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sur 239 notes
Découpé en deux parties, Dedans et Dehors, l'auteur dresse un portrait de son enfance entre son dedans, sa famille, sa maison et le dehors, ses amis, l'école, ses premiers amours.

La première partie m'a littéralement glacée. Yann Moix a été maltraité des années durants par ses parents. Un père violent, une mère sans coeur, le petit Yann était le bâtard, le con, l'enfant non désiré qu'on souhaite voir mort. Tortures, supplices, honte, atteinte à sa personne tant physique que psychique, il en a vu de toutes les couleurs. Son enfance fut une véritable horreur, d'une barbarie sans précédent. Terrifié à longueur de journée, son seul refuge reste les mots où dés le plus jeune âge il leur voue une admiration sans borne. Même si les romans de Gide étaient brûlés par son père, que Flaubert valdingua par la fenêtre réduit en miette sur la route, personne ne put arrêter le jeune prodige à aimer la littérature. Tout fut pourtant mis en place par ses parents pour saboter son avenir en louant l'enfant aux mathématiques, tout ce qu'il détestait.

« Pour Noël, je commanderais une bêche avec laquelle, dans un compartiment herbu du jardinet, je creuserais un trou où s'enfoncerait le couple qui m'avait fait naître. »

La deuxième partie m'a beaucoup moins convaincue. Ses rencontres copain-copine ne m'ont pas intéressée. Car à mon sens, il y a une trop grande cassure entre le dedans et le dehors, aucun lien apparent. Après avoir lu des pages sur l'anéantissement d'un enfant, j'aurai aimé ressentir où l'auteur et comment il a réussi à rester debout et à s'émanciper. Il n'en est rien à moins de lire entre les lignes, ce que je laisse volontiers à un prochain lecteur.

L'écriture est incisive, alerte, jamais larmoyante, il ne se complaît pas à vider son sac et ça, j'ai aimé. C'est une autobiographie où je n'ai pas ressenti ce sempiternel voyeurisme mal placé. L'auteur se livre avec délicatesse et réflexions. Sans compter que certains passages sont délicieux car Yann Moix, l'écrivain, l'homme qui aime les mots et les livres (pas que les jeunes minettes) sait baigner sa plume dans un bain poétique où les images moussent et frétillent. Et c'est ça que j'aime avec Yann Moix.

« Le soleil posait sur la pierre des immeubles des doigts beurrés, étincelants comme des flèches. »

Ç'aurait donné une lecture gagnante sans cette deuxième partie qui m'aura échappé des mains. Des traumatismes je veux bien croire qu'ils soient cousus dans sa chair la plus profonde. Je lui témoigne toute mon empathie même s'il n'en aura que faire mais si tu nous sers un lac gelé, ne viens pas lui tourner le dos avec quelques allumettes pour te réchauffer. du moins, pour moi il m'en fallait plus.

#Orléans #NetGalleyFrance
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Parce que je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait, je suis tombée de haut en découvrant l'enfance maltraitée par des parents violents et cruels, rapportée par Y. M.

La première chose qui m'a frappée dans le récit de la litanie des coups endurés par le journaliste est le ton détaché sur lequel les faits sont racontés. Cela m'a laissé une désagréable impression. Comme une mise à distance, empêchant toute empathie, qui aboutit à une sorte de scénarisation des événements. Et même si je peux croire à l'authenticité des faits iniques rapportés (quoique...), comme à l'amour de l'auteur pour Les Nourritures terrestres et La Symphonie pastorale de Gide à l'âge de neuf ans et demi, le style alambiqué de Y. M. (un brin cuistre et prétentieux) n'a fait que renforcer ce sentiment de mise en scène du personnage public Y. M.

Faite de sa vie en dehors de l'enfer familial, à l'école, avec ses amis garçons et filles, la deuxième partie ne m'a pas semblé plus sincère ni ne m'a plus intéressée.
Restent pour être tout à fait honnête quelques passages inspirés sur la littérature qui sauvent un peu ce livre que j'ai eu toutes les peines du monde à finir.

