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Critique de Ambages


« De danser, d'épuiser la peine du monde, la perte, nos coeurs brisés de douleur, nos retrouvailles flamboyantes, de danser l'annonce du règne solaire de l'année nouvelle au fond de sa coque de neige brûlante. »

Dès les premières lignes, j'ai su que le roman allait me plaire, je fus accrochée immédiatement par les quelques phrases de l'incipit. Un auteur capable de faire parler une femme (d'un certain âge) des petites fleurs, du cadre bucolique de l'endroit et finir son paragraphe par le mot merde, hop je suis dedans. L'ambiance j'entends. Surtout quand la narratrice ajoute « particulièrement si cette dernière n'est pas humaine mais un tortillon luisant égrené d'un chevreuil ou le paquet noir d'un sanglier. » Alors là j'ai pensé : il y a du potentiel, je vais me régaler avec ce personnage pas commun. Je me suis dit M... ! mince (pour éviter une redite) elle en a sous le pied si elle continue dans cette veine. Et ce fût le cas. Un livre qui parle d'amour dans des termes chantants, oniriques, fougueux et ...des livres, le top !

« - Vous faites quoi dans la vie ? - Laquelle ? »

Cette femme âgée va me transporter dans ses mondes qui la bercent -« alors que nous sommes au coeur d'une immense fourmilière, sans un champignon creusé par la bouche d'une larve royale à la morale douteuse, tu agis comme en ville. Tu demandes un cric et une manivelle (...) »-  pour crier cet amour qui la porte depuis des décennies. So long, Luise. Elle est incroyable cette narratrice, un peu folle aussi, mais surtout folle d'amour. Elle a vibré dès le premier regard, dès le premier frôlement de peau pour Luise, une australienne peintre. Elle est écrivaine. Elle lui laisse ce livre. « See you later, Luise. With love. » Love, ce mot résume mon ressenti après cette lecture. L'amour de la bonne chère autant que de la chair, jusqu'à frissonner entre cuir et chair. Elle dévore la vie sans retenue, comme un ogre, tire des boulets de feu sur l'hypocrisie des 'amis' ou des éditeurs, et aime à la folie, passionnément ou pas du tout.
Une particularité : l'auteur aime les mots et n'hésite pas à ouvrir la palette pour en créer quand le besoin nait. C'est bien fait car on la suit. Je l'ai suivie.
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