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Critique de Diabolau


Quand j'ai commencé cette série, je la savais environnée d'une aura de "BD culte." Quand on en attend beaucoup, qui plus est sur un de ses thèmes de prédilection, on court nécessairement le risque d'être déçu, et c'est ce qui s'est passé – au moins un peu – sur le tome 1 de cette très longue saga (qui en comporte 10 dans sa version intégrale, de 100 pages chacun, soit 1 000 pages en tout !)
L'un des plus gros reproches que je lui faisais, c'était cette tendance à faire de cette guerre une affaire personnelle : Charlie et ses copains avaient leurs ennemis fritz attitrés qu'ils retrouvaient d'un épisode sur l'autre, ce qui est bien peu conforme à la réalité de cette guerre immense et anonyme, alors que par ailleurs, par leur obsession du détail technique, l'authenticité semblait être chez les auteurs une préoccupation majeure. Il y avait aussi cette manière d'accompagner un peu trop le lecteur, parfois, en faisant dire aux personnages ce qu'en temps normal ils se contenteraient de penser (genre : ach ! ces tommies ont tué mon copain, je fais me fenger et leur faire la peau !)
Bref, pour moi c'était bon, mais pas culte.
À la lecture de ce tome 2, là j'avoue que je comprends enfin l'enthousiasme des puristes pour ce truc. N'ayons pas peur des mots : cet album est une putain de tuerie ! (à tous les sens du terme).
Certes, je me suis sans doute habitué au noir et blanc et au format épisodique de 3 pages. Mais pas que. Franchement, le duo Mills Colquhoun s'est apprivoisé et a fait des progrès énormes sur cet opus. Finies ces bien peu convaincantes vendettas personnelles contre Helmudt, Hans et Frantz (je dis des noms au hasard), désormais les seuls ennemis personnels sont quelques officiers incompétents ou policiers militaires trop zélés, ou un beau-frère trouillard, et ce sont des Anglais, c'est-à-dire ceux avec lesquels Charlie doit cohabiter tous les jours. Finies les planches trop chargées, en texte comme en dessin ; et pendant ce temps, les personnages prennent de l'épaisseur, les réparties deviennent excellentes, et l'atout maître du tome 1 (les anecdotes techniques véridiques sur cette sale guerre) reste bien présent, et même davantage encore.
Dans un ensemble saisissant de justesse, l'épisode de l'attaque de char sur Flers – entre autres – est tout bonnement ahurissant.
Ajoutons à cela une préface passionnante et des post-commentaires du scénariste toujours aussi éclairants, et on obtient 22 € foutument bien dépensés.
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