-mêmes l'avaient prise aux Comanches, qui eux-mêmes l'avaient arrachée à d'autres tribus et ainsi de suite depuis la nuit des temps.

À mon humble avis, le premier roman de Philipp Meyer, Un arrière-goût de rouille, une proposition beaucoup moins ambitieuse, était nettement plus intéressant bien qu'il s'appuyait également sur un style polyphonique. Qui trop embrasse mal étreint, sans doute…
Lien : http://plaisirsdemodes.com/l..
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