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Critique de miriam


Salaï est le protégé de Léonard de Vinci qu'il appelle son parrain. Page chapardeur, menteur, séducteur, dégourdi. Espion de Léonard, il adresse une correspondance à un mystérieux Monseigneur florentin où il raconte tous les faits et gestes de son père dans une langue amusante truffée de fautes d'orthographes et de barbarismes.

Lionardo et Salaï arrivent à Rome en 1500 sous le prétexte d'études de sculptures et d'architecture antique. le pape est alors Alexandre VI Borgia. Léonard ne se préoccupe guère d'Antiquités et se met au service de César Borgia - le Valentinois - qui mène campagne non loin de Rome. Léonard espère tirer profit de ses talents d'ingénieur, de ses dessins de machines de guerre. Tout d'abord il est chargé d'enquêter sur les rumeurs malveillantes courant sur le Pape Borgia. Léonard, par ailleurs voudrait aussi vendre au sultan Bayazid un pont sur le Bosphore....Cette histoire m'intéresse beaucoup au retour de Rome et je me suis lancée confiante dans la lecture de ce gros livre de 500 pages.

Roman historique ou plaisanteries grivoises?

Les lettres de Salaï me plongent dans le doute. Dans un indescriptible fatras de cochonneries, gloutonneries et beuveries Salaï fait des rencontres intéressantes : Copernic et un autre polonais, Burkhardt, le biographe du Pape Alexandre VI, et nombreux Antiquistes (humanistes ou antéchrists?) . Il raconte les faits et gestes de son maître Lionardo avec nombreuses allusions intéressantes à ses oeuvres qui sont parvenues jusqu'à nous. La vie à Rome, dans les boutiques et auberges autour du Campo de'Fiori est reconstituée de façon vivante.

Quel crédit dois-je accorder du point de vue de la vérité historique?

Souvent, trop souvent, interviennent des diableries invraisemblables. le nom-même de Salaï évoque le malin, et que dire ce ce Töfel, et de Diebold? Quand on raconte qu'une des bouches de l'Enfer serait sous la Cathédrale de Strasbourg, on est encore en pleine diablerie fantastique.

Agent double, agent triple, Salaï met au jour une sorte de conjuration contre le Pape Borgia, mettant en cause Tudesques, Alamans et Alsaziens qui sont nombreux à Rome. Seraient-ils les coupables dans les rumeurs qui courraient sur le Pape, le prétendant père du Valentinois et de Lucrèce. Népotisme, simonie, inceste, moeurs dissolues. Burkhardt en serait il le propagateur? Il est beaucoup question de la Germanie de Tacite, de Boccace aussi ... on devine poindre la Réforme en Allemagne.

Tout cela serait passionnant si Salaï ne passait pas tant de temps à raconter ses fredaines, les tétons comme des melons des Romaines, et le charme de son oiseau dont il se vante vraiment trop souvent . Un peu, ce serait amusant, mais trop c'est trop. Bien sûr, ce sont ces rencontres sur l'oreiller et les indiscrétions des servantes qui mettent Salaï sur les pistes et qui font avancer l'enquête... je m'ennuie un peu et j'ai du mal à prendre son histoire au sérieux.

Et j'ai bien tort!

Le dossier très fouillé dans les 100 dernières pages du livre me montre que la vérité dépasse la fiction. Faux, usage de faux, médisances ont persisté pendant des siècles faisant du pape Borgia un personnage décrié. J'ai eu tort de me méfier. Oui, Salaï a bien existé, on a bien fait circuler des rumeurs sur le pape pas seulement pendant le rège des Borgia, jusqu'à nos jours. Les auteurs ont fait oeuvre d'historiens et livrent une abondante et sérieuse bibliographie!
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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