Il y a tellement de raisons de s’émerveiller dans la vie. Comment peut-on vouloir abîmer tout cela ? Comment peut-on se réveiller chaque matin sans s’écrier : Oh, le soleil est encore là ! Et moi aussi ! C’est merveilleux !
Il n'y a pas de tâches dégradantes, seulement quelques personnes obtuses et prétentieuses qui cherchent à se donner de l'importance en rabaissant les autres.
— Il faut te détendre, insista-t-elle. Et tenir ton arme à deux mains. Tu n’es pas un cow-boy.
Elle posa les mains sur les siennes pour le guider.
Adrian avala sa salive. Elle avait des mains petites, mais on sentait dans ses doigts une assurance qui le surprit. Elle qui semblait toujours si réticente au moindre contact physique… à moins que ce ne soit encore une chose qu’il avait imaginée.
- Je sais, j’étais là quand nous avons élaboré ce plan tous ensemble, tu te souviens ? Ne t’en fais pas pour ton précieux alibi. J’ai de l’argent pour le taxi, et j’ai même prévu un déguisement.
Elle chaussa de grosses lunettes de soleil qui lui mangeaient la moitié du visage.
- Au beau milieu de la nuit, commenta Nova en hochant la tête. Ça ne paraîtra pas du tout louche.
- Pas louche, non : mystérieux.
La combustion spontanée, c'est cool. Mais pas sur son lieu de travail.
Tu vois cet arbre, à l’angle sud-est du parc ? C’est un cyprès royal. Tu sais combien de temps il faut à ces conifères pour atteindre une hauteur pareille ? Nova le dévisagea en clignant des paupières.
— Non.
— Très longtemps, dit Callum. Une éternité. Par conséquent, ceux qui l’ont planté savaient qu’ils attendraient des dizaines d’années avant de pouvoir s’asseoir sous son ombre. Peut-être même qu’ils n’ont jamais pu le faire. Peut-être qu’ils les ont planté en se disant que ce serait pour leurs enfants, leurs petits-enfants, voire de parfaits inconnus, plusieurs générations après, qui en profiteraient. Et qu’ils penseraient à eux avec reconnaissance pour leur prévoyance.