Ce roman particulier traite d'une partie du monde où la vie se déroule selon la loi de la nature, le Groenland. Cet univers en totale autarcie, est révélé au lecteur au travers des trois enfants d'une famille danoise, venue vivre dans cette communauté pour des raisons professionnelles.
La première à parler , est la plus jeune de la fratrie: Bjørk.
Iben Mondrup a adapté sa plume a la jeunesse de l'enfant, à sa innocence, à sa vision du monde qui l'entoure, et des adultes. Elle livre ainsi le quotidien de sa famille, et surtout de sa soeur aînée, Hilde, qu'elle observe avec envie, puis le regard s'évade vers l'extérieur de la maison avec l'école et les relations aux autres enfants.
La seconde partie décrit la vie au travers du regard de Knut, le seul garçon de la famille; qui ne se sent absolument pas à sa place dans cette communauté à l'esprit étroit et au rude caractère. le monde sauvage semble effrayé l'enfant rêveur et imaginatif qu'il est, heureusement son ami René est là pour l'aider à surmonter sa timidité et les méchancetés des autres enfants de la petite école qu'ils fréquentent.
Enfin, il y a Hilde, la prunelle des yeux du père; la grande soeur, en passe de devenir une femme; celle qui a le mieux intégrer l'esprit de cette nature sauvage et intolérante. Mais son coeur va tomber amoureux, et exacerbé cette envie d'émancipation qui grandit en elle. Et qui dit indépendance, dit conflits.
L'univers dépeint par l'auteur est dur, violent, intrépide. L'esprit de ces gens est arriéré, raciste, rigoriste. Entre la rudesse de la nature, le réconfort de l'alcool, les chiens dressés dans la soumission, le sexe, la consanguinité, le lecteur de même que les personnages sont plus que chahutés par les conditions de ce quotidien. A aucun moment, le lecteur n'a le point de vue d'un adulte, ce qui est un peu déstabilisant pour cerner la réalité des élucubrations d'une fillette. Cette vision des adultes à travers le prisme de l'enfance, rend d'une certaine manière le récit moins sombre.
La différenciation entre les danois et les groenlandais est omniprésente, Johannes en est le symbole vivant, né d'un père danois retourner vivre là-bas, et d'une jeune femme groenlandaise, il est vu comme être qui n'a pas sa place dans la communauté. C'est un paria. La vision que donne
Iben Mondrup de la sexualité est aussi un peu perverse et glauque à certains moments. le regard des adultes, les tensions, la sensation d'amours incestueuses est particulièrement malsaine. (...)
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