AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de smiroux


C'est l'histoire d'un amour, d'un mariage ; c'est une histoire qui a cinquante ans, et qui fait encore mal.

Leonard Michaels, écrit son histoire avec Sylvia en 1990, soit exactement trente ans après l'avoir épousée, et avoir vécu quatre années houleuses, passionnelles et destructrices avec elle.

Il aura fallu 30 ans à Leonard pour pouvoir mettre en ordre et en mots cette histoire. Pour prendre le recul nécessaire sur ce qu'il a vécu, subi, aimé.

En 1960, Leonard tombe amoureux de Sylvia en un regard ; un après-midi, muet devant sa beauté, fasciné par cet être exceptionnel. Ils vont vivre ensemble, un peu, avant de se marrier. Et ces quelques mois auraient dû suffire à Leonard pour se rendre compte que quelque chose ne va pas avec Sylvia ; qu'elle porte en elle une terrible souffrance, un mal-être infernal qui s'exprime par des crises d'hystérie, par des cris, des menaces, des mouvements d'humeur imprévisibles. Qui s'exprime contre lui, l'homme qu'elle aime, jamais assez, jamais de la bonne façon ; jamais. Cet amour lui fait mal, parce qu'il ne pourra jamais combler les failles que Sylvia porte en elle ; il fait mal parce qu'elle l'a investi de tant de choses dont Leonard n'a pas connscience qu'il est forcément décéptif.

Cet amour lui fait mal parce qu'il la dégrade encore un peu plus.

Et Leonard dans tout ça ? Pourquoi reste-t-il ? Pourquoi accepte-t-il ces excès, ces menaces, ces crises impossibles à contrôler ? de quelles peurs est-il lui-même constitué ? Pourquoi, c'est la question qui traverse le lecteur tout le temps de ce livre, et qui n'aura jamais de réponse. Parce qu'il n'y a pas de réponse rationnelle à la folie, parce qu'elle n'est pas bonne, cette question.

Leonard Michaels le sait bien, aujourd'hui. Il ne pose plus cette question. Il livre ses souvenirs, entrecoupés de morceaux de son journal de l'époque. Il ausculte cet amour, donne les faits, tels q'ils ont été vécus par lui, tels qu'il s'en souvient. Mais de pourquoi, non.

Il n'y a pas de raison à l'amour, pas de raison au drame, pas plus il y a trente ans qu'aujourd'hui. Ils se sont détruits, ils se sont aimés ; ils auront été vivants.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}