#Orléans #NetGalleyFrance
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Je vais derechef entrer dans cette polémique stérile, d'une imbécilité crasse, ces "fake news" indigestes que l'on voit fleurir ça et là sur les réseaux sociaux, sans preuves aucunes, sans véracité, sans pitié.
Et puis, la douleur dérange les braves gens, on ne sait jamais, cela pourrait être contagieux. Bandes de pleutres.
Alors oui je crois Mr Moix.
Je le crois d'autant plus que moi-même, je fus une petite fille maltraitée, humiliée, massacrée par une mère folle et haineuse à mon endroit. J'ai même failli être passée par là fenêtre par ma génitrice, qui se dit être une bonne mère aujourd'hui.
Mais mon enfance et mon adolescence ne furent pas du même acabit que l'horreur dont a été victime Yann Moix, et dont il sort, apparemment bien, je dis "apparemment" car, derrière son masque de provocateur et de mépris, se cache une âme tendre et veloutée.
Je le crois parce que, les sévices dont il fait mention sont si abominables, que personne ne pourrait inventer de telles horreurs.
Quand aux prétendus mensonges dont parle partout Mr Moix père, je n'en crois pas un mot. Aucun parent maltraitant n'avoue son (ses) crime(s), et je trouve déplacé ce qu'affirme ce bourreau, ce petit monsieur, à sa place je me cacherai plutôt que d'ouvrir sa si grande bouche.
Et puis je le crois par la sincérité incroyable que sont ses mots, et je le crois en raison d'une seule evidence ; dans quel but Mr Moix aurait intérêt à raconter par le menu ces sévices, et notamment cette scène abominable dans laquelle le père, le barbouille le visage de ses excréments par des linges souillés dûs à des crises d'angoisse récurrentes. L'encoprésie dont il souffrait est, on le sait maintenant, dû à une grande souffrance intérieure.
Ne pas oublier sa folle de mère, qui ressemble à Folcoche de Vipère au poing mais en pire, c'est dire, qui veut sa mort, elle le lui dit très clairement, sans prendre de gants.
Ceci étant dit, passons au livre lui-même.
Les deux parties, le dedans et le dehors, sont, à mon avis, complémentaires. L'une ne va pas sans l'autre.
Le dedans est terrible, je ne vais pas revenir dessus, on en prend plein la tête, les yeux et l'âme.
Le dehors est plus ardu à lire, plus hermétique, mais on y voit un Yann Moix amoureux, mais amoureux transi de froid car les filles le battent froid.
Ceci est dû vraisemblablement à ce que j'appelle la technique du paillasson ; tout enfant maltraité, n'est attiré que par des personnages toxiques, délétères et dont l'amour est moribond pour toujours. Et oui, les gens malmenés gravement par leurs géniteurs doivent avoir une odeur, une saveur qui découragent et éloignent les autres, Autres qui s'essuient avec une certaine satisfaction sadique à grand bruit leurs souliers crottés sur le paillasson de l'enfant martyrisé.
Quand votre mère ne vous a pas aimé, les autres ne vous aimeront pas, ou si peu, médiocrement, abusivement ou pas du tout. Les relations tiédasses ne sont pas ma tasse de thé non plus.
Cet ouvrage est un hommage poignant aux livres, qui ont sauvés littéralement le petit bonhomme massacré. On y trouve Gide, bien sûr, mais également Charles Peguy et le poète Francis Ponge, dont on peut reconnaître le style flamboyant en exergue dans la seconde partie. Bravo d'ailleurs à Mr Moix qui utilise à la perfection l'imparfait du subjonctif, et qui manie la langue comme personne. Cela aussi je l'ai beaucoup appréciée, cette si belle écriture, ce style magnifique, s'envolant au-dessus de nous, les lecteurs.
Mais ce que j'ai le plus aimé, ce qui m'a plus touchée, c'est le clivage qu'a opéré Mr Moix lors de ces faramineuses raclées, il se dédoublait pour qu'une partie puisse rester saine et protégée. C'est sans doute pour cela qu'il a échappé à l'asile d'ailleurs.
Bravo Mr Yann Moix. Votre livre est un prodige ( oui je sais, j'entends déjà derrière moi la meute de loups et leurs claquements de mâchoires féroces, mais je m'en moque).
Je vous dis au revoir Yann Moix, et j'ai le respect de votre courage pour avoir déterré tout cela, ce cloaque immonde, cette infamie, ce meurtre d'âme.
Rien que pour ce courage, j'aime Yann Moix.
Merci.


