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Critique de Tortellini


Ce roman est plutôt court (normal compte tenu de sa catégorie), mais il renferme le secret pur et simple de l'ascenseur émotionel. En quelques pages je suis passée de la bougonnerie aux éclats de rire et j'ai même eu, à plusieurs reprises, les larmes aux yeux. C'est vous dire le concentré d'émotion contenu dans ces quelques 242 pages !

L'hsitoire contenue dans ce roman pourrait être considérée comme étant construite autour de deux axes majeurs, à savoir :

– la vie de Kusunoki plongée dans ses souvenirs d'une enfance perdue, ses regrets et ce qu'ils impliquent sur sa vie actuelle.

– la vie qu'il décide d'avoir, une fois franchi la barrière que lui imposaient ses souvenirs et son nouveau quotidien, bien plus épanouissant.

L'histoire débute en présence de Kusonoki, un jeune japonais désabusé et qui n'attend plus rien de la vie, comme le dit si bien le résumé, et pourtant de l'estime de soi et des projets il en avait quand il était enfant, ce que l'on découvre au fur et à mesure de notre lecture. Il en avait même peut-être un peu trop, ce qui m'a poussé à le ranger dans la boîte des « mecs saoûlant qui ont le melon ». Je le trouvais particulièrement tête à claques, il se prend pour une personne exceptionnelle, ce qu'il est loin d'être. Mais après en avoir discuté avec une autre blogueuse (?) sur Twiter, je me suis rendue compte que j'étais peut-être trop dure avec lui, après tout, comme elle me l'a gentiment fait remarquer, quand on est enfant on pense avoir tous les droits, que nos blagues sont forcément les meilleures … Cette petite discussion m'a permis de modérer mes propos concernant Kusonoki et d'apprécier d'autant plus son changement de personnalité qui s'opère dans le courant de l'histoire. Au fur et à mesure que son histoire se déroule sous nos yeux, il change doucement, devenant un être doux, amusant, passionné. Ce changement dans sa personnalité n'intervient pas par hasard, comme un cheveu sur la soupe, il a un rapport direct avec sa décision de vendre le reste de sa vie. Dit comme ça, je me rend compte que cela semble être un acte banal, mais c'est bien loin de l'être et cette vente va changer sa vie.

Pour trois jours de bonheurs j'ai vendu le reste de ma vie, est une histoire étonnante, bien loin de ce que j'imaginais en lisant le résumé. Qui aborde des sujets profonds comme :
– Vaut-il mieux avoir une longue vie sans aucun intérêt ou avoir une vie courte et heureuse au possible. Un non-choix que la vie nous impose et sur lequel nous n'avons que très peu de prise.
– Ou encore le sens qu'il faut donner à sa vie, quelle valeur peut-elle avoir ? Prend t-elle de la valeur parce que l'on rend les gens heureux ou parce que l'on est heureux soi-même ?
– le poids du regard des autres, qui est abordé avec beaucoup de justesse vers la fin du livre, c'était véritablement poignant.

Une histoire palpitante, prenante, délicate et sublimée par le talent de Sugaru Miyaki (et de la personne qui a traduit son texte).

La plume de Sugaru Miyaki est d'une incroyable justesse, quand il décrit une scène où son personnage a chaud, on a chaud avec lui et on rêve nous aussi de se désaltérer auprès d'un distributeur de boissons fraîches.

En parlant de distributeur justement il se trouve que c'est l'une des passions, la seule peut-être de Kusunoki, et cette dernière va être un fil conducteur durant la seconde partie du roman, la plus belle à mes yeux comme je vous l'ai dis un peu plus haut.

Je ne tiens pas à vous dévoiler plus d'éléments que nécessaire dans cette chronique, mais sachez que j'ai été charmée par la relation qui naît, tout en douceur, entre Kusunoki et Miyagi, la jeune fille qu'il rencontre suite à la vente de son espérance de vie et qui va le suivre jusqu'à ses derniers instants …

En somme Pour trois jours de bonheur j'ai vendu le reste de ma vie est un roman déchirant, poignant et d'une douceur presque sans limite.
Lien : https://livrestcedelanuit.wo..
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