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Critique de Viracocha


Je viens vers vous pour vous partager mon ressenti à la suite d'une nouvelle chronique, celle du roman "Nuit" écrit par Bernard Minier.

J'avais mis un certain temps avant de lire un nouveau livre de cet auteur après avoir lu son premier roman, glacé. Mais après avoir lu "Le cercle" et avoir accroché à cette lecture, je n'ai pas pu résister longtemps avant de suivre une nouvelle histoire narrant une enquête de Martin Servaz, enfin une enquête, plutôt une succession de mésaventures...

L'auteur n'épargne pas son personnage principal, il lui fait vivre des traumatismes émotionnels, il se fait persécuter psychologiquement par un tueur en série insaisissable qui partage le même goût que lui pour la musique classique et en particulier pour un compositeur, Gustave Mahler.

Pourtant, l'histoire débute en Norvège et nous invite à suivre une policière locale, Kirsten Nigaard. On met quelques chapitres à s'habituer à ce nouveau personnage, mais on se sent bien en Norvège malgré les morsures du froid hivernal chères à Bernard Minier. Et, honnêtement, j'avais envie d'y rester.

Pourtant, Kirsten va débarquer en France et croiser le chemin de Martin Servaz, tout juste sorti d'un coma à la suite d'une visite chez un suspect qui a mal tourné. Il était déjà dans le brouillard sur le plan psychique, ce coma ne fait que le perturber d'autant plus. On suit donc un policier qui ne sait plus trop où il en est et qui ne cesse de se disputer avec sa fille, il doit donc composer avec la présence d'une policière norvégienne persuadée d'être sur la piste de Julian Hirtmann, notre fameux tueur en série, celui-là même qui a séquestré une ex-petite amie de Martin Servaz dans un volet précédent.

Je ne vais pas trop vous en dire davantage sur l'histoire sous peine de trahir l'intrigue. Je dois reconnaître que j'ai été étonné par certains choix scénaristiques, non pas parce qu'ils étaient réellement surprenants mais un peu incongrus à mes yeux. Toutefois, cela ne m'a pas empêché d'avaler les pages avec gourmandise, souhaitant toujours en savoir plus. J'ai frissonné par moments, j'ai jubilé à d'autres et j'ai englouti les cent dernières pages car je voulais absolument connaître le dénouement. En outre, j'affectionne de plus en plus la plume de cet auteur. J'aime beaucoup ses descriptions, ses métaphores élégantes et son soin tout particulier à créer l'ambiance de son récit, je le trouve plus fort en cela que sur le plan de la construction de l'intrigue, mais cela est purement subjectif.

En réalité, je pensais que l'auteur allait nous faire voyager en Scandinavie, nous faire découvrir les paysages nordiques de la Norvège, tout commence sur une plate-forme pétrolière au large de ce pays... Et, même si je savais que j'allais retrouver Martin Servaz, je pensais que c'était lui qui allait traverser l'Europe pour résoudre cette enquête, et non l'inverse. ce choix m'a un peu décontenancé, c'est pour moi le gros bémol. La couverture, le résumé, tant de promesses à un voyage dans la nuit... Et finalement, pas tant que ça... Toutefois, il a su se rattraper en dépeignant la ville de Saint-Martin-de-Comminges à l'image de celle de Bagnères-de-Luchon, une ville que j'apprécie tout particulièrement. Les allées d'Étigny, l'esplanade menant aux thermes, etc... du reste, le roman dégage un côté obscur et même si on ne revoit plus vraiment la Norvège par la suite, on ne peut pas s'empêcher de suivre avec assiduité les (més)aventures de Martin Servaz.

Malgré les points négatifs que j'ai relevés, je dois avouer que c'est le livre que j'ai préféré de ceux que j'ai lus de Bernard Minier. Pourtant, ce n'est pas celui qui a recueilli les meilleurs suffrages je crois... Mais le fait de voir ce policier dans le dur, s'écarter un peu du chemin traditionnel de la police, le voir se questionner sur son existence, être associé à une nouvelle partenaire... Beaucoup de choses m'ont plu et ont fait que je n'ai pas pu m'empêcher de tourner les pages. Avec, à la fin, l'envie de replonger dans l'un de ses livres, et notamment l'un de ceux où l'on retrouve le personnage de Martin Servaz auquel je me suis attaché. Mais pas tout de suite, comme j'aime bien alterner les styles de lecture pour ne pas faire d'indigestion !

Voilà, je vous invite donc à découvrir l'univers de Bernard Minier si vous aimez les polars.
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