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Critique de PatrickCasimir



Jules Michelet n'est pas ce que l'on pourrait appeler un historien neutre, au sens scientifique du terme. Historien qui reconstruirait le passé à partir de matériaux trouvés et analysés de la façon la plus objective qui soit.

C'est un historien écrivain qui se rattache au romantisme ; un historien de l'engagement, de la passion, du parti pris. Je dois dire que j'ai toujours aimé son style, le lire constitue un enchantement. Il existe une parenté chez les romantiques. Il y a quelque chose d'hugolien dans sa façon d'énoncer les choses, dans le caractère péremptoire de ses démonstrations, dans la puissance des mots qu'il emploie.

Je ne sais s'il aurait apprécié cette comparaison, car Jules Michelet, l'aîné, n'a pas besoin d'être mis en regard d'une référence quelconque…

On dit que le 19ème S. a produit deux grands historiens écrivains qui assumaient leurs engagements, Michelet et Guizot, le premier républicain, le second libéral. On reconnaît aussi, qu'ils ont donné des écrits au style superbe, qu'ils ont été d'extraordinaires conteurs.

La Sorcière paraît en 1862, en l'âge mûr de l'auteur, 64 ans ; inutile de dire qu'on est en présence d'une violente charge contre la bêtise cléricale, religieuse, et d'une réhabilitation de la femme dont le bon sens et les connaissances empiriques étaient vite taxés de sorcellerie par les clercs du Moyen-âge.

Nous savons que les historiens modernes, ont critiqués la méthode de Michelet, ainsi que ses sources et, d'une certaine façon, l'école historique romantique. Pierre Chaunu, d'ailleurs, exprimait plus que de la réserve à l'égard de Michelet, en qui il voyait davantage un écrivain qu'un historien.
La Sorcière révèle la passion de l'auteur, sa colère presque, ses convictions face à l'obscurantisme religieux du Moyen-âge que le siècle des Lumières n'avait pas tout à fait effacé. C'est un livre que j'ai lu comme un roman et moins comme un livre d'histoire ; mais quel style !
Michelet a le don de vous transmettre sa passion. Et peu importe qu'on lui reproche un certain manque de rigueur, je le trouve formidable et souhaite que nos historiens actuels soient capables de transmettre, comme lui, la passion de l'histoire.
Pat
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