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Pour mon deuxième livre de la rentrée littéraire, j'ai choisi ce livre de Yann Moix, après l'avoir vu dimanche dernier à la télé, racontant les maltraitances subies dans son enfance, dûes à des parents violents et sadiques. Déjà, dans la présentation de la séquence interview, on le voyait en train de claquer ostensiblement un élastique à son poignet. C'est interpellant, mais était-ce fait exprès ? (Pour ceux qui ne savent pas, c'est une technique psychologique qui permet d'éviter les idées noires, claquer l'élastique permettant de refouler ces idées.) Il avait les yeux humides, limite il pleurait......

Ce Yann Moix, je ne le connais pas. Je ne suis pas fan de l'émission de Ruquier où, paraît-il, il officiait, je n'ai jamais lu de livre de Yann Moix, j'ai vu Podium à la télévision mais mon seul souvenir c'est le travelling au-dessus de Jean-Paul Rouve, déguisé en Polnareff, sur un banc de vestiaires tout en bleu, avec la chanson "Holiday" du même Polnareff. Je ne connaissais que son nom et c'est peu. Ceci pour vous expliquer que je me suis plongée dans le livre sans parti-pris.

Le livre se présente en deux parties : 1: Dedans, 2 : Dehors, découpées par classes de sa scolarité.....

La Maternelle. Il commence à raconter l'abandon de sa mère, un soir d'hiver, dans le noir, après l'école il a dû rentrer chez lui dans le noir tout seul sur le chemin. À 4 ans. Sa mère le déteste et le lui dit, son père lui lance des baffes.

Le CP : il adore lire son manuel de lecture (ça doit être la seule personne au monde). Sa mère l'insulte, son père le frappe.

CE1: Il est battu par son père (avec les faits détaillés), son père l'abandonne un soir dans le noir et l'hiver dans un champ, à des kilomètres de chez lui, et sa mère ne vient le chercher que des heures après, sa prof de piano le menace de mort, sa mère aussi, mais il aime la petite Delphine qu'il est déterminé à épouser.

CE2 : Il est mis au piquet par son institutrice mais il aime ça. Il écrit un pamphlet (quelle précocité) sur le physique de son instit dans un cahier et à la vue de tous : il y a convocation des parents : sa mère lui casse un verre sur le visage, et le jette au sol pour le rouler dans les éclats de verre au sol. Son père rentre, le bat et le met dehors sur la terrasse, dans le noir, la nuit, l'hiver. Pendant 1 heure.

CM1 ( j'en ai déjà marre, moi.) Il découvre André Gide à Auchan pendant que sa mère fait les courses. Oui vous avez bien lu, il prend, dans le rayon livres, son 1er choix est... André Gide. Ici Yann Moix en fait des tonnes, sur tous les livres de Gide. À 9 ans, quoi......., sinon, son père le bat, cette fois avec des rallonges électriques, sa mère l'humilie parce qu'il est en retard et l'amène en pyjama avec son petit déjeuner à prendre dans sa classe, du coup il devient incontinent et a la diarrhée dans son slip et son pantalon régulièrement, il prétend que son père les lui essuie sur le visage. Mais il s'en fout, il lit André Gide, allongé sur le canapé du salon. (?!?) (donc il n'est pas terrorisé ni enfermé ni rien).

Les classes se succèdent avec toujours : son père le bat, sa mère le hait, mais il aime Aurélie Lopez et Laurence Hutin, à qui il envoie des poèmes. Tout au long du livre il envoie des poèmes aux filles qu'il va épouser. (Croit-il tout seul).

Il ajoute, au fur et à mesure des années, des auteurs au Panthéon de sa vie : ( j'arrête d'énumérer les classes) : mais d'abord son père flanque tous ses Gide à la poubelle. Kafka, Daudet, Guitry (en 5e), pendant les vacances son père lui fait faire des devoirs de vacances, et il est enfermé dans la cave sans eau ni nourriture ni vetements de rechange ni wc mais il s'en fout il a Gide et il gide à fond.

