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Critique de Malahide75


Oubliez la carte postale du pancake tiède et du sirop d'érable fondant, oubliez aussi les jolies baleines du Saint Laurent et les caribous batifolants dans les forêts. Oubliez même Garou et Céline Dion... La Montréal que nous peint Martin Michaud est bien plus dark ! Et ce n'est pas la nouvelle enquête du sergent-détective Victor Lessard qui va l'ensoleiller : il doit mettre la main sur le tueur qui a eu l'audace de séparer de son corps la tête de Maurice Tanguay, gradé des services de police, homme bien sous tous rapports et accessoirement supérieur hiérarchique de Lessard.
Flanqué de sa typique et hautes en couleurs collègue Jacinthe, Lessard va se mettre en chasse et creuser les bas-fonds, sur la piste du meurtrier qui a le bon ton d'annoncer ses prochains crimes par des graffitis.
Dépaysant et original, voici les deux mots qui me viennent pour parler de « Violence à l'origine ». Dépaysant car le cadre de Montréal change un peu des grandes villes américaines où le crime est une seconde nature, ou des plaines enneigées des pays nordiques, actuellement en vogue. Cette excursion au Québec est riche de surprises et de découvertes, que n'évoquent pas nécessairement les guides touristiques. Je pense notamment aux gangs de rue, dont j'aurais aimé que l'auteur nous parle un peu plus, mais cela dit, il l'a peut-être fait dans d'autres romans de la série.
Original également car notre serial-killer est plutôt atypique et ses motivations sont complexes. L'auteur n'est pas tombé dans le piège d'une psychologie à deux sous, où le tueur est un pauvre détraqué à arrêter par tous les moyens. Les personnages, finement brossés, ont tous leurs zones d'ombre et leur éthique propre, même et y compris les bad boys. Ces altérités rendent le roman moins lisse, la frontière entre le Bien et le Mal plus relative... D'ailleurs, c'est bien le thème du mal et de la violence qui intéresse ici. Plutôt que les péripéties, nécessaires mais finalement accessoires pour attraper le tueur, l'auteur mène une profonde réflexion sur l'origine de la violence et du mal. Une réflexion truffée de références psychologiques et philosophiques non dénuées d'intérêt.
Un bon polar donc, riche, complet et intelligent qui, cerise sur le gâteau, est bourré d'humour.
Même si ce titre appartient à une série dont il est le quatrième volet, « Violence à 'origine » peut être lu indépendamment des autres, Martin Michaud sachant habilement éclairer la lanterne du lecteur prenant le train en marche.
Un auteur à suivre, indéniablement.
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