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Critique de mh17


mh17
22 septembre 2023
Miyuki Miyabe est une autrice de policiers prolifique et très célèbre que je ne connaissais pas. Au vu du titre j'ai cru que du sang sur la toile (2007) se situerait au musée ou dans l'atelier d'un peintre. Pas du tout ! le titre original est RPG : Role Player Game. Il fait référence aux gens qui s'inventent une famille virtuelle sur Internet. le roman est efficace et le thème intéressant.

La police criminelle de Tokyo enquête sur deux meurtres apparemment isolés. Une jeune étudiante de 21 ans a été étranglée dans un bar à karaoké où elle travaillait à temps partiel. Trois jours plus tard, le corps d'un homme de 48 ans est retrouvé lardé de coups de couteau sur un chantier. Rapidement on a établi que la jeune femme, Imai Noko était la maîtresse de Tokoroda Ryunosuke le quadragénaire, marié et père d'une adolescente prénommée Kazumi. On a découvert également que ce bon père de famille et gentil époux jouait le rôle de « Papa » sur la toile dans une famille où on trouvait aussi une « Maman », une fille « Kazumi » et un fils « Minoru »
Pendant tout le début du roman nous faisons connaissance avec le commissariat, sa hiérarchie toute japonaise et ses problèmes matériels. L'enquêteur habituel est à l'hôpital. le sergent Takegami chargé ordinairement de la paperasserie et Chikako Ishizu la détective mise à l'écart pour avoir outrepassé un ordre de son supérieur dans une précédente enquête, vont mener les interrogatoires. Les enquêteurs décident également de mettre un dispositif de sécurité auprès de Kazumi qui est harcelée par un inconnu. Chikako veillera sur elle derrière une glace sans tain pendant que Takegami interrogera les membres des deux familles de Tokoroda.
L'essentiel du roman est situé dans la salle d'interrogatoire. Un huis clos bien dramatique avec un double dialogue. Celui du sergent apparemment novice avec chacun des membres de la famille qui défilent les uns après les autres. Celui de la détective et de sa jeune adolescente. le lecteur ne saura rien de plus que ce qu'il entend avant le dénouement en forme de coup de théâtre. Il aura peut être deviné l'identité du coupable assez vite mais l'intérêt se reportera sur la façon de le démasquer et surtout sur la psychologie des protagonistes. Tous ces personnages sont horriblement seuls, en manque d'affection et incapables de communiquer directement. Ils sont tenus de jouer des rôles dans la société japonaise réelle plus corsetée que la nôtre. On le voit bien avec les dialogues subtils du début au sein du commissariat et puis dans les relations complexes de la famille Tokoroda. Et la famille virtuelle modèle qui devrait être simple, belle et pacifique cache mesquineries, bassesses et méchancetés. Ce livre est sombre et pathétique.
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