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Critique de Anais90


Fatalement, la lecture de ce livre, après tout le contexte médiatique qu il y a eu autour, ne peut être que biaisée.

On se sent (illégitiment d ailleurs) le droit de juger de la véracité des propos tenus par Yann Moix. On se positionne en enquêteur (tiens, est ce que vraiment c est credible? Est ce qu à ce passage là, il est possible qu il ait enjolivé la réalité ? Comment a t il pu se souvenir avec tant de précision de tel ou tel détail,...), en public, en impitoyable procureur du roi.

Ma lecture a donc été vécue de l extérieur. J ai eu beaucoup de mal à prendre en pitié cet enfant qui déteste ses parents (et qui a toutes les raisons de le faire), tabasse un camarade un peu fayot et bave sur nombre de jeunes filles de son âge avec une faim de loup.

Autant des temoignages comme celui de Tim Guenard ou le récit "Le violon cassé" m ont arraché des larmes insoutenables de rage, de colère et de peine viscérale, autant celui ci ne m a pas communiqué de sentiments extrêmes. Évidemment, j ai excecre les parents de Yann Moix, vulgaires, méchants et bêtes, auteurs d actes abominables et humiliantes. Évidemment, j affirme haut et fort qu aucun enfant ne devrait vivre ce genre de traumatisme odieux, et que l on ne protège pas assez les enfants dont les parents sont des êtres vicieux, calculateurs, manipulateurs et violents. Évidemment comme Moix cité Hugo: "Ce qui est fait contre un enfant est fait contre Dieu". Mais je suis passée malheureusement à côté de ce livre. Il ne m'a pas révoltée comme cela devrait, il ne m'a pas transpercée, ne m a pas retourné le cœur.

Je souligne la plume de l auteur, qui reste exquise même lorsqu elle répète les vulgarités de ses détestables parents. Les souvenirs sont précis, décrits avec justesse, on sent presque le parfum de l école de maternelle, on voit le paysage dépeint avec une délicatesse infinie. Les mots sont choisis avec une main de maître, délicats, mélancoliques, emprunt d une tristesse indelebile qui perfore les pages tout au long de la lecture. Les comparaisons sont douces, d aquarelles, fines. Les tournures de phrases permettent une projection d images à chaque scène écrite.

Mais je n ai pas été transportée. Peut être à cause du brassage médiatique autour, comme cité plus haut. Peut être parce qu il me reste en tête les moments gênants et cruels de l émission "On n est pas couché" ou l écrivain se permettait de descendre en flèche avec une verve incroyable des personnes qui cherchaient juste à faire connaître leurs œuvres et à partager. Et qu en plein vol, le fiel de Yann Moix venait les gifler et éteindre leur première impulsion qui était simplement de proposer un travail dans lequel ils s étaient investis corps et âmes...
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