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Critique de DOMS


Pour ceux qui ont déjà lu les opus précédents, c'est un véritable plaisir de retrouver le sergent détective Victor Lessard, policier au profil atypique. Et pour ceux qui le découvrent, c'est juste un moyen d'avoir envie de lire les précédents !
Dans « violence à l'origine » Victor Lessard, qui semble avoir réglé ses comptes avec ses vieux démons, à fort à faire. Et le lecteur aussi, qui commence ce livre par le chapitre 48. Non, ce n'est pas l'erreur d'un éditeur malicieux ou d'un auteur perturbé, mais bien une étonnante façon de sauter à pieds joints au coeur de l'enquête. Viennent ensuite des flashbacks et des changements de points de vue, facilement intégrés dans le fil de l'intrigue.
Avec la ville de Montréal en trame de fond, Victor Lessart enquête sur la mort violente d'un policier haut gradé du SPVM, puis sur une succession de meurtres tous plus horribles les uns que les autres. Contre toute logique ses intuitions le guident vers des noirceurs que le commun des mortels refuse d'admettre. Guidé par un graffiti présent sur les scènes de crimes, par lequel le meurtrier annonce son prochain crime, le dernier à mourir devant être le père Noel, Lessart s'oriente vers un meurtrier qui ouvre des portes, comme un appel à l'aide, en contradiction avec les caractéristiques classiques d'un tueur en série. Les meurtres se succèdent, la hiérarchie souhaite des résultats rapides, les pièges sont cependant nombreux, y compris au coeur de la police pas forcément pressée de voir se rouvrir certains dossiers. Secondé par sa fidèle Jacinthe Taillon, par Loïc, et par son amie Nadja avec qui la relation semble apaisée, Lessard doit résoudre « l'affaire du graffiteur ».
Au coeur de ce roman, trois affaires s'imbriquent, qui permettent de refermer certaines portes laissées ouvertes dans les romans précédents, mais qui ne gênent pas la compréhension si on ne les a pas déjà lus.
L'auteur aborde différents thèmes, l'incapacité de la justice, qui peut inciter à se faire justice soi-même. Si c'est totalement inacceptable dans une société civilisée, la question est pourtant de savoir quelle part en nous accepte ou condamne, et jusqu'à quel point. Victor Lessard sera confronté à cette question difficile. Martin Michaud aborde également le sujet délicat de la manipulation psychologique, en particulier sur des enfants, où seule une dose de folie peut faire poser des questions telles que : avons-nous tous un potentiel de violence à l'origine, et si oui, existe-t-il un moyen de le faire émerger ? Enfin, la traite des êtres humains et les violences faites aux femmes en particulier violences sexuelles.
C'est sombre, mais comme nous le dit Martin Michaud lors de la rencontre, les sources sont à trouver dans la réalité. A Montréal, il y a quelques années des jeunes femmes ont disparu, sans que l'on trouve la moindre piste. Pour le père d'une fille de 18 ans, c'est un sujet sensible, car il ne faut jamais se dire que ça n'arrive qu'aux autres.
L'écriture est portée par cette gouaille typiquement québécoise qui allège en quelque sorte ce roman très noir. Parce que oui, c'est correct de parler et d'écrire comme nos cousins du Canada, et moi c'est simple, j'adore ! Ils sont bien savoureux ces dialogues entre Lessard et Jacinthe.
- Pis ? Tu l'as pas top magané j'espère ?
- Eille, méchante perte de temps …. C'est sûr qu'ils nous niaisent !
- Je t'attends dans le char, mon homme.
Voilà c'est certain un roman à dévorer, et qui donne encore envie de vite lire tous les autres.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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