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Critique de Eric76


Sherlock Holmes s'ennuie et grommelle dans son coin. Nous sommes en 1905, et la classe criminelle n'a jamais autant manqué d'imagination. Il jette un regard suspicieux sur ce siècle nouveau qui n'augure rien de bon. Quant à Watson, bon gré mal gré, il s'est assagi et s'est réfugié entre les bras de la tendre et belle Juliet…
Un début de roman qui ressemble à un crépuscule. Deux dinosaures égarés dans un monde qu'ils peinent à comprendre.
Jusqu'à ce que l'énorme Mycroft, frère de Sherlock, leur propose une ultime enquête : trouver l'auteur d'un opuscule au titre obscur : « Les protocoles des sages de Sion ». le texte, violemment antisémite, est explosif : il s'agit ni plus ni moins d'un plan de conquête du monde par les juifs.
Accompagnés de la sublime et talentueuse Mme Walling, Sherlock et James prendront l'Orient Express pour se rendre à Odessa, dans la Russie des Tsars, pour trouver l'auteur de ce brûlot. Un document funeste qui a déjà été à l'origine d'un affreux pogrom dans la ville de Kichinev. Malgré les menaces et les intimidations de la police secrète du régime tsariste, nos trois compères découvriront vite l'auteur et la vérité sur ce pernicieux « Protocoles ».
Et c'est ici que la fiction rejoint la réalité. Cet opuscule fut réellement fabriqué de toutes pièces par la police tsariste. Traduit en plusieurs langues, il contaminera comme un virus l'Europe entière. En 1925, le « Protocoles ou le programme juif de conquête du monde » fut d'ailleurs reconnu comme authentique par Adolf Hitler qui l'utilisera pour argumenter sa théorie du « complot juif ». Aujourd'hui encore, cette nauséabonde mystification réapparait de temps à autre tel un serpent de mer…
Madame Walling, Sherlock Holmes, et le docteur Watson feront leur possible pour empêcher cette épouvantable contagion de se répandre.
Un superbe récit, tout à tour émouvant, primesautier et grave, voire désespéré,
J'ai aimé l'humour pince-sans-rire du docteur Watson qui relate cette aventure, et ce regard ironique qu'il jette sur les petits travers de ses congénères, tout comme les siens. Un humour qui tourne aux larmes quand il décrit l'invincible Sherlock en train de perdre pied.
Un grand merci à Babélio et aux éditions « l'Archipel » pour m'avoir permis d'accompagner Sherlock, James et l'inoubliable Madame Walling dans le légendaire Orient Express.
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