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Critique de jongorenard


Découpé en deux parties qui se font écho, "Orléans" est un livre qui fait froid dans le dos. Yann Moix y dénonce les sévices qu'il a subis durant son enfance, sévices que son père et son frère dénoncent eux-mêmes comme une pure affabulation. L'affaire est délicate et il est difficile de dissocier l'homme public, figure clivante du milieu médiatique, et l'écrivain prolifique, talentueux et amoureux des belles lettres. Lors de la lecture d'Orléans, mon esprit n'a cessé de faire des allers-retours entre l'enfant, le Moix du passé et l'adulte, le Moix du présent, tentant de repérer le passage d'identité de l'un à l'autre. C'est un livre calme et violent, calme par le ton détaché qu'il utilise et violent par les thèmes ou les scènes qu'il décrit. le contenu littéraire est brillant avec une métaphore filée dans tout le récit entre l'être et le livre. L'enfant et les livres subissent les mêmes mauvais traitements, les mêmes humiliations avec une analogie continue entre personnage et ouvrage littéraire. L'écriture est originale malgré quelques tournures rebutantes ou prétentieuses. J'ai apprécié le découpage du livre en deux parties qui se répondent, miroir de notre double identité, celle qui nous est donnée à la naissance par l'extérieur, par le dehors et celle du dedans, du moi intérieur que chacun se construit. La deuxième partie, plus répétitive dans les thèmes qu'elle aborde, m'a malheureusement un peu plus ennuyé. le livre s'inscrit dans la tradition du récit de soi, du récit d'enfance, du récit de vie à la première personne, c'est la quête du moi(x) avec la littérature comme arme de libération, comme absolu. le motif de trouver sa place, quelle qu'elle soit, même celle de raté, est d'ailleurs extrêmement important et prégnant dans le livre. Yann Moix parle même paradoxalement d'imposture pour qualifier celle qu'il a adoptée enfant « au milieu des foules humaines ». Mais l'homme qui ne s'est évidemment pas sorti indemne de toutes ces épreuves, n'est plus à un paradoxe ou une provocation près. Et à l'instar d'autres sujets comme les erreurs de jeunesse, les amitiés douteuses ou le rapport aux femmes, de nombreuses questions restent en suspens.
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