Puis Charles Péguy, Bataille, Sartre et autres, il écrit maintes élégies, maints poèmes, pièces de théâtre qu'il juge d'une qualité sublime puisque ça lui prend du temps, tous les quatre matins il tombe amoureux et envisage le mariage avec des filles du Collège à qui il envoie des essais, des lettres enflammées, il passe des heures à faire des K7 audio montages de chansons qu'il aime (du Jazz, que du Jazz) et des textes de Charles Péguy lus par lui-même à une certaine Fabienne, et des années plus tard il est effondré, il la revoit elle n'a jamais écouté aucune des 20 K7. Ses parents détruisent ses cahiers, ses écrits, se moquent de lui en les lisant en public avec des amis, invitent des amis avec leur fille qui est en classe avec lui, en 4e, et lui mettent à table une assiette de caca et montrent les slips souillés de leur fils aux invités, le battent etc.

Et il continue a parler de ses auteurs, les seuls à compter, pour lui, et les filles, toujours platoniquement, et les tannées de son père, et ses magnifiques écrits.

Dans la partie 2, il recommence tout depuis la maternelle, (mais pourquoi ???) mais là il ne se retient plus dans le style dix-neuvième siècle, avec le passé simple, l'imparfait du subjonctif, même des tournures de phrases que je n'ai pas lues depuis Françoise d'Aubigné, veuve Scarron, épouse morganatique de Louis XIV : "mêmement", par exemple. Il ne dit jamais "pas" en formule négative : il écrit "point". Il veut être un auteur sublime comme Gide. Il dit vouloir, je cite :" écrire un Ulysse de Joyce, un parpaing littéraire incandescent à la limite de la lisibilité", lorsqu'il parle de Joyce il dit de lui qu'il est, je cite :"Son prédécesseur et collègue irlandais" ( j'avais déjà subi des tonnes de considérations sur le fait qu'il se sent "gidesque" oui oui, à l'égal d'André Gide)..

En fait ce type, Yann Moix, a désespérément essayé de refaire un "Poil de Carotte", un "Graine d'Ortie", voire un Vipère au Poing, mais s'il se pense gidesque, l'auteur est loin d'être à la hauteur, avec ce style grandiloquent qu'il emploie pour décrire son enfance, à notre époque. Hervé Bazin, que j'ai relu entièrement il y a juste un an, avait du talent, même si le personnage n'était pas sympathique, vers la fin de sa vie. Mais il ne se démode pas, intemporel, Folcoche est loin de sortir des mémoires.

En fait, Y. Moix n'est pas un bon écrivain, parce qu'il est pompeux, qu'il n'est pas crédible, parce qu'il est persuadé de son propre talent, il me semble boursouflé de lui-même. Hier, lorsque j'ai terminé le livre, il m'a semblé que si je n'avais pas vu l'interview, j'aurais très bien pu l'imaginer comme ces personnages de Sempé, ces petits hommes un peu chauves, avec leur gros ventre, bouffis d'une importance qu'ils n'ont pas.



Orléans - Yann Moix, ed Grasset 21 Août 2019, 262 pages, 19€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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ON savait déjà que Yann Moix, qui a récemment défrayé la chronique pour ses propos limites sur les femmes de 50 ans avait connu une enfance particulièrement malheureuse sous le joug de parents tortionnaires, il l'avait déjà révélé en interview (ou dans une passionnante enquête de l'Express parue l'an passé) ou dans ses romans, mais par le biais de style outrancier comme dans l'indigeste "Naissance" ( pourtant auréolé d'un prix Renaudot en 2013), mais on ignorait le détail des humiliations qu'il avait subi.

C'est désormais chose faite avec son nouveau roman, Orléans, du nom de la ville où il a passé son enfance, dans lequel il raconte de façon aussi crue que sans aucun pathos les coups et brimades souvent sidérantes que ses géniteurs ont pu lui faire subir.

ON voit ainsi que Moix a eu comme parents un couple de tortionnaires dont la cruauté n'a rien à envier aux Thénardier inventé par Victor Hugo dans une enfance dans une ville de province des années 70 aux couleurs ternes, et que seule la littérature, et notamment celle d'André Gide pour qui le cinéaste de Podium ( chouette!) et de Cinéman ( pas chouette!) voue un culte infini depuis qu'il l'a découvert à 9 ans, va réussir à le sauver.

