AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Alfaric


Intéressant mais pas concluant, bref pas entièrement convaincant.

C'est la critique presse d'Elbakin.net qui m'avait décidé à découvrir ce titre, et franchement le côté « rafraîchissant » dont le site de la fantasy au quotidien fait mention, difficile de le voir dans l'ambiance post-apocalyptique, l'allégorie de la Shoah, le bestiaire patibulaire et le côté horreur plus ou moins prononcé selon les passages (genre les Dévoreuses de souvenirs). Non que je sois hostile au truc hein, car bien au contraire depuis le supplément rôlistique "GURPS Arabian Nights", je milite pour une Fantasy orientalisante d'inspiration gothique. Mais là j'aurais préféré être prévenu, au lieu d'être carrément induit en erreur…

Kai Meyer nous fait entrer dans son nouvel univers par une course illégale de tapis volant dans les rues de Samarkand, inspirée de la course de modules de George Lucas dans le 1er épisode de Star Wars. C'était bien vu d'introduire ainsi les 3 personnages que nous allons suivre durant toute sa trilogie : les frères Tarik et Junis (remember les frères Winchester de la série télé "Supernatural"), et la mystérieuse mais troublante Sabatea.

Ensuite au fur et mesure que s'organise le go-fast vers Bagdad, qui va emmener le récit vers un certaine forme de road movie, on découvre un univers d'inspiration post-apocalyptique.


Tarik et Junis, fils d'un célèbre contrebandier désormais décédé, sont manipulés par une femme fatale qui souhaite rejoindre coûte que coûte la grande Bagdad, centre de la résistance à l'invasion des djinns et à l'irruption de la Magie Sauvage. Il s'initie un triangle amoureux entre Tarik, Junis et Sabatea, qui se calque sur celle entre naguère nouée entre les deux frères et la belle Maryam, présumée morte après avoir été enlevée dans le Karakoum par un inconnu surnommé le Fou aux Cicatrices…
Les partis pris de Kai Meyer rappelle ceux du cycle "Renégats" de Miles Cameron (l'opposition entre Magie Sauvage et civilisation humaine, proscription de la magie et des magiciens) et peut-être plus encore "Le Cycle des démons" de Peter V. Brett (lutte entre derniers démons et derniers bastons de la civilisation dans une ambiance résolument post-apo). Mais c'est surtout un revival "Prince of Persia", puisque Tarik et Sabatea fuyant les djinns dans les vastes espaces du Khorasan, c'est un peu beaucoup le Prince de Perse et Farah fuyant les créatures des sables dans les vastes structures de la saga vidéoludique.
L'ambiance est bien souvent intimiste puisque essentiellement centrée sur les pensées et les souvenirs de Tarik. La manière dont on glisse du présent, avec le voyage de Junis et Sabatea, au passé, avec le voyage de Tarik et Maryam, n'est pas très éloigné de certaines expériences littéraires de Laurent Kloetzer. Ambitieux mais assez onirique (pour ne pas dire nébuleux si j'étais mauvaise langue ^^)… Autant vous que j'ai bien aimé tout ce qui a été proposé par la 1ère moitié du roman

Las, passée la scène de l'oasis aux cactus, mon enthousiasme s'est un peu éteint :
D'abord parce que ladite scène était un peu WTF…

Ensuite parce l'auteur transgresse les règles qu'il a lui–même édictées.

Et puis, je n'ai pas vraiment adhéré au design des djinns, qui ressemblent à crustacés cul-de-jatte humanoïdes, se déplaçant par lévitation et se parant de scalps, de peaux et de membres humains…

Le dernier quart est un peu plan-plan voir en roue-libre car on traverse le Moyen-Orient en quelques courts chapitres.
Le récit reprend à l'arrivée en Irak avec les Gardes Faucons menés par l'éclaireur byzantin Almarik, qui amènent Sabatea et Tarik à la capitale du monde dirigée par le calife Haroun el-Rachid.



Par contre c'est un peu de café de balancer 5 gros cliffhangers dans la dernière page du tome 1 :

Cela fait un surtout gros teasing pour le tome 2, intitulé "La Guerre des voeux", qui oblige carrément à lire la suite !

Niveau prose, c'est quand même la première fois que je frotte à l'auteur Kai Meyer, mais plus encore, c'est la première fois que je me frotte aux univers de la fantasy allemande (ce que ne m'a pas empêché de me rappeler à de bons souvenir rôlistiques germaniques : Ah "La Fille du calife", ou "Les Esclaves d'Al'Anfa"…).
C'était mieux écrit que ce à quoi je m'étais attendu, et le récit a été conçu pour faciliter la lecture : les chapitres sont nombreux, courts et signifiant. On est donc en présence d'un nouveau descendant du roman-feuilleton !
Si on ajoute les partis intéressants (mais peut-être clivants aussi), c'est suffisant pour m'avoir donné envie de poursuivre le cycle, et de m'intéresser aux autres cycles de l'auteur allemand, notamment son cycle fantasy consacré à la Chine ("Le Peuple des nuées") et celui d'urban fantasy qui se déroule dans la Sicile mafieuse ("Arkadien erwacht").
Commenter  J’apprécie          269



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}