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Critique de cedratier


« So long, Luise » Céline Minard (150 pages lues sur 235 pages)
- Comment avez-vous trouvé le steak ? demande le serveur. - Par hasard sous les frites, qui étaient assez particulières d'ailleurs, répond le client bougon.
Comment ai-je trouvé cette histoire ? Par hasard, sous l'écriture, assez particulière d'ailleurs, aurais-je envie de répondre, assez bougon.
Curieux de faire connaissance avec Céline Minard dont je n'avais encore rien lu, j'ai commencé par m'informer à peine sur cet écrivain, et j'ai découvert en particulier qu'elle voulait avant tout écrire de vraies fictions ; et j'ai cru comprendre de « vraies histoires », loin d'une forme de narration à la mode un peu trop nombriliste et autocentrée. N'est-ce d'ailleurs pas ce qu'elle écrit elle-même dans le roman, sous la plume de la narratrice : « - le témoignage m'a toujours dégoûtée. Ce siècle et le précédent ont baigné dans cette boue. Des centaines d'écrivains se sont roulés dedans pire que des porcs… »
Raté.
Bon, l'écriture est certes très particulière ; j'ai songé à Céline (pas Minard, l'autre…), mais en beaucoup moins bon quand même, comme un cousinage un peu surfait. Ou à Virginie Despentes… C'est dans la forme assez déjanté. Une prose très orale, souvent vive, parfois drôle, qui se veut sans tabou. A certains moments j'y ai goûté avec plaisir, à d'autres j'ai été dérouté : est-il vraiment nécessaire d'avoir recours si souvent à un vocabulaire complexe, voire à des néologismes, pire à des barbarismes pour être inventif ? de culbuter la concordance des temps ? de truffer le texte de références obscures, sibyllines ? Au bout d'un moment, ça sent le truc suffisant, la recherche de l'originalité pour l'originalité, bref la prétention. En attendant, saupoudrer d'un peu d'érotisme lesbien soft, ça ne mange pas de pain.
Et l'histoire ? Une femme écrivain célèbre réécrit sur ses vieux jours son testament dont elle veut faire bénéficier celle qu'elle a aimée. En fait, ce sont des souvenirs en vrac, une mémoire éclatée de bons ou mauvais moments, de délires partagés, émois, ou escroqueries à la petite semaine pour faire bon genre. Même les prétentions à une certaine réflexion sur l'écriture (cf ma citation du début), à la traduction littéraire, au jonglage entre les langues ne m'ont guère touché. D'histoire, au sens d'une fiction structurée, je n'en ai pas trouvée. Et parfois ça s'enlise dans l'onirisme débridé, et ça devient plus que long, et c'est là, aux deux tiers du roman (roman ?), que le livre m'est tombé des mains.
So long « So long Luise », et sans doute so long, Céline Minard.
PS : je devrais toujours attendre un ou deux jours avant de poster une note de lecture. Ici, je voudrais préciser ceci : Céline Minard ne manque pas d'une certaine "habilité d'écriture"... (et c'est peut-être cela qui plait à nombre de lecteurs). Si je lui reconnais cela, ça ne retire rien à ce que j'ai pu écrire ci-dessus.
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