Dans ce roman d'une résilience miraculeuse, que Yann Moix décrit lui même comme "un roman d'humiliation comme il existe des romans d'initiation", la littérature apparait comme un moyen de ne pas sombrer, d'un besoin vital pour lutter contre ignominie quotidienne. Enfant martyr, Yann Moix raconte dans des pages très belles comment il a été sauvé par la littérature.

Contrairement à certains des romans de Moix , "Orléans" ne recèle aucune fioriture, aucun effet de style, mais au contraire une écriture sans aucun gras, taillée à l'os pour tenter de dire l'indicible, et parfois au détour d'un paragraphe qui va loin dans l'horreur, cette dérision permettant de rendre les épreuves plus supportables..


Alors bien sur, Moix ne va jamais tenter de donner la moinre parcelle d'humanité à ces deux parents monstrueux et les adultes qui gravitent autour de lui ne sont pas beaucoup plus sympathiques ( même dans la seconde partie intitulée "Dehors" où Moix dévoile son enfance en dehors des murs de sa prison quotidienne) mais là n'est pas l'objet de ce roman qui conserve de bout en bout une force et un impact émotionnel rares, pour un des premiers gros chocs de cette rentrée littéraire..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Récit autobiographie en deux parties , dedans c'est à dire dans la sphère familiale et dehors l'école , les amis , les premiers amours , les rencontres qui orientent une vie .
On n'aime ou ou n'aime pas l'auteur qui d'ailleurs aime provoquer , mais il faut reconnaître une chose on est ici dans de la littérature de haut vol .
Une écriture simple pourtant , un récit sans fards , sans pathos aussi , Moix ne se plaint jamais , il raconte son enfance d'enfant battu , on n'en connaîtra pas les causes , y en a - t - il d'ailleurs ?
Attention le livre ne se résume pas à ça , ce n'est pas du tout le genre de l'auteur .
Il y a des pages sublimes sur ses premières lectures alors qu'il n'est encore un enfant , cette universalité des enfants qui tombent dans la grâce des mots et qui sont sauvés par la même occasion .
L'amour de la lecture est la meilleure béquille pour traverser la vie .
Il nous parle de sa découverte de l'univers de Gide , plus tard de son amour pour les livres de Patrick Grainville .
Il y a des passages qui font sourire malgré la gravité de certaines confidences comme quand il raconte qu'il a recopié des pages entières de poèmes de Victor Hugo qu'il envoyait à la fille dont il était amoureux en lui faisant croire qu'ils étaient de lui !
Il y a ce que certains lui envient , le talent quand il décrit l'intense différence entre ses nuits et ses jours d'adolescence.
La nuit il est un séducteur sans peur , le jour , il bafouille .
Moi personnellement j'ai beaucoup aimé , je sais différencier l'homme qui provoque , polémique mais qui reste honnête et l'écrivain , j'espère qu'il y a beaucoup de lecteurs qui eux aussi liront ce texte aux grandes qualités littéraires.
Merci à NetGalley ainsi qu'aux éditions Grasset pour ce partage .
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Fatalement, la lecture de ce livre, après tout le contexte médiatique qu il y a eu autour, ne peut être que biaisée.

On se sent (illégitiment d ailleurs) le droit de juger de la véracité des propos tenus par Yann Moix. On se positionne en enquêteur (tiens, est ce que vraiment c est credible? Est ce qu à ce passage là, il est possible qu il ait enjolivé la réalité ? Comment a t il pu se souvenir avec tant de précision de tel ou tel détail,...), en public, en impitoyable procureur du roi.

Ma lecture a donc été vécue de l extérieur. J ai eu beaucoup de mal à prendre en pitié cet enfant qui déteste ses parents (et qui a toutes les raisons de le faire), tabasse un camarade un peu fayot et bave sur nombre de jeunes filles de son âge avec une faim de loup.

