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Critique de NMTB


NMTB
20 décembre 2014
Un bourgeois parisien reçoit une lettre d'un vieil ami qu'il n'a plus revu depuis quinze ans. Cet ami le supplie de venir lui rendre visite. Il habite dans une abbaye désaffectée perchée sur un pic solitaire au milieu des plaines. En haut de ce pic on ne voit que le ciel, l'immense ciel écrasant. La visite est un fiasco car cet homme solitaire n'arrive pas à expliquer à son ami parisien le mal-être, et en même temps la fascination, que lui inspire ce ciel. Il lui remet cependant un manuscrit où il prétend expliquer tout ce qu'il aurait voulu lui dire. le reste du roman se compose de ce manuscrit où l'auteur raconte sa vie, sa jeunesse et sa rencontre déterminante avec un artiste peintre. J'aime bien Octave Mirbeau, il écrivait plutôt bien et il n'avait pas son pareil pour la critique sociale. La caricature qu'il fait des hommes et des femmes est vraiment excellente, c'est souvent acerbe, drôle et cynique. Un écrivain raté, un peintre inspiré de van Gogh, la quête d'absolu, tous ces sujets auraient dû me plaire. Mais ce roman est quand même mauvais. Ce n'est pas un roman d'ailleurs mais plutôt un feuilleton. Au dix-neuvième siècle beaucoup de romans étaient d'abord publiés en feuilleton dans les journaux et ça implique, parfois, quelques incohérences. La plupart du temps elles passent inaperçues, mais là c'est trop gros. On sent bien que Mirbeau n'avait pas de plan prédéfini et qu'il naviguait à vue. Il commence son histoire par un narrateur qu'il abandonne très vite et continu avec un manuscrit qui raconte la jeunesse d'un écrivain raté, puis ensuite fait surgir dans l'histoire un peintre qui, je suppose, aurait dû être le narrateur du début. Sauf que ce n'est pas le cas. du coup, rien ne colle. le bourgeois-narrateur du début disparaît de l'histoire, alors qu'il est censé être le grand ami de jeunesse de l'écrivain raté, et tout ce qu'il révèle dans les premiers chapitres ne concorde pas du tout avec le récit qui suit : le pic n'est pas hérité d'un « vieux parent », la seule maîtresse de l'écrivain n'est plus « une marchande de tabac » mais une concierge et ce n'est pas le bourgeois qui lui a chipé cette fille (puisqu'il n'existe plus) mais c'est l'écrivain lui-même qui s'en est désintéressé. le préfacier, Pierre Michel, qui a fait beaucoup pour diffuser l'oeuvre de Mirbeau, parle, au sujet de ces incohérences, de modernité romanesque. Bon… je veux bien, mais moi je n'y ai vu que de la désinvolture. Voilà un livre qu'on aurait mieux fait de laisser tomber dans l'oubli, pour le bien de tout le monde et en particulier d'Octave Mirbeau.
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