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Critique de CorinneCo


A l'épaisseur du roman on sait d'avance que l'on aura pas droit à une autobiographie de l''enfance et l'adolescence dans ses moindres détails, avec les anecdotes adéquates. Modiano s'est comme absenté de son enfance et de son adolescence ; Cette bienveillante distance qu'il met entre lui et ses souvenirs comme nous avons l'impression qu'il l'a mise entre lui et sa vie d'alors ressemble à une bouée de sauvetage. Il le dit lui-même à la fin, il n'a pris le large qu'à sa majorité et s'est senti sauvé. Avant il flotte dans des eaux troubles et parfois très troubles. Il se tient en retrait, il se fait spectateur de cette forme de marasme dans lequel il évolue d'où jaillissent parfois des visages amis, des aides furtives, des camaraderies d'internat. La distance est présente même dans ces rencontres providentielles car elle sont provisoires elles aussi. Des parents qui ne peuvent rien pour lui, absents, présents, pesants, les trois à la fois. Personnages solitaires aux contours mal définis, aux motivations mystérieuses, parents chaotiques qui semblent perdus eux-mêmes. Une seule figure émerge c'est la figure du frère. Modiano n'en parle quasiment pas. C'est le joyau sauvé de toute cette forme d'iniquité et que l'on préserve intact et secret au fond de soi. Il suffit parfois de quelques phrases, de quelques mots pour signifier tout un abîme d'enfance, même si cet abîme on le contemple d'un oeil en apparence détaché et sans relief, par habitude et quand même par survie.
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