Autant des temoignages comme celui de Tim Guenard ou le récit "Le violon cassé" m ont arraché des larmes insoutenables de rage, de colère et de peine viscérale, autant celui ci ne m a pas communiqué de sentiments extrêmes. Évidemment, j ai excecre les parents de Yann Moix, vulgaires, méchants et bêtes, auteurs d actes abominables et humiliantes. Évidemment, j affirme haut et fort qu aucun enfant ne devrait vivre ce genre de traumatisme odieux, et que l on ne protège pas assez les enfants dont les parents sont des êtres vicieux, calculateurs, manipulateurs et violents. Évidemment comme Moix cité Hugo: "Ce qui est fait contre un enfant est fait contre Dieu". Mais je suis passée malheureusement à côté de ce livre. Il ne m'a pas révoltée comme cela devrait, il ne m'a pas transpercée, ne m a pas retourné le cœur.

Je souligne la plume de l auteur, qui reste exquise même lorsqu elle répète les vulgarités de ses détestables parents. Les souvenirs sont précis, décrits avec justesse, on sent presque le parfum de l école de maternelle, on voit le paysage dépeint avec une délicatesse infinie. Les mots sont choisis avec une main de maître, délicats, mélancoliques, emprunt d une tristesse indelebile qui perfore les pages tout au long de la lecture. Les comparaisons sont douces, d aquarelles, fines. Les tournures de phrases permettent une projection d images à chaque scène écrite.

