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Critique de karen_univers


Je découvre cette duologie tardivement contrairement à d'autres qui ont sans aucun doute déjà eu l'occasion de la lire lors de sa sortie en France. Je ne connaissais pas la plume de Corinne Michaels et je ne savais pas trop à quoi m'attendre en plongeant dans ce roman dont le synopsis m'a plutôt bien plu lorsque je me le suis procurée, et je vous avoue que j'en ressors avec un avis plutôt mitigé !

La plume de l'auteure est assez basique et classique. Elle est néanmoins assez légère pour qu'on lise les pages assez rapidement. Ca ne m'a pas déplu de la découvrir et pourquoi pas réitérer l'expérience à l'occasion, mais peut-être aussi dans un roman un peu plus élaboré que cette duologie...

On y fait la connaissance de Natalie, dite Lee, enceinte, qui apprend que son mari, Aaron, décède au cours d'une mission dans l'armée. Soudainement propulsée dans le veuvage et la monoparentalité, Lee ne sait pas comment faire face à tout cela. En plein deuil, elle refuse les mains tendues de ses proches, et tente tant bien que mal de s'en sortir seule, avec sa fille. Jusqu'au jour où Liam, le meilleur ami d'Aaron, revient pour s'installer en ville et s'impose tout naturellement dans son cercle restreint pour l'aider à franchir l'étape du deuil ainsi que toutes les démarches liées au décès d'Aaron.

Lee nous apparaît comme une femme qui se veut forte, mais elle est aussi très fragile. Il n'y a que dans l'intimité qu'elle nous dévoile ses fissures et ses blessures, et ce n'est que lorsque Liam s'impose dans sa routine qu'elle se rend compte d'à quel point elle ne peut pas tout gérer toute seule, et que c'est normal d'avoir besoin d'aide à un moment ou un autre. Personnage central, c'est elle qui voit son personnage évoluer au fil des pages, avec plus ou moins de difficulté. Perdue dans le deuil, elle ne sait plus comment faire pour reprendre goût à la vie et à songer à l'avenir. Elle est perdue dans une boucle infernale de laquelle Liam va progressivement la faire sortir.

Dans son ensemble, ce premier tome a tous les ingrédients nécessaires pour constituer une excellente romance, avec des personnages à la psychologie de dingue. Tout commençait très bien. Lee me semblait être attachante, et puis finalement, tout a basculé vers, ce que je qualifierai, du n'importe quoi... Je ne sais finalement pas si c'est à cause de la traduction ou bien de la plume de Corinne, mais cette romance a perdu de sa fluidité et de sa crédibilité au fil des pages.

J'ai trouvé qu'il y avait énormément de redondances. Il y avait des discours et des dialogues qui tournaient littéralement en boucle et qu'on retrouvait presque toutes les vingt pages. S'en était un peu pénible de voir tout le temps les mêmes phrases répétées à chaque fois. J'en suis venue à me demander à quelle heure exactement ils allaient bien pouvoir changer de disque... Après, cela s'explique aussi par le deuil que Lee traverse ; mais en tant que lectrice, j'ai trouvé cela sans fin, lourd et lassant de la voir faire un pas en avant plus vingt en arrière dès que les choses semblent s'améliorer.

Et puis, à côté de ça, la temporalité est très bizarrement exploitée. Entre deux chapitres, j'avais l'impression qu'il ne s'était passé qu'un ou deux jours, alors qu'en réalité il se passait des semaines. C'est assez étrange comme sensation car toute l'histoire semble se suivre dans une temporalité très proche alors qu'en fait, pas du tout. Je me repérai dans le temps grâce à Aarabelle, la fille De Lee, selon sa croissance. Mais entre le stade de nourrisson à celui de bébé qui mange des petits pots, il y a ... dix pages ! Et en tout est pour tout, les 297 pages de ce premier tome représentent un peu plus d'un an de temporalité. Donc tout est condencé, rapide et avec parfois des sauts du coq à l'âne.

Pour ce qui est de la romance, nous la voyons bien évidemment arriver à mille kilomètres. Mais ça, ce n'est pas le problème puisqu'il suffit simplement de lire le synopsis pour savoir qui va être le love interest de l'histoire. J'ai beaucoup aimé le personnage Liam qui représente, littéralement, un rayon de soleil dans la vie enténébrée De Lee. Je l'ai trouvé très frais comme personnage, même s'il est parfois un peu trop parfait et lisse. Mais ça a été très facile de s'attacher à lui. Surtout qu'il met absolument tout en oeuvre pour aider Lee à surmonter la mort d'Aaron, et avec une patience d'ange ! Tout d'abord amis, ils basculent ensuite vers l'amour, mais je déplore de ne pas avoir vécu le moment où les sentiments émergent. J'ai eu la sensation que ça sortait un petit peu de nulle part, parce qu'il fallait avancer dans l'histoire et passer de la friendzone à la lovezone. du coup, cet amour naissant m'a laissé une saveur incipide sous le palais. Entre eux, c'est évident, mais il manque clairement le truc qui nous fait rêver et vibrer. L'alchimie est là, mais n'est pas forcément non plus évidente à voir. J'ai plutôt vu ça comme un conditionnement de notre cerveau à les voirs comme faits l'un pour l'autre parce que c'est ce qu'il doit se passer.

J'ai vu le final de ce premier tome arriver au grand galop. Quasiment dès les premières pages, j'ai émis une hypothèse et au fil de ma lecture, j'ai compris que l'auteure rajoutait toujours plus de drames, toujours plus de galères, toujours plus de... Bref, vous avez compris où je veux en venir. Alors c'est sans surprise que j'ai lu le plot twist final qui appelle quand même à la lecture du second tome

En conclusion, Saving Her est très loin d'être la romance du siècle. C'est léger, sans réel prise de tête malgré la redondance des discours répétés encore et encore ; mais je n'en garderai pas un souvenir imperissable.
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