AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le renard dans le nom (7)

Et l’autre, sans se démonter, ayant depuis longtemps compris que ceux qui parlent haut, les gros, les costauds qui menacent, sont loin d’être les plus malins ni les plus redoutables, et que lui, l’orphelin, était maintenant fort d’une importance que ne laissait pas espérer son statut d’homme à tout faire, trouvant dans ce témoignage une forme de noblesse – comme s’il était donné à chacun, une fois dans toute vie, d’accéder, fût-ce provisoirement, et par des voies inavouables, au meilleur de soi – sentant peut-être que se jouait là quelque chose qui le dépassait, qui relevait du destin autant que d’un bas calcul et dont il ne pouvait mesurer les conséquences, pour lui comme pour les autres, il avait donc répondu au gendarme en relevant le menton, non pour lui dire : « Pourquoi vous me parlez comme ça ? Pourquoi n’êtes-vous pas capable de voir au-delà des apparences ? Que vous importe qu’il soit coupable ou non puisque c’est moi qui en décide ? », mais avec un cynisme dont il n’avait peut-être pas conscience : « Comment je le sais ? Je ne le quitte pas d’une semelle, le jour comme la nuit. On me paye pour ça ».
Commenter  J’apprécie          40
Un marin rejeté par la mer, disait-elle encore, comme si personne ne voulait de lui et qu'il n'eût sa place nulle part, en tout cas pas parmi nous, avec son sourire d'ange en exil et sa haute taille, bien plus grand que les gamins de la classe de sixième dans laquelle on l'avait inscrit.
Commenter  J’apprécie          40
Deux jours que Pierre-Marie avait fait à sa mère et à son père des adieux qui leur avaient tiré des larmes, à tous les trois, bien que ce fût une famille où, comme tant d'autres, sur ces hautes terres, on n'avait pas la larme facile et où pleurer en public était presque plus inconvenant que d'y lâcher un pet.
Commenter  J’apprécie          30
... ses puinés, disait ta tante, qui ne répugnait pas aux tournures rares ou aux mots obsolètes.
Ce n'est pas parce que les gens ne savent pas ce qu'ils disent et le disent mal qu'il faut qu'à mon tour je parle comme on porte des haillons, soutenait-elle lorsque je m'agaçais de l'entendre parler ainsi.
Commenter  J’apprécie          20
Il fallait faire en sorte qu'on n'oublie pas, comme toujours, la victime au profit de la sombre gloire du criminel.
Commenter  J’apprécie          20
Une histoire qu'il faut donc raconter comme si elle venait d'avoir lieu, notre époque étant, après tout, aussi barbare que ces temps reculés où les gueux ne bénéficiaient pas de la Sécurité sociale, où ils savaient qu'ils seraient les premiers à entrer au Royaume, et où ce qui n'est pas de ce monde comptait autant que les choses visibles.
Commenter  J’apprécie          10
Il s'agissait de faire rentrer le renard dans son nom, dit ma mère, de lui faire regagner son terrier, de l'enterrer dans son étymologie, d'oublier enfin ce que voulait dire ce patronyme.
Bien sûr, il serait à ce moment plus facile de situer cette histoire en un temps plus reculé, à une époque où on n'avait pas besoin de papiers pour prouver son identité mais où celle-ci s'établissait à partir de l'accent, du patois, du métier, de ce qu'on disait de soi autant que de ce que les autres pouvaient en dire : l'accent de la vérité, en quelque sorte.
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (75) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3672 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}