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Critique de Ziliz


Ziliz
09 novembre 2014
Quand un artiste se retrouve à la une de l'actualité, lauréat d'un titre ou au coeur d'un drame, sa carrière prend un nouvel élan. La curiosité de ceux qui ne le connaissaient pas est éveillée. Et c'est bien parce que Patrick Modiano vient de recevoir le Nobel de Littérature que j'ai fait l'effort de lire un de ses ouvrages. Surtout que pour une fois, la presse, "l'élite" (heum, c'est qui, ça, au fait ?) et les lecteurs modestes semblent unanimes : Modiano est à la fois talentueux et abordable.

"Remise de peine" est une auto-fiction, l'auteur s'y met en scène sous les traits de Patoche, garçon d'une dizaine d'années confié avec son frère à quatre femmes pendant quelques mois, le temps d'une tournée à l'étranger de leur mère actrice. Quelques personnages gravitent autour de ces femmes.
Les occupations de cette poignée d'individus et leurs relations sont aussi opaques pour le lecteur qu'elles semblent l'être pour ces deux enfants, ballottés deci delà selon les besoins des adultes. On devine des activités nocturnes plus ou moins licites, des affaires louches, des liens créés autour de trafics pendant l'occupation allemande. On n'en saura pas plus. En préface de cette édition, Olivier Adam l'exprime bien, soulignant que l'auteur ne donne que des "indices, pièces éparses, signes partiels et souvent indéchiffrables".
Ne tarissant pas d'éloges sur la plume de Modiano, O. Adam loue dans cette même préface le "mystère d'une phrase au son incomparable, mélancolique et légère, et pourtant si simple, sans caractéristique apparente, sans effet, sans signe extérieur de richesse." J'approuve chacun de ces termes. Mais je n'en vois que l'aspect négatif. Pour moi ce genre de livre sent l'ennui, la poussière, l'encaustique et la naphtaline, me colle le bourdon aussi sûrement que les dimanches après-midis passés lorsque j'étais enfant chez des vieillards inconnus, lors desquels il eut été malvenu de refuser une gaufrette ramollie à la vanille...
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