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Critique de Sachenka


La tétralogie La mer de la fertilité est une oeuvre profonde et marquante, plus qu'il n'y paraît à première vue. Son premier tome, Neige de printemps, est une belle histoire d'amour entre deux jeunes gens de l'aristocratie japonaise, Kiyoaki Matsugae et Satoko Ayakura. Mais le jeune homme est une âme sensible, ignorant des choses de la vie, maladroit, ne sachant comment approcher correctement la jolie demoiselle. Un écart se creuse et c'est trop tard quand chacun comprend son erreur : Satoko est fiancée à un prince de la famille impériale. Les deux jeunes se revoient et ne peuvent résister à la passion qui les anime… avec les conséquences qu'on peut supposer. le roman prend des airs de Roméo et Juliette, en particulier avec la nourrice qui sert d'entremetteuse pendant un moment.

Mais, Neige de printemps n'est pas qu'une belle histoire d'amour. L'auteur Yukio Mishima plonge ses lecteurs dans le Japon de 1910, l'aristocratie avec ses banquets et ses soirées mondaines, les études vie au collège, la religion shinto avec ses temples, ses fêtes et ses cérémonies, puis les geishas jamais très loin. C'est tout un monde qui a été recréé dans les moindres petits détails, je m'y sentais transporté. Mais une rendition réaliste de cet univers n'a pas été faite aux dépens de la poésie. Kiyoaki contemple la beauté qui l'entoure, la nature dans les jardins, le ciel étoilé, etc.

C'est un roman qui trouve pleinement son sens quand on lit le reste de la tétralogie. Kiyoaki Matsugae, à travers son amitié avec Shigekuni Honda mais surtout avec deux princes thaïlandais, se laisse parfois aller à des échanges philosophiques sur le sens de la vie, la religion, l'amour. Il est certain qu'une âme sensible comme la sienne, devant un amour impossible et tragique, cherche à se rattacher, à se tourner vers quelque chose de plus grand. À travers ses échanges et des lectures, il est introduit aux idées issues du bouddhisme, entre autres à la réincarnation. Ce concept est important puisqu'il lit ce tome aux suivants. En effet, à la fin, c'est un Kiyaoki faiblissant, mourrant, qui confie à son meilleur ami : « Je viens d'avoir un rêve. Je te reverrai. Je le sais. Sous la cascade. » (p. 450)

Qui n'aimerait pas une nouvelle chance à l'amour, la possibilité de l'immortalité grâce à la réincarnation ? Cette portée philosophique, spirituelle de Neige de printemps n'est que le début d'une grande fresque.
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