Mais je n ai pas été transportée. Peut être à cause du brassage médiatique autour, comme cité plus haut. Peut être parce qu il me reste en tête les moments gênants et cruels de l émission "On n est pas couché" ou l écrivain se permettait de descendre en flèche avec une verve incroyable des personnes qui cherchaient juste à faire connaître leurs œuvres et à partager. Et qu en plein vol, le fiel de Yann Moix venait les gifler et éteindre leur première impulsion qui était simplement de proposer un travail dans lequel ils s étaient investis corps et âmes...
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Titre : Orléans
Auteur : Yann Moix
Editeur : Grasset
Année : 2019
Résumé : Yann Moix fut un enfant martyrisé, blessé. Entré en littérature comme dans un refuge, le gamin égrène ses souvenirs de maltraitance mais aussi ses espoirs, sa quête d'amour éperdue et sa passion pour Gide, Sartre ou Péguy.
Mon humble avis : Yann Moix : un nom qui déchaine les passions, évidemment pas pour ses écrits - nous sommes au XXI e siècle et plus personne ne s'étripe pour des phrases - mais pour son omniprésence dans les médias, pour les polémiques diverses et variées qui accompagnent chacune de ses saillies, pour son côté tête à claques, pour sa mythomanie présumée ou encore pour ses avis à l'emporte pièce assénés avec autorité sur les plateaux de télé. Soyons franc, je n'aime pas particulièrement Moix c'est le moins que l'on puisse dire. Difficile donc d'avoir un avis objectif sur sa prose mais c'est c'est pourtant ce que j'ai essayé de faire en entamant la lecture d' Orléans, son nouveau roman. Tout d'abord, et vous le savez certainement, la sortie de cet ouvrage a été accompagnée d'une polémique quant à la véracité des faits évoqués. Les parents Moix contre leur rejeton, le frère Moix contre son double maléfique, la grand-mère défendant Yann me semble-t-il bref, un véritable panier de crabes où chacun défend sa vision et où il est impossible de savoir ce qu'il se passait réellement entre les murs de la maison familiale à cette période là. Qu'importe me direz-vous, nous parlons ici de littérature. C'est vrai mais je ne peux m'empêcher de penser à la famille humiliée, salie, s'il s'agit de l'oeuvre d'un mythomane avéré, si la succession de supplices décris dans la première partie du livre ne sont que le fruit d'un cerveau dérangé prêt à tout pour son moment de gloire et de reconnaissance. Ceci étant dit, concentrons nous maintenant sur le roman. Les paragraphes sont courts et l'écriture élégante. J'ai souvent lu que Moix se regardait écrire, que son style était pompeux et prétentieux mais pour ma part, je dois avouer que j'ai pris un réel plaisir à parcourir ces lignes, avec quelques moments de grâce - courts ! - que je me suis appliqué à lire et relire. Evidemment on sent bien que l'auteur lorgne sur ses illustres ainés, on sent bien le côté appliqué, le côté ' regardez comme j'écris bien ' mais cela ne m'a nullement gêné et j'ai lu ce roman court quasiment d'une traite. Les sévices prétendument subis par l'auteur lors de son enfance sont atroces et la première partie du texte en fait étalage. La seconde partie est consacrée à l'extérieur de la cellule familiale, avec les espoirs et les aspirations du jeune Moix confronté au monde scolaire principalement. Pêle-mêle nous y apprenons que le gosse développa une passion pour André Gide à l'âge de neuf ans, qu'il se passionnait pour Francis Ponge tout juste après, que le prépubère Yann Moix lisait Sartre entre deux raclées bref, une sacré précocité...En relisant ces quelques lignes je me rends compte qu'il est difficile de dissocier l'oeuvre de l'auteur - c'est un sujet à la mode décidément - mais passons sur ce détail en partant du principe que nous avons affaire ici, à un homme d'exception ou au moins à un homme qui prétend l'être. de toute façon cela n'a pas véritablement affecté le plaisir de lecture que j'ai pris en parcourant ce roman qui ne restera sans doute pas dans les mémoires mais qui n'est pas dénué de grandes qualités littéraires.
J'achète ? : Bien sûr le personnage est irritant, bien sûr le lecteur ne peut ignorer la volonté manifeste de Moix de rédiger un vipère au poing ou un poil de carotte moderne, mais il est indéniable qu'au détour d'un chapitre, sur des passages courts, l'auteur parvient à tutoyer certains de ses illustres ainés. 
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Le roman de Yann Moix aurait dû figurer sur la liste du Goncourt. Mais ce roman est un durian (l'auteur aime les fruits asiatiques). Il sent mauvais (les récentes polémiques familiales, les productions antisémites). Il pique (l'agressivité du tribun télévisuel). Il intrigue, il attire mais au final, il est exquis ! À la fin du premier chapitre, j'étais cependant face à un dilemme. Ou je me laissais influencer par les soupçons de mythomanie aggravée, et dès lors, le martyr supposé de l'auteur devenait scandaleux, illisible. Ou je faisais abstraction de Moi X Moi = Moix, de son goût exagéré pour la lumière, et je ne m'intéressais qu'au texte. J'ai choisi la deuxième option, sachant que l'autofiction m'indispose - sauf si le vécu est fort et le style mémorable. C'est le cas de ce livre, truffé de trésors, de passages inoubliables et fulgurants : sur la mère (p17), la souffrance (p39), le désir (p91), l'écriture (p100), la libération du père (p130), l'optimisme (p176), le génie (p240), l'aventure des femmes... J'ai parfois remplacé son « je » par un « il », comme s'il parlait d'un autre. Son récit devient alors universel : un enfant que la littérature protège des agressions (parentales). Les pages d'amour dédiées à ses sauveurs, Péguy, Gide, Sartre ou Ponge, sont émouvantes. Je me suis moins intéressée au « dedans » (le foyer de violences) qu'au « dehors » où la sincérité affleure, où la poésie de l'auteur éclate, débarrassée de la nécessité d'exorciser le mal. Je suis d'avis qu'on pardonne son exhibitionnisme à cet amant des lettres, à cet enfant terrible de la littérature française qu'est Yann Moix. Ses excès, ses turpitudes sont les produits de sa seule faiblesse : enrager d'écrire pour exister.
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Selon beaucoup d'autorités journalistiques qui s'autorisent à dire et écrire, peut-être même penser beaucoup de stupidités, je songe ainsi, mais cette liste est fort loin d'être complète, à Jérôme Garcin, Nelly Kaprièlian, Marc Weitzmann, Laurent Joffrin, Claire Devarrieux, bien d'autres animalcules encore de la même pâleur méthodiquement punaisés sur cette page plus que complète, elle, consacrée à ce qu'il faut désormais appeler l'l'affaire Yann Moix sur le site de Marc-Édouard Nabe, selon, donc, ces entrelécheurs professionnels passant à la toilette intime, réciproque, en public, Yann Moix serait un écrivain et même, un écrivain dont le Prix Goncourt, cette merveille d'intelligence, de liberté, d'impertinence et de culture que le monde lettré tout entier nous envie, a salué l'immense talent. Yann Moix est un écrivain comme Bernard-Henri Lévy est un philosophe et comme Cécile Coulon est une poétesse, comme n'importe lequel des insectes journalistiques plus haut nommés est un critique littéraire.
Lien : http://www.juanasensio.